Rencontre avec Isocel dont le premier EP sort bientôt !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et interprète. L’écriture est vraiment à la base de mon projet musical ; c’est quelque chose de primordial pour moi d’autant plus que je trouve qu’aujourd’hui, cela fait un peu défaut dans la chanson française. Mon souhait avec Isocel est d’aborder des sujets qui me  touchent dont on n’entend pas ou peu parler ou si c’est le cas de le faire sous un autre angle. Le texte doit avoir du sens, rester simple et si ça peut soulever le débat tant mieux. Au niveau des instruments, je joue de manière autodidacte un peu de piano et de guitare. Dans le processus de création, texte et mélodie sont en général liés. Quand une mélodie me vient, je prends mon clavier, je joue les accords qui correspondent mais ensuite ; et cela est très important pour moi ; j’aime travailler avec quelqu’un d’extérieur qui va réaliser les arrangements de la chanson d’où le travail qui a été fait avec Christophe Casanave sur l’EP “=” qui sortira bientôt.

Pourquoi Isocel ?

C’est grâce au hasard…Je ne suis pas mathématicien mais c’est en lisant un article sur les triangles à l’époque où je cherchais un nom d’artiste que le nom Isocel a été comme une révélation pour moi. J’aime le côté “carré” et mystérieux de ce mot. Je trouve que cela me correspond complètement. J’ai enlevé le E à la fin du mot afin de masculiniser un peu ce nom même si les profs de français peuvent me détester pour cela (rires).

Quel a été le déclic pour te lancer maintenant dans la musique ?

Durant toute mon enfance, on m’a mis en garde contre les métiers artistiques. Avec le recul c’est un schéma classique quand ta famille ne baigne pas dans cet univers, mais rien n’y fait, quand la fibre artistique est présente tu ne peux pas aller contre... Si l’écriture a toujours été essentielle, j’ai fait beaucoup de théâtre également et même si cela m’a apporté énormément notamment au niveau de l’aisance corporelle et de l’imaginaire, je sentais qu’il me manquait clairement quelque chose que je trouve aujourd’hui dans la musique. Comme je suis quelqu’un qui aime les défis et que j’avais du mal à me retrouver dans ce que l’on peut entendre de nos jours, je me suis lancé. En me donnant à fond aujourd’hui je n'aurai pas de regrets plus tard et ça c'est l’essentiel.

Pourquoi as-tu choisi d’aborder un sujet lourd pour te présenter au grand public ?

Quand nous avons travaillé les cinq chansons de l’EP avec Christophe, je n’avais pas d’idées préconçues sur celle qui allait être le premier single. « Chut… » s’est vite présenté évidente du fait du sujet qui me touche de très près et de son impact fort. De plus, si « Chut… » peut permettre à quiconque de s’exprimer s’il doit hélas vivre cette situation, j’en serais ravi. Mais attention « Chut… » ne représente pas tout mon univers, c’est une première facette de ma personnalité. Le prochain titre “Le Q entre 2 chaises” le prouvera.

Peux-tu nous parler de ton premier clip ?

Pour moi, la chanson ne peut pas aller sans images. Pour « Chut… », le choix a été fait de montrer un clip percutant et progressif partant d’un enfant qui subit le harcèlement. J’en ai écrit le scénario et la réalisation a été confiée à Julien Salhi. Ça a été une expérience extraordinaire de voir concrétiser ce que l’on a en tête et ce grâce à toute une équipe.

Ton premier EP sort dans quelques semaines, va-t-on y retrouver d’autres textes forts également ?

Oui. Sur ce disque en plus de « Chut… », je vais parler de transidentité. Je souhaitais mettre en avant le parcours, le combat et la force extraordinaire de ces hommes et de ces femmes. La nature est injuste et rien n’est fait dans notre société pour les aider facilement à devenir qui ils sont vraiment. Il sera aussi question de séparation houleuse et de positivité pleine conscience non naïve. Le second extrait de l’EP “Le Q entre deux chaises” parlera lui de bisexualité latente.

Pourquoi “=” comme titre d’EP ?

On entend partout qu’il faut être différent, comme si on ne pouvait pas vivre ou se faire entendre sans cela. Je ne sais pas pour toi mais moi ca me met une pression de dingue. J’ai donc voulu avec cet EP montrer que finalement malgré des histoires différentes on est tous égaux face à l’adversité, face à une séparation, face à l’amour, face à l'injustice mais aussi égaux dans la positive attitude... Ca rassure, ca fait du bien et je me sens plus humain en pensant comme ca (rire).

Comment nous parlerais-tu du rapport textes/mélodies chez toi ?

J’aime les mélodies fortes que l’on retient facilement et je pense que cela vient de ce que j’écoute moi-même. Comme je n’ai pas suivi un parcours cadré au conservatoire, je n’ai pas d’a priori en ce qui concerne la technique de composition. Pour écrire et composer, j’ai besoin d’être dans ma bulle tout en ayant des gens autour de moi. Quand j’écris un texte, je le chante inlassablement jusqu’au déclic. C’est très instinctif mais je sens quand la mélodie fonctionne.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Sérieusement poétique avec une touche d’humanité.

Comment as-tu rencontré Christophe Casanave avec qui tu as collaboré pour ton disque ?

Christophe avait monté une plateforme pour rencontrer des artistes. Je l’ai contacté ainsi mais je connaissais déjà son travail par le biais notamment de Najoua Belyzel et de Marc Lavoine. J’aime beaucoup l’approche musicale de Christophe. J’ai été happé par les mélodies du dernier album de Najoua et je me suis dit que c’était quelqu’un avec qui j’aimerais bien collaborer. Je lui ai proposé mes titres et très rapidement, il m’a dit ok. Professionnellement et humainement, ça a été une super expérience.  Christophe respecte les demandes de l’artiste mais il est également force de proposition et il ouvert aux échanges.

Quelles sont tes références musicales ?

J’assume complètement mon côté très variété ; des artistes tels que Jenifer, Jean-Jacques Goldman, Mylène Farmer, Niagara, Angèle, Therapie Taxi et Marc Lavoine font partie de mon quotidien.  J’écoute également des artistes plus Rock : Imagine Dragons, INXS ; Par ailleurs, je trouve intéressant l’univers de Vianney ou encore d’Eddy de Pretto.

Qu’aimerais-tu transmettre au public au travers d’Isocel ?

Une part d’humanité ! Pour moi, le partage avec le public passe déjà par les disques mais prend une autre dimension sur scène. Pour avoir donné quelques concerts, j’aime que les gens soient surpris et prennent plaisir de ce moment d’échange ; même si les textes des chansons peuvent être parfois difficiles à entendre, je souhaite créer un vrai moment d’humanité riche en émotions en espérant que cela reste au-delà de la musique sur disque ; la sincérité scénique est à mes yeux extrêmement importante !