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Rencontre avec Myrtille à l’occasion de la parution imminente de son second album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Lou Sarda

(c) Lou Sarda

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice et interprète ; cette fameuse triple casquette que l’on endosse avec beaucoup d’humilité quand on voit derrière qu’il y a des musiciens, des arrangeurs et des réalisateurs. Je compose mes chansons au piano et à la guitare. Je suis une amoureuse de la nature et même plus encore car c’est vraiment mon élément. Je suis une quarteronne Martiniquaise et comme dans la vie, je n’ai pas décidé de faire des choix entre tout ce qui m’habite en profondeur, je ne suis pas uniquement chanteuse. Je m’incarne dans plusieurs éléments, j’ai longtemps évolué dans la danse, je suis professeure de yoga et je travaille également dans les médecines holistiques. Toutes ces facettes restent présentes et actives en moi. Mon quotidien est pluriel.

Peux-tu nous dire pourquoi il y a plus de 15 ans d’écart entre ton premier et ton second album ?

C’est vraiment la grande question ! Je signe mon contrat à peu près à 23 ans mais mon premier album met beaucoup de temps à sortir. Ce premier disque parait à mes 25 ans et j’ai derrière moi l’énorme machine Universal ; le label AZ ; avec l’industrie du disque telle qu’elle était à l’époque, c'est-à-dire rien à voir avec ce qu’elle est maintenant, il y avait beaucoup de moyens. Je me suis retrouvée à faire un album qui ne me ressemblait qu’à moitié ; l’autre partie était commerciale. Ça a été quelque chose qui m’a déstabilisée et en même temps remplie de joie. J’ai vécu des expériences très fortes, j’ai rencontré des personnes importantes, j’ai fait des grandes scènes notamment des premières parties à l’Olympia…Tout a été très soudain. Etant quelqu’un qui aime la musique, qui a toujours écrit, qui a une grosse envie de création et d’expression de mon intériorité, qui est profondément artiste mais peut-être pas confirmée dans ce sens où je n’ai pas baroudé sur scène, cela a fait vacillé Universal qui a commencé à être trop dirigiste avec moi. A un moment donné, nos routes se sont séparées alors que nous avions signé pour cinq albums. Quand je suis partie, je me suis dit que j’allais faire d’autres albums, j’ai investi dans un home studio, je me suis entourée de musiciens et j’ai commencé à partir dans plein de projets. J’ai écrit des livres, de la poésie, des chansons, des spectacles…et finalement, au lieu de partir sur un album, je suis partie sur la scène et là, j’ai senti dans mes tripes que c’était ça que je recherchais. Être artiste pour l’image, pour la renommée, pour l’apparence, pour l’argent même si c’est bien de gagner sa vie, ce n’était pas mes fondements. La musique, c’est la vivre, c’est la scène, c’est la partager, c’est rencontrer des musiciens, des chanteurs, le public, c’est faire des duos, c’est voyager, c’est la découvrir dans d’autres pays. Voilà ce qui s’est passé durant 15 ans. Il y a eu de la musique, il y a des concerts devant de 100 ou 200 personnes au lieu de 4000 ; même un concert devant 30 personnes, ça a été des moments où il se passait quelque chose de fort. Il y a eu un grand chemin de parcouru qui a fait que je suis passée par une conversion. J’ai découvert le yoga et ma vie a basculé. Je le mentionne très rarement mais durant ces quinze années, j’ai été très malade et il y a eu tout un processus de renaissance dans le corps, dans l’âme et même artistiquement parlant. Aujourd’hui, je suis une autre personne mais je suis complètement épanouie, libérée et avec une envie de m’exprimer dans ma véracité.

Vois-tu « Onilé » comme une réinvention musicale ?

Non, ce n’est pas une réinvention musicale mais plutôt enfin une réelle expression de qui je suis alors que j’ai lutté pour l’être il y a 15 ans avec mon premier album. Pendant des mois et des mois, j’ai été interviewée par des journalistes qui me demandaient pourquoi j’avais fait telle ou telle chose alors qu’une partie m’avait échappée, ça me m’était mal à l’aise et c’était douloureux ; j’avais l’impression d’être coupée en deux. J’avais vraiment besoin de ce que l’on appelle Satya en Sanskrit ; c'est-à-dire la vérité. J’avais besoin d’être vraie avec moi-même.

(c) Lou Sarda

(c) Lou Sarda

Que signifie le titre de ton second opus ?

Onilé en Yoruba signifie la divinité de la Terre. J’ai choisi ce titre comme un hommage à la Terre mère qui est vraiment ce qu’il y a de plus sacré pour moi.

Quelle a été l’impulsion pour écrire « Auprès De Mon Arbre » ?

Cette impulsion est venue d’un fait réel ; si je puis m’exprimer ainsi. Il y a vraiment deux arbres auprès desquels je vais me ressourcer quand ça ne va pas. Ce sont deux chênes qui sont tout près de chez moi afin que je puisse y aller à pied. Quand vraiment plus rien ne va, quand il y a vraiment un vide intérieur, un arbre va tout de suite me régénérer. Il va y avoir une transmission. Quand je suis auprès d’un arbre, je me sens calme. Quand mon petit monde personnel peut avoir l’impression de s’écrouler, le fait de savoir que les arbres continuent de pousser me permet de prendre beaucoup de recul. « Auprès De Mon Arbre » est née de cela et en plus, elle a pris le titre d’une chanson célèbre de Brassens. J’ai poussée dans Brassens car mon père m’a biberonné avec ses chansons.

De quoi parles-tu plus en profondeur dans ce titre ?

Je parle de la communication possible avec le vivant sous toutes ses formes, de la possibilité de réimplanter ses racines afin de se régénérer quand on perd pied. Dans ces cas-là, c’est comme avoir besoin des bras de sa mère et pour moi, cette mère va être la forêt par exemple.

(c) Lou Sarda

(c) Lou Sarda

Quels vont être les thèmes majeurs d’« Onilé » ?

Les thèmes majeurs d’« Onilé » vont être ce retour, cet hommage, cette célébration de la nature mais aussi de l’instant présent. L’une des chansons de cet album s’intitule « Méditation », c’est une invitation à vivre cette expérience très forte et profiter de l’expansion qu’elle va offrir. Sur ce disque, il y a des célébrations d’autres instants qui peuvent des instants de vie, de peine dans l’amour, de doutes…Ces chansons sont un ensemble d’hommages au monde, aux vivants, à la Terre, à la vie, à l’amour…

Comment décrirais-tu l’univers de ce disque ?

C’est un univers feutré, chaud, sans artifices et métissé.

Quelle couleur lui donnerais-tu ?

Je vois plusieurs couleurs mais si je ne devais en donner qu’une, je répondrais le jaune alors que ma couleur préférée est le bleu ; le jaune renvoie à la lumière, à l’espoir, à la chaleur, à la rencontre des pays ; c’est assez ensoleillé et doux.

Qu’aimerais-tu transmettre au public avec cet album ?

J’aimerais transmettre de la paix, de l’amour ; si cette énergie pouvait traverser plus les gens et les lier davantage, ça serait quelque chose d’énorme ;  et toujours l’amour du vivant et de la nature qui reste pour moi le point crucial.

(c) Lou Sarda

(c) Lou Sarda

Peux-tu nous en dire plus sur la mise en images autour de cet album ?

Il y a 14 titres sur l’album,  je ne sais pas s’ils seront tous mis en images mais il y a déjà 7 clips qui ont été tournés. Ceux d’« Auprès De Mon Arbre » et de « Tout Donner Au Vent » sont déjà disponibles. Je dirais que ces clips sont aussi transparents que ma musique et que le fond de mon âme car ce sont mes tripes que je mets dans ces chansons qui sont somme toute assez simples. Cette simplicité et ce mélange de timbre et de couleurs s’associent très bien avec la forêt dans laquelle j’évolue même s’il y aura également d’autres paysages. Ces clips ont tous été tournés dans la nature, en extérieur, dans une ambiance très tranquille. Ces clips vont beaucoup me ressembler et il y aura aussi une parenthèse avec le yoga.

Tu n’es pas que chanteuse, peux-tu nous présenter plus en détail tes autres professions ?

Si on revient un tout petit peu en arrière, j’ai commencé dans la danse mais ensuite, j’ai été trop blessée pour pouvoir vraiment danser. Comme cette expression artistique est très profondément ancrée dans mes tripes, je me suis toujours exprimée soit par la danse, soit par le chant, la musique ou les arts plastiques. C’est une entité en moi et si je devais décrire mon métier, je dirais artiste. Ensuite, il y a eu une extension à un moment donné ; j’ai eu une épreuve de maladie dans ma vie que j’ai surmontée par la santé naturelle et cela m’a donné envie d’aider les gens. Il y a eu tout un travail sur la médecine holistique et la santé naturelle, je me suis formé là-dedans, j’ai fait des écoles, j’ai appris des techniques de massage…Même si j’ai fait tout cela, si je devais me représenter, c’est quand même l’aspect du yoga qui est le plus présent car je l’enseigne et même aux futurs professeurs de yoga. J’ai du mal parfois à dire que c’est ma profession car en fait, c’est un art de vivre. Je pense par rapport aux préceptes du yoga sans m’imposer une doctrine ; d’être consciente dans mes mots, dans mes partages, dans la manière dont j’évolue, dont je mange, dont je côtoie les gens, c’est un art de vivre avec joie et plaisance. Le yoga et la musique me font vivre ; je ne peux pas le nier ; au départ, je me suis demandée quel était le lien entre les deux mais être artiste, c’est également un art de vivre. Tout se lie très bien !

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