Retrouvailles avec Roméo et Vince de Reaven à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP !

Vous qui êtes un groupe scénique, comment avez-vous vécu cette mise à l’arrêt forcé ces derniers mois ?

Roméo : Nous n’allons pas pouvoir te dire que nous avons bien vécu cette période ; en tout cas, pour la partie scène, c’est une certitude. Ça a été compliqué surtout de voir nos projets de tournées s’écrouler aussi rapidement à très peu de mois de la date du départ ; nous devions entamer notre troisième tournée européenne et notre première tournée aux États-Unis était prévue. En dehors de cela, nous voulions lier la sortie de notre nouvel album à ces dates de concerts mais nous ne nous sommes pas découragés pour autant.

Avec des titres comme « Hope » et « Escape », on pourrait croire que la pandémie a joué sur les thèmes de vos nouvelles chansons…est-ce le cas ?

Vince : Principalement pour « Escape » car « Hope » a été composée avant la pandémie en Espagne ; d’où le côté très summer de cette chanson. En ce qui concerne « Escape », Roméo avait eu l’illumination en pleine nuit pendant la période de confinement (rires).

R : Je n’avais rien dit à Vince ! C’était durant les toutes premières semaines du premier confinement qui avaient un peu mis tout le monde d’accord sur le fait que ce que nous étions en train de vivre était inédit. Nous nous étions confinés ensemble et la mélodie de ce titre m’est venue dans la nuit. Impossible de me rendormir, j’ai pris ma guitare, j’ai trouvé la partie instrumentale et je lui ai fait la surprise durant l’enregistrement d’une version acoustique d’ « Electric Love » type quarantaine pour Youtube.

V : Immédiatement, j’ai trouvé ce titre très sympa.

R : Comme je ne voulais pas l’influencer, je cherchais ce type de réaction instinctive. J’ai écrit le texte dans la foulée, nous avons enregistré « Escape » en 48 heures et ce titre a été produit intégralement en 72 heures. Comme nous étions enfermés avec deux téléphones qui pouvaient filmer en 4K, nous avons saisi l’opportunité de tourner le clip directement. Avec très peu de moyens, nous avons mis en images en noir et blanc des idées simples mais quand même un peu poétiques qui pouvaient parler à tout le monde. Nous avons plein d’anecdotes sur ce tournage et du coup, ce morceau nous a permis de passer de bons moments dans un contexte difficile. Par ailleurs, le texte de cette chanson ne parle pas uniquement de s’échapper physiquement car nous étions tous enfermés mais également d’arriver à s’échapper psychologiquement car parfois, le plus dur n’est pas d’être enfermé entre quatre murs mais avec soi-même. En ce qui concerne, « Hope » qui a été écrite en 2018 et qui était prête depuis 2019, nous nous sommes dit que c’était le bon moment de la sortir car cette chanson est un message d’espoir.

Pourquoi avez-vous choisi de sortir un EP avant de livrer votre nouvel album ? Ce format court est-il un trait d’union entre « Unbreakable » et « For Tomorrow » ?

R : C’est joliment amené !

V : Le fait qu’il n’y ait pas encore assez de possibilités de faire des concerts est l’une des premières raisons de ce choix d’EP qui est un extrait de ce nouvel album à paraître en 2022.

R : Sur cet EP, on retrouve trois titres déjà sortis, trois bonus tracks de notre live acoustique fait durant le confinement mais également deux inédits car nous voulions proposer quelque chose de nouveau au public. C’est frustrant pour nous de ne pas sortir encore cet album dont nous sommes super fiers surtout qu’il a été fini d’enregistrer en octobre 2020 et masterisé depuis janvier 2021 mais nous voulons le défendre au mieux sur scène et pour l’instant, ce n’est pas possible. Cet EP nous permet de montrer un peu ce que nous préparons pour les mois à venir d’autant que « Reflection » et « Ordinary Heroes » ont des couleurs différentes et elles donnent un bon aperçu de la suite.

Sur « (Be) For Tomorrow », on retrouve le titre « Ordinary Heroes », pouvez-vous nous dire quels sont les vôtres ?

R : Durant l’année qui vient de s’écouler, j’ai été bluffé par tout le personnel soignant de manière général. Leur capacité à tenir dans la durée est hallucinante surtout quand on sait le nombre d’heures qu’ils font et les contraintes sanitaires qu’ils subissent. Il n’y a pas eu qu’eux mais personnellement, ça m’a plus touché car je connais des personnes qui travaillent dans ce milieu-là.

V : Je suis entièrement d’accord avec Roméo et je vais rajouter également les forces de l’ordre car ça n’a pas été évident pour elles de gérer tous les événements qui sont arrivés dernièrement.

R : Ainsi que nos amis et collègues de la culture !

Comment s’est fait le choix des chansons qui composent cet EP ? Ont-elles un lien entre elles ?

R : Pour moi, les cinq titres studio ont une cohérence ensemble tout en étant chacun singulier. « Hope » est très Pop acoustique, très smooth et summer ; il a été composé face à la mer au coucher de soleil et c’est ce que nous avons voulu retranscrire. « Electric Love » est un peu plus catchy avec une petite touche Funk. « Escape » est notre titre de 2020, il est né de cette période-là et il ne serait peut-être jamais arrivé sinon. « Ordinary Heroes » est une chanson très Rock et très efficace ; c’est notre morceau le plus Rock depuis « Unbreakable » et c’était important pour nous de montrer au public qu’il y aura aussi ça dans notre second album. « Reflection » qui ouvrira « For Tomorrow » est un morceau avec énormément de chœurs et d’harmonies. Avec ces nouvelles chansons, notre but était de surprendre par rapport à ce qui était déjà sorti. Même s’il y a cette singularité chez chaque titre, l’unité se trouve dans le son car de manière générale, on ne passe pas d’un univers à un autre de manière incohérente.

« For Tomorrow » sera-t-il dans la continuité de son prédécesseur ?

R : « For Tomorrow » sera dans la continuité de SES prédécesseurs.

V : Oui, c’est tout à fait cela, c’est un mix entre le premier album sous notre ancien nom de groupe et « Unbreakable ». Selon nous, « For Tomorrow » est l’album le plus abouti que nous ayons fait jusqu’à présent.

R : Nous avons appris de nos précédents disques. Je pense que le premier album sous notre ancien nom est le genre de disque que tous les groupes connaissent dans leur carrière ; le disque fait avec les potes avec lesquels tu as grandi, avec qui tu as commencé à faire de la scène mais aussi du studio, les titres sont faits de manière vachement instinctive même si plein de choses sont pensées, ils ont souvent été beaucoup joués sur scène et tu finis par les enregistrer pour créer un album qui reste toujours particulier parce qu’il est propre à une époque qui n’existe qu’une seule fois. Pour « Unbreakable », nous avons eu d’autres contraintes. Nous avons commencé à nous professionnaliser par rapport à ce métier et à avoir d’autres directives comme penser à du single, à de la radio, à faire des choses très catchy tout en gardant une « marque de fabrique » pour satisfaire un peu tout le monde ; peut-être plus efficace mais un peu moins personnel sur certains morceaux. Pour « For Tomorrow », nous nous sommes dit que nous allions faire de l’instinctif maîtrisé et faire ce qui nous plaisait vraiment. Nous avons été très perfectionnistes et autocritiques sur le choix de nos titres pour cet album.

Quelles seraient les « nouveautés » sur ce disque à venir ?

V : En termes de production, de mixage et de mastering, nous avons voulu avoir un son très international ; c’était une réelle volonté.

R : Nous avons testé beaucoup plus de choses sur « For Tomorrow ». Nous sommes allés plus loin que ce nous avions déjà pu faire ou laisser entrevoir auparavant. Il y a notamment un morceau Rock qui est clairement plus Rock que tout ce que nous avions déjà fait. Nous avons également fait un acoustique hyper épuré dont nous sommes très fiers. Nous sommes allés à chaque fois à fond dans toutes les directions que nous avions testées dans nos précédents disques. Nous sommes vraiment pressés de jouer cet album sur scène car nous n’allons pas jouer quinze fois le même titre et donc faire un univers multi facettes au public.

Quel mot vous vient à l’esprit à chacun pour représenter ce disque ?

V : Voyage.

R : Liberté. Le voyage, c’est encore mieux quand il est libre ; du coup, ça se rejoint ! (rires)

A ce jour, quelle serait votre chanson préférée composée pour Reaven et pourquoi celle-ci en particulier ?

R : « For Tomorrow Song », c’est un morceau fédérateur et il s’inscrit parfaitement dans les deux mots que l’on vient de te donner pour représenter ce nouvel album. Ce titre qui a beaucoup évolué a été composé en 2014, nous le jouions déjà en rappel lors de nos concerts et c’est l’un des seuls titres à avoir fait une sorte d’unanimité de 7 à 77 ans. Ce titre restera toujours unique pour nous. Nous l’avons pensé comme un hymne et pas comme un morceau à proprement parler d’où le fait qu’il dure 6 minutes 40 !

V : « Brother In Life » qui sera également sur le nouvel album. C’est un titre très personnel que Roméo a composé par rapport à notre amitié. A vrai dire, nous ne nous considérons même plus comme des amis mais comme des frères de cœur. C’est un morceau qui m’a vraiment beaucoup touché. C’est de la pure émotion.

Quel titre déjà existant aimeriez-vous vous approprier en y ajoutant votre patte ?

V : « I Still Haven’t Found What I’m Looking For » de U2.

R : Très bon choix ! Quant à moi, je vais répondre « The Show Must Go On » de Queen. Il faudrait reprendre ce titre complètement différemment car ce serait impossible de le faire comme Freddie Mercury. Je trouve que sinon, c’est toujours raté.

Quels sont vos prochains projets ?

V : Le clip d’ « Ordinary Heroes » sera tourné cet été.

R : Le 22 juillet, nous allons jouer en acoustique à La Mopo à Troyes ; notre ville d’origine ; et le concert affiche déjà complet. Parmi les douze titres que nous allons interpréter dans ce cadre privilégié, il y aura clairement des inédits ! Des dates devraient se programmer début août dans le Sud de la France ; cette fois-ci, en électrique. L’album devrait sortir d’ici le printemps 2022 avec possiblement un autre single inédit avant sa parution.