Rencontre avec Alice Animal à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de « Tandem » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis compositrice, auteure, chanteuse et guitariste électrique. Je chante en français et même s’il m’arrive d’écrire mes textes, je travaille avec des auteurs car j’aime beaucoup collaborer avec d’autres personnes. Je viens de sortir un nouveau disque intitulé « Tandem » et j’en suis très contente car il représente totalement Alice Animal ; il y a un côté rock’n’roll, brut, incisif mais aussi une certaine douceur, des mélodies et un amour des mots ; nous avons réussi à traduire tout cela dans ce disque et c’est pourquoi, j’ai envie de te dire qu’Alice Animal, c’est déjà cet album.

« Tandem » est-il dans la continuité musicale de « Théogonie » paru en 2018 ?

Je te répondrais non car il y a eu vraiment une étape de passée. Pour moi, « Théogonie » est un album un peu mystère qui n’est pas sorti officiellement même s’il existe, que je l’aime et que je le vends à la fin de mes concerts. « Théogonie » existe en vinyle picture et nous avons même monté un label avec mon associé pour cet album mais ce disque est un peu comme un trait d’union entre ma vie d’avant et ma vie d’aujourd’hui. Cet album m’a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui et c’est cette Alice Animal qui est représentée par « Tandem ». Dans « Théogonie », il y a quelque chose de plus littéraire et de sophistiqué alors que « Tandem » est plus direct et plus proche dans la réalisation de ce que je suis sur scène.

 On retrouve Kent à l’écriture sur « Finir à L.A » et tu partages « On N’A Qu’une Vie » avec lui, comment vous êtes-vous rencontrés ?

Il se trouve que Kent est un artiste qui est très à l’écoute des plus jeunes et donc des artistes en développement. C’est un Monsieur que l’on peut trouver dans les salles de concert petites ou grandes à Paris ou ailleurs. Un jour où j’étais allée voir un artiste en live à La Boule Noire, j’ai vu Kent sortir de la salle et j’ai senti qu’il fallait que j’aille le voir. Je lui ai couru après dans la rue, je l’ai salué ; et bien qu’il soit très accessible, j’avais une petite accroche avec lui car à l’époque, Ian Caple avait mixé nos albums respectifs ; et alors que je n’étais pas encore Alice Animal, je lui ai tendu une clé USB avec ma maquette. Par la suite, nous avons correspondu et nous nous sommes progressivement revus à des concerts jusqu’à ce qu’il vienne me voir ; moi ; en concert à La Passerelle à Paris. A la fin du concert, il m’a demandé ce que je faisais le 07 novembre 2018 ; je savais très bien que cette date était celle de son concert au Café de la Danse pour ses 40 ans de carrière ; et je lui répondu que je venais le voir en concert et c’est là qu’il m’a demandé si je voulais faire sa première partie. Ensuite, il m’a proposé de l’accompagner sur son set sur « Scary Monsters » une reprise de David Bowie et après, il y a eu d’autres dates sur lesquelles je l’ai accompagné à la guitare sur plusieurs morceaux. Sur les dernières dates de sa tournée, je me suis retrouvée à faire la moitié du répertoire avec lui. C’était géant. Ça s’est donc tissé au fur et à mesure, très doucement, au fil des années et ensuite, Kent m’a proposé des textes dont « Finir à L.A » et « On N’A Qu’une Vie » que j’ai composés et il y a d’autres choses à venir mais je ne peux pas encore en parler…

Tu as écrit deux textes sur « Tandem », comment as-tu choisi les autres ? Peux-tu nous dire ce que tu recherches chez un auteur ?

Tout d’abord, ce sont des histoires de rencontres humaines. Il faut qu’il y ait une petite étincelle. Si je chante les paroles de quelqu’un, il faut que j’accepte, valide et interprète chaque mot. Je passe tout au scanner pour être sûre que ces idées auraient pu partir de moi. En ce concerne le choix des chansons, nous en avons réduit le nombre afin de créer un disque homogène alors qu’il y a quand même plusieurs auteurs sur « Tandem ». 

Quelles sont les thématiques de ton nouveau disque ?

Il y a la thématique des relations avec l’autre que ce soit en couple ou en amitié et celle de la multiplicité car en fait, nous sommes un et plusieurs en même temps ; nous sommes tout et son contraire. Nous avons pléthore de visages et je trouve intéressant de ne pas se montrer que sous son plus beau profil, il faut aller explorer ses autres personnalités. Je crois que l’on retrouve une couleur assez positive dans ces chansons.

Crois-tu vraiment que l’on puisse vivre en tandem à notre époque ?

Je pense que se sentir accompagné et soutenu par des gens que l’on aime, c’est nécessaire d’autant plus en 2021. J’ai donc envie de te répondre un grand oui avec plein de majuscules et plusieurs points d’exclamation. Nous traversons vraiment une période de solitude qui dure encore, les écarts à tous les niveaux se creusent et je pense qu’il est important de se tendre la main.

On a dû déjà te poser cette question 1000 fois…Quel sorte d’animal est Alice ?

Pour moi, le terme animal ne renvoie  pas un type d’animal en particulier ou à l’une de ses façons d’être. C’est plutôt le côté instinctif que j’ai envie d’aller chercher car l’animal ressent les choses avec sa colonne vertébrale, il est à l’affût et il est dans les besoins primaires. Dans Alice Animal, je pensais plus au côté un peu sauvage et je voulais que cet animal contraste furieusement avec Alice car on pense immédiatement à Lewis Carroll, à quelque chose de très féminin, doux, poétique même si Alice à quand même un animal dans le ventre.

La guitare semble presque être un prolongement de toi, quel rapport as-tu avec cet instrument ?

C’est ma compagne, mon arme, mon cheval sur scène. J’ai une grande histoire avec cet instrument dont je joue depuis mon plus jeune âge. J’ai un parcours très autodidacte tout en étant quand même passée par le classique et les chansons traditionnelles Françaises au tout début. A certains moments, il y a eu un rapport amour-haine. J’ai mis du temps à arriver à la guitare électrique alors que ça m’attirait énormément et là, j’y vais avec les deux pieds et les deux mains. Je suis à fond, si bien que je me suis fait faire mon propre instrument et j’avais envie être là à la genèse. Cet instrument est tout nouveau et il porte vraiment mes couleurs. Il est à angles droits et il est très effilé. Construire cet instrument était un rêve. Et effectivement, la guitare est un prolongement de moi pour dire ce que la voix ne dit pas. La guitare me permet d’avoir un vocabulaire très riche ; des riffs hyper rock’n’roll et à la fois des choses très mélodieuses et c’est ce que j’explore dans mes capsules depuis le premier confinement. Grâce à la guitare, le vocabulaire peut vraiment s’amplifier énormément car parfois, dans un texte, les mots peuvent réduire une émotion ou une situation.

Que mettrais-tu en avant dans ton univers ?

Le relief ! Cette recherche du paradoxe Alice et animal, chanter en français et guitariste électrique, avoir un côté sauvage et en même temps hyper doux, intimiste et mélodieux. C’est tout ce jeu de couleurs contrastées que je souhaite dans cet univers.

Le Rock est une musique qui appelle le live et le partage, comment vis-tu cette sortie d’album à un moment où tout est encore flou en ce qui concerne la scène ?

J’ai des dates à venir donc ça m’apaise un peu ! Je dois participer en juin au super Festival Poly’Sons qui est organisé à Montbrison. Comme la date approche, je suis dans une dynamique de travailler mon répertoire afin de le partager sur scène. Par ailleurs, depuis le premier confinement, je me suis mise dès le départ dans une dynamique avec mes capsules. J’avais déjà cette idée en tête et là, ça a été le moment pour garder un mouvement créatif régulier et rester en contact avec les gens. Je me suis rendu compte que ça avait plutôt bien marché depuis un an et que la communauté s’était même élargie en dehors de la France. Ça a été la bonne nouvelle. Il y a plein de gens qui me suivent au Brésil et en Amérique du Sud.

Quels sont tes prochains projets ?

La tournée de cinq concerts pour le Festival Poly’Sons du 09 au 13 juin à Montbrison ; des dates sont prévues en Eure-et-Loir, à Saint-Etienne, en région Centre…Un troisième clip sera présenté d’ici l’automne. Je vais continuer mes capsules et j’envisage une release party en 2022 dans une salle parisienne.