Retrouvailles avec Isïa Marie au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel EP à paraître !

Ton nouveau titre « J’Peux Pas Dormir » a-t-il été réellement créé lors d’une insomnie ?

(Rires) Je ne m’attendais pas du tout à cette question ! J’ai co-écrit ce titre avec Ozarm avec qui je bosse pas mal en ce moment ; de son côté, je ne peux pas répondre mais du mien, habituellement, j’ai un sommeil très lourd qui se déroule très bien mais ces derniers temps, j’ai fait pas d’insomnies à cause des confinements. Consciemment, je pensais que tout allait bien et que je vivais très bien les choses mais inconsciemment, je pense que cela m’a créé pas mal d’angoisses. Cette période a été perturbante pour tout le monde. « J’Peux Pas Dormir » est très onirique ; ce titre part de quelque chose d’imaginaire mais peut-être pas tant que ça en fait.

De quoi parles-tu plus en détail dans cette chanson ?

Comme beaucoup de mes chansons, « J’Peux Pas Dormir » parle d’un « état des lieux » psychique. Chez moi, la musique est comme une thérapie. Ce titre parle de tout ce qui peut se passer dans ta tête quand tu n’arrives pas à trouver le repos. Ça a été une façon d’extérioriser un peu toutes les angoisses que je pouvais avoir.

Qu’est-ce qui t’empêcherait de dormir ?

Wow, c’est deep ! D’un point de vue vraiment pragmatique, je n’arrive pas à dormir quand j’ai peur de ne pas réussir quelque chose. Par exemple, en ce moment, je dors mal car je suis focus sur le clip de « Vélo » qui sera mon prochain single. Comme je le produis moi-même, je dois penser à tout, j’ai peur d’oublier quelque chose ou de mal faire les choses et ça, ça m’empêche un peu de dormir. En dehors de cela, le fait de sentir que je ne serai pas à ma place pourrait être quelque chose qui m’empêcherait de dormir également. Cela m’est déjà arrivé dans ma vie. Parfois, on a des périodes où l’on se dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas, que l’on est en phase avec nos convictions ou avec ce que l’on a vraiment envie de faire et du coup, on gamberge et on a du mal à trouver le sommeil.

La nuit est-elle une période propice à la création pour toi ?

Oui même si je ne fais pas partie de ces gens qui ont besoin de créer la nuit. Le matin, je peux me lever très tôt et me mettre à travailler tout de suite. Mais sinon, effectivement, je peux créer la nuit en revenant de soirée quand je suis bien. La nuit, il se passe quelque chose, on a l’impression d’être tout seul réveillé, on se sent un peu comme le roi du monde pendant que les autres dorment ; comme si le monde nous appartenait et que l’on prenait une longueur d’avance.

« J’Peux Pas Dormir » annonce un EP du même nom, ce titre synthétise-t-il la direction musicale de ce disque ?

Pas du tout. Je trouvais juste que le titre était super. « J’Peux Pas Dormir » qui est un peu Pop urbain sur les bords est une facette de cet EP sur lequel on retrouvera des sonorités Electro et parfois même plus retro. Globalement, l’EP est Pop tout comme mon projet. Maintenant, j’aime à dire que je fais de la Pop insolente car j’aime bien mettre du second degré dans mes chansons et provoquer.

Pourquoi as-tu divisé ton nouveau projet en deux EPS ? Vont-ils se compléter ou peut-être se répondre ?

J’ai pensé ce projet comme un double EP ; il y a une face A et une face B ; l’une est Pop et l’autre sera plus dark. Pour moi, ces deux disques sont un peu comme le soleil et la lune, l’homme et la femme. La dualité est quelque chose dont j’aime parler.

Comment décrirais-tu l’atmosphère du premier volet ?

C’est très onirique. Ce premier volet est plus énergique que le second qui sera beaucoup plus planant et dark. « J’Peux Pas Dormir » va plus chercher dans l’affirmation. Sur ce disque, je suis un personnage qui s’impose un peu plus que sur le suivant.

Pourquoi as-tu choisi d’habiller « Tant Pis » déjà sorti au printemps 2020 de nouvelles sonorités ?

Effectivement, « Tant Pis » était déjà sorti, je m’étais amusée à faire des versions à la guitare que je pouvais plus jouer toute seule en guitare-voix mais comme toujours, je ne sais pas me contenter d’une seule version ; j’en fais souvent deux pour un même morceau. Pour moi, proposer différentes versions est un bon moyen de voir si j’aime une chanson et si elle va vraiment tenir dans la longueur. Si j’arrive à faire une chanson dans plusieurs versions et qu’elle reste, c’est que c’est une bonne chanson et qu’elle a sa place dans mon projet.

Tu es une artiste on ne peut plus prolifique, penses-tu à présent également mettre ton talent au service d’autres ?

Ça arrive ! Je viens de mettre trois chansons que j’ai composées avec Valentin et Clément Aubert dans le catalogue de Because et je vais peut-être commencer à travailler avec deux autres musiciens pour essayer d’écrire pour d’autres. Après, je dois avouer que ce n’est pas quelque chose qui est dans mes priorités car cela prend du temps, c’est super énergivore, et le temps passe vite. Je fais déjà tellement de choses pour moi…Je n’ai pas envie de faire les choses à moitié et si je me lance là-dedans, je vais vouloir le faire à fond et du coup, cela va manger sur mon temps perso pour mon projet. Peut-être à soixante ans quand j’aurai eu une longue carrière (rires).

Maintenant que des artistes déjà établis tentent de toucher plus rapidement plus de monde dans des télé-crochets, te verrais-tu y participer ?

Grande question ! Il y a quelques années, j’ai participé aux auditions pour The Voice mais finalement je n’ai pas participé à l’émission pour des raisons de contrat. Ils avaient été adorables, je m’étais sentie à l’aise mais cela donne l’impression de faire partie d’une grosse machine et de n’être qu’un petit maillon et je pense qu’il faut être vraiment bien dans ses baskets pour l’assumer. Je pense qu’à l’époque, j’étais un peu jeune ; ce n’était pas le moment. Peut-être que maintenant, je serai plus prête pour tenter une émission de ce genre car je sais qui je suis, ce que j’ai envie de défendre et je ne laisserai personne me dire quoi faire.

Quels sont tes prochains projets ?

Mon prochain single sera « Vélo » ; je suis en train de travailler sur le clip qui l’illustrera. L’EP « J’Peux Pas Dormir » sortira le 19 novembre. Le second volet arrivera d’ici l’été 2022. Je vais faire une release party le 03 décembre au Bus Palladium et je suis actuellement sur le booking pour 2022. En dehors de cela, depuis plus de trois ans, je travaille sur un album concept qui s’intitule « L’Odyssée d’Océane », il est inspiré de « Histoire de Melody Nelson » et je l’ai co-écrit avec Jean Fauque. Ce  disque est beaucoup plus Rock et il a été enregistré dans de super conditions. Jusqu’à présent, j’avais mis cet album de côté car entre temps j’avais signé un contrat d’artiste et publié carrément autre chose mais j’ai très envie de le sortir car il me hante. J’aime vraiment ce disque à fond et j’aimerais lui offrir une sortie dans les meilleures conditions donc peut-être pas en indé…