Rencontre avec Pascal Rod au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier EP à paraître !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et  interprète. J’ai un passé de musicien et de compositeur pour d’autres artistes. Pendant beaucoup d’années, j’ai accompagné notamment La Grande Sophie, Calogero et Keren Ann et j’ai composé entre autres pour Marc Lavoine et Jane Birkin.

Quel a été le déclic pour revenir sur le devant de la scène avec « Je Te Laisse La Laisse » ?

Mon parcours fait que pendant longtemps, je n’ai pas chanté mes chansons. Il y a des circonstances…les deux ans de COVID mais il n’y a pas eu un déclic ; je ne me suis pas réveillé un matin en me disant que j’allais faire un EP de cinq titres. Ça s’est imposé comme cela…En revanche pendant les confinements, comme tout le monde était bloqué à la maison et qu’il fallait bien occuper le temps, j’ai fait des « vidéos participatives », j’ai voulu me faire plaisir en envoyant mes chansons à des musiciens et des musiciennes que j’avais croisés durant toutes ces années et avec qui j’avais vraiment des atomes crochus, je leur ai demandé de se filmer et de fil en aiguille, j’en ai fait plusieurs et cela plaisait aux gens. A la fin des confinements, j’ai appelé mon ami Pierre Jaconelli qui est un réalisateur très connu dans le métier, je lui ai dit que j’avais cinq titres, je lui ai envoyé mes maquettes afin de savoir ce qu’il en pensait et si ça valait le coup que l’on aille en studio tous les deux avec une équipe de musiciens. Ça s’est fait comme cela.

Composer et jouer pour d’autres artistes a-t-il été « formateur » pour trouver ton propre style ?

Non car les chansons qui ont été prises étaient à moi au départ. J’avais des titres dans mes tiroirs et je pensais qu’ils avaient du potentiel. J’ai fait le tour des éditeurs de Paris ; comme font beaucoup les auteurs-compositeurs ; et j’en ai croisé un qui en écoutant l’une de mes chansons ; « Les Papillons » ; a dit qu’elle était pour Marc Lavoine. En revanche, le second titre que Marc m’a pris ; « Un Ami m’a Donné Rendez-vous » qu’il a chanté avec Florent Pagny ;  je l’ai vraiment écrit en pensant à lui. La chanson pour Jane Birkin, j’aurai pu l’écrire pour moi. Je considère que ces chansons sont une partie de moi.

 « Je Te Laisse La Laisse » représente-t-il la direction musicale de ton EP attendu pour début 2022 ? Était-ce un premier extrait évident ?

J’ai fait un « micro-trottoir » car quand on est auteur-compositeur, on considère ses chansons comme ses enfants et on n’a pas toujours un regard très objectif. Parfois, il y a des chansons que l’on aime beaucoup mais elles ont moins d’impact que d’autres. En faisant écouter les enregistrements à des amis et à des connaissances à droite à gauche, cette chanson-là ressortait vraiment. Personnellement, j’aurai pu choisir « Miss Me » que j’aime beaucoup et qui est en anglais mais je fais confiance à l’oreille des gens qui m’entourent d’autant qu’il n’y a pas de soucis, j’assume « Je Te Laisse La Laisse » que j’aime beaucoup aussi. Quant à la couleur du disque, je ne me suis pas trop posé ce genre de question hormis le fait que je suis guitariste, que cet instrument est très important pour moi et que j’aime plutôt le Rock pêchu et anglophone. « Je Te Laisse La Laisse » donne la couleur de ce disque à l’exception de « Miss Me » qui est un peu différente car elle est plus Electropop.

De quoi parles-tu sur ce titre ?

Je déteste les explications de texte (rires). Quand je termine un texte, je suis vide, j’ai dit ce que j’avais à dire. L’époque veut qu’il y ait un zapping des images mais également des sentiments. Les gens passent beaucoup plus rapidement à une nouvelle histoire ou mettent fin à une histoire sans doute beaucoup plus facilement qu’auparavant. Mais, je ne suis pas dans le jugement, je ne suis pas le père-la-morale et je ne dis surtout pas que c’était mieux avant. Il y a ce sens-là dans « Je Te Laisse La Laisse » qui possède une écriture ludique et musicale qui rebondit beaucoup ; je me suis vraiment amusé sur ce titre.

Qu’exprime le couple de danseurs dans le clip de « Je Te Laisse La Laisse » ?

Pour moi, c’était la représentation du couple qui donnait le sens au texte ; ce genre de jeune couple qui peut s’aimer passionnément mais également se séparer. J’aime bien la danse et le métissage et cela correspondait vraiment à ce que je voulais montrer ; un mélange des styles et des générations.

Que représente pour toi ce disque à paraître ? Le vois-tu comme un nouveau départ ou une renaissance artistique ?

 Un nouveau départ, non, c’est un peu tard (rires) ; une renaissance non plus car il n’y a pas eu de mort artistique, il y a eu un cheminement, une histoire de vie, j’ai été balloté par les événements et j’ai essayé de gérer ma vie en l’approchant de mes rêves comme tout un chacun. Ce disque est une expérience ; c’est un petit bateau que j’ai mis à l’eau, il va avancer mais je ne sais pas jusqu’où il ira. Honnêtement, ce n’est pas trop réfléchi car je suis quelqu’un de très instinctif ; ma seule nécessité est d’écrire des chansons et j’ai envie que les gens les entendent.

Comment nous décrirais-tu l’univers de ton EP ?

C’est très autobiographique à l’exception d’un petit exercice de style sur « Faire Le Chemin à l’Envers ». Ce disque est dynamique, pêchu, Rock, assez énergique.

Comment as-tu vécu la conception de ton disque en pleine pandémie ? T’es-tu questionné sur le fait d’aller au bout de ton disque durant cette période ?

La question s’est posée au moment où ce disque aurait pu sortir. L’enregistrement a commencé fin 2020 et il s’est terminé en février. Ensuite, nous avons tourné le clip en avril et l’EP aurait dû sortir en juin au moment où les portes s’ouvraient pour le milieu du spectacle mais ça n’a pas pu se faire ; c’était embouteillé et je devais trouver des partenaires. En ce qui concerne l’enregistrement de ce disque, nous l’avons fait durant une période encore assez angoissante par rapport au virus, nous nous retrouvions dans des milieux très confinés mais les gens avec qui je travaillais n’avaient pas peur. Nous avons fait attention voilà tout. A l’heure actuelle, il y a un nouveau variant et ce n’est pas très encourageant, il y a de nouveau des annulations de spectacles, ça me remet un peu dans le doute mais nous sommes tous dans le même bateau…

Quel regard as-tu sur le Pascal Rod des années 80 ? Quels conseils lui donnerais-tu aujourd’hui avec le recul ?

A cette époque-là, je ne me suis pas retrouvé à ma place même si ça avait bien commencé. Ma première chanson a bien marché mais j’ai été rangé dans la catégorie artiste de discothèque, ce que je ne suis vraiment pas du tout. J’ai toujours voulu réussi à travers des groupes de Rock mais ça ne s’est pas fait. Réussir avec un groupe, c’est quelque chose de très difficile, c’est vraiment une conjonction des planètes, il faut une agrégation de talents et d’envies. Au bout d’un moment, je me suis débrouillé tout seul, j’ai appelé le directeur artistique, je me suis bagarré et ce premier 45 tours est né. A l’époque, j’écoutais beaucoup d’Electropop ; notamment Dead Or Alive et Jimmy Somerville ; j’allais en boîte mais je ne voyais pas devenir un artiste de discothèque à cause du succès de ce premier titre. Je ne me suis pas senti à l’aise dans cette catégorie et j’ai voulu corriger le tir. Au Pascal Rod de cette époque-là, je lui dirai de ne pas corriger le tir ou de le faire moins violemment, de se faire moins influencer par les autres mais je ne lui donnerais pas trop de conseils car ce sont des âges où il faut faire des expériences. Je suis un petit mec de banlieue qui a voulu changer sa vie, mon itinéraire est ce qu’il est mais j’en suis plutôt content.

Quels sont tes prochains projets ?

« Miss Me » sortira en début d’année et il devrait être mis en images tout comme « Bâtons Dans Le Cœur » qui lancera la parution de l’EP qui est prévue pour le mois de février. Il n’y a pas de projets d’écriture pour d’autres artistes car je me consacre pleinement à mon histoire. Mon but dans les prochains mois serait de défendre mes chansons sur scène avec les excellents musiciens qui m’accompagnent.