Rencontre avec Shadi à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie du clip de « Bus De Nuit » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Inès Shadi et j’ai crée mon projet personnel qui porte mon deuxième prénom en 2019. A la base, je viens du classique. Mon père et mon frère sont eux aussi musiciens. J’ai baigné là-dedans depuis toute petite. J’ai commencé l’apprentissage du piano à l’âge de 6 ans et j’ai appris à jouer de cet instrument durant dix ans dans un conservatoire où c’était très scolaire. Par la suite, je me suis dirigée vers la comédie musicale et le chant lyrique. Mon rêve était de devenir chanteuse lyrique mais à un moment donné, il s’est passé des choses, j’ai fait de belles rencontres qui m’ont donné envie de toucher à la création. Début 2019, j’ai commencé à écrire mes chansons que je présentais dans un premier temps à mes amis et plus le temps passait, plus ça me tenait à cœur d’autant que j’avais des bons retours. Comme je me questionnais beaucoup dans le milieu du chant lyrique à cette époque-là ; j’avais besoin de libertés et de prendre des risques ; j’ai cru en ce projet et j’ai lancé Shadi dans lequel je mêle tout mon passé de chant lyrique avec mes créations.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Mélancolique, sur certains morceaux ; pas tous ; notamment plutôt sur mon dernier EP. Atypique car c’est assez original de mêler des sonorités légères, lyriques avec des sons électroniques. Par ailleurs, je dirais que ma musique est à la fois sombre et féérique et je vais encore plus développer cela dans mes prochains projets.
Comment vois-tu ton évolution depuis la parution de « Patfimo » en juin 2019 ?
Pour moi, « Patfimo » représente le moment où je commençais à me trouver. Je tâtonnais, j’essayais différentes choses et du coup, on se retrouve avec un EP sur lequel il y a des voix lyriques, du Rap, des passages hyper groovy, des choses plus dansantes…Il y a un peu de tout sur ce disque et c’est aussi ce qui fait son charme, alors que quand j’ai fait « Pierrot Pleure Plus », j’étais bien plus sûre de ce que je voulais. Je pense que c’est normal quand on se lance dans un projet musical aussi personnel de passer par différentes phases et c’est ce qui a fait ce que je suis aujourd’hui.
Peux-tu nous parler de la mise en images de « Bus De Nuit » ?
Le clip de « Bus De Nuit » est le fruit de la rencontre entre Reboucca, une artiste qui fait de l’animation et mon ami Max Latarjet qui avait déjà réalisé l’un de mes précédents clips sur le titre « Les Monstres sous mon Lit ». Nous avons demandé à Reboucca de faire le clip de « Bus De Nuit » car on aimait énormément son univers; il y avait un côté très poétique dans ses dessins et je ne voyais pas ce clip autrement qu’en animation. Cette chanson étant très imagée, soit on faisait le clip en animation, soit nous avions un budget énorme et il nous aurait fallu un bus et cinquante figurants. J’ai parlé des images dont j’avais rêvées sur ce morceau à Reboucca et elle nous a proposé quelque chose de vraiment superbe. Quand j’ai vu les premières images, j’ai été émue de voir qu’elle avait immédiatement compris ce que je voulais.
De quoi parle ce titre ?
« Bus De Nuit » parle des souvenirs d’enfance/d’adolescence que l’on garde toute la vie.Pour moi, cette chanson parle de quelqu’un qui se remémore des souvenirs partagés avec une personne qu’il a rencontré il y a très longtemps ; une personne que l’on pourrait recroiser à n’importe quel moment et qui nous rappelle des souvenirs agréables, ou peut être aussi douloureux. Pour ce titre, j’ai mélangé des souvenirs plutôt lointain et d’autres plus récents afin de raconter une histoire, mais chacun peut se faire sa propre histoire après.
Il y a quelques mois, tu partageais une collaboration avec QUBE, « Les Monstres Sous Mon Lit » est-il un avant-goût de ton premier album ?
C’est possible ! Sur mon prochain disque, je vais partir dans un style plus Trap. Je vais mêler un côté sombre avec une voix très légère et cela va donner quelque chose d’un peu étrange voire un peu diabolique mais mignon (rires). Gentil et diabolique à la fois ! J’aime bien ça et j’ai envie de creuser ce style-là de plus en plus. En revanche, je ne travaille pas forcément sur un album mais « Les Monstres Sous Mon Lit » peut être un avant-goût de la suite…
J’ai la sensation que l’enfance est un thème cher à ton cœur…Suis-je dans le vrai ?
Oui, tout à fait. Les questions liées à l’enfance me troublent beaucoup et c’est vrai que j’en parle souvent dans mes morceaux. L’enfance, où parfois ce qu’il nous en reste en grandissant, sont des choses qui m’inspirent beaucoup au quotidien.
Que retrouve-t-on dans ton écriture ?
J’aime bien écrire comme je parle et comme je pense et on retrouve cela dans « Bus De Nuit ». J’aime bien qu’il y ait quelque chose de naïf dans mon écriture, un peu à la manière d’un enfant. C’est une écriture simple qui va droit au but et dans laquelle, il n’y a pas des tonnes de métaphores même si parfois j’aime en utiliser quelques unes de manière énigmatique. J’aime avoir une écriture directe et assez frontale.
Quelles seraient tes références musicales ?
En ce qui concerne ma voix, on m’a souvent parlé de Kate Bush qui n’était pas une référence de base mais que je me suis mise à écouter et je me suis dit que c‘était vrai, qu’il y avait un truc et ça m’a fait prendre confiance en moi car j’ai beaucoup entendu « les voix aiguës ne sont pas à la mode », « c’est plus sexy d’avoir une voix grave ». J’adore FKA Twigs, Claire Diterzi, Camille… A vrai dire, je me laisse la liberté d’écouter plein de choses différentes et de m’en inspirer.
Si je te dis Julie Zenatti, que me réponds-tu ?
Je dois faire trois de ses premières parties sur sa tournée 2021 ; si tout se passe bien…Pendant le deuxième confinement, j’ai participé à un tremplin organisé par RIFFX et ça a marché ; j’ai été choisie par Julie Zenatti pour faire trois dates en première partie cette année !Ça va être une chance incroyable pour moi de remonter sur scène. J’ai hâte que ça puisse enfin avoir lieu !
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai prévu de sortir un nouveau single d’ici deux mois ; « Dans Mon Histoire » sera une collaboration avec un autre artiste à la prod; et un nouvel EP devrait voir le jour bientôt. J’ai déjà dans l’idée de mettre en images « Miroir » qui sera extrait de ce nouveau disque. Fin mai, je vais également tourner un clip de l’ancien EP ; « Boite D’Ennui » sera mis en images à l’École Nationale Supérieure Louis Lumière. J’ai hâte de faire découvrir tout ça.