Rencontre avec Zaabriskie à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie imminente de leur premier EP !
Pouvez-vous nous dire qui fait quoi au sein de Zaabriskie ?
Vincent : Nous sommes tous les deux compositeurs et chacun apporte sa patte au projet. Même si nous faisons un peu les mêmes choses tous les deux, je dirais que je suis plutôt rythmique et Hugo est plus mélodique. Mais, en fait, je pense que c’est relativement équilibré.
Hugo : Oui, exactement, il n’y a pas de rôles prédéfinis au sein de Zaabriskie ; nous sommes musiciens au même niveau et nous composons tous les deux. Nous travaillons pas mal par sessions interposées car nous avons chacun notre studio d’enregistrement. Il n’y a pas vraiment de méthode, c’est assez anarchique (rires) mais nous essayons de rendre cela facile à distance.
V : Nous nous échangeons des sessions à distance jusqu’au moment où nous nous retrouvons vraiment ensemble afin de conclure un morceau ou encore avancer ensemble.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
H : Sur un plateau de tournage car nous sommes tous les deux techniciens audiovisuels. Nous nous sommes rencontrés un peu par hasard sur une fiction.
V : Je travaillais le son et Hugo l’image.
H : Nous nous sommes rendu compte que nous faisions tous les deux de la musique et que nous partagions un peu la même passion pour le matos vintage.
V : Nous avons chacun notre collection de synthés et de machines.
H : Nous nous sommes fait écouter des sons et nous nous sommes dit pourquoi ne pas essayer un projet tous les deux. Zaabriskie s’est construit comme cela, un peu par hasard.
Zaabriskie est-il votre premier projet musical professionnel ?
V : J’avais déjà fait de la musique avant Zaabriskie mais c’était il y a bien longtemps. J’ai sorti deux maxis en solo il y a une vingtaine d’années. Par la suite, la musique est demeurée une passion et c’est aussi pour cela que j’ai choisi de devenir intermittent du spectacle car ça me laisse du temps pour pouvoir en faire. J’ai toujours continué la musique mais mon boulot prenait une grosse part de mon temps et c’était un peu compliqué d’allier les deux.
H : Même si nous avons des parcours assez différents, c’est un peu la même histoire. Pour ma part, j’ai surtout accompagné des artistes en live mais je considère que Zaabriskie est vraiment mon premier projet personnel ; c’est un projet de cœur.
Votre direction musicale était-elle déjà arrêtée au début de votre projet ?
V : Non car nous étions ouverts à tout. Nous avions déjà quelques prods chacun de notre côté et quand nous nous sommes fait écouter nos projets, nous les avons remodelés avec la patte de chacun pour arriver finalement à cet EP à paraître. Je dirais que c’est notre inspiration du moment qui a fait que nous sommes arrivés à cela.
H : Tous nos premiers morceaux était plutôt planants mais notre dernière création à tous les deux est beaucoup plus électronique et ce n’était pas forcément prévu. Tout s’est fait naturellement ; nous n’avons rien planifié. Nous ne sommes absolument pas arrêtés à un style et nous aimerions bien même d’ailleurs faire des featurings à l’avenir. Tant que cela nous plaît, nous ne nous mettons pas de barrières.
Comment décririez-vous votre univers musical ?
V : Nous avons un côté planant et puissant ; je l’espère ; du fait de la profondeur des sons et de la dynamique des rythmes.
H : Je dirais que cet univers est nostalgique et émotionnel. Nous essayons de créer des images.
« To The Beat » est un morceau instrumental mais s’il y avait des mots à mettre dessus…qu’exprimerait ce titre ?
H et V : Très bonne question !
V : Ce morceau possède un côté très urbain dans sa rythmique mais il y a aussi une sorte de fuite en avant vers des grands espaces dans « To The Beat ».
H : Les pieds sur terre, la tête dans les nuages ; ça résume assez bien ce morceau !
Pouvez-vous nous parler de sa mise en images ?
H : Même s’il n’est pas impossible que nous réalisions nous-mêmes plus tard nos clips, nous avons eu envie de confier la mise en images de « To The Beat » à un ami réalisateur afin d’avoir un regard un peu neuf sur ce morceau.
V : Nous avons donné carte blanche à Pierre Edelmann afin de mettre en images ce que ce morceau lui inspirait. Pierre a été libre de l’interpréter à sa manière.
H : Nous imaginions ce clip plutôt de manière urbaine mais Pierre l’a pensé dans des grands espaces et nous avons trouvé cela intéressant. Avec ce clip qui a été chorégraphié par Ablaye Diop, nous avons voulu créer une amorce narrative ; un début d’histoire. Chacun a apporté son regard sur le morceau. Nous avons laissé un espace de liberté au danseur qui a ressenti ce morceau d’une manière particulière. C’est lui qui guide le rythme du clip.
V : Nous avons trouvé que la chorégraphie d’Ablaye était top et touchante ; nous sommes vraiment très contents du résultat.
Que pouvez-vous nous révéler sur « Breathe Out » votre premier EP à paraître début 2021 ?
H : 18 minutes de pur bonheur, sans aucune prétention (rires) ! Il y aura cinq titres dont un featuring avec Roxane Terramorsi qui est la chanteuse du groupe Archibald.
V : C’est un EP assez varié sur lequel il y a différentes palettes sonores. Ce n’est pas parce que l’on aura écouté « To The Beat » que l’on aura entendu le reste de l’EP. J’espère qu’il y aura des surprises pour les auditeurs !
Vous avez récemment remixé le célèbre « Lucky Star » de Superfunk, où avez-vous voulu emmener ce morceau culte de la French Touch ?
H : Nous avons eu envie de faire quelque chose de différent afin de surprendre un peu. Nous avons voulu emmener « Lucky Star » dans une autre ambiance ; quelque chose d’un peu moins festif…
V : …vers quelque chose d’un peu plus sombre tout en faisant en sorte que ce morceau garde son énergie. Nous avons apporté certains des sons de Zaabriskie à ce titre notamment ceux des arpégiateurs que nous affectionnons beaucoup.
H : Nous avons voulu emmener le titre de Superfunk dans notre univers.
Vos références sont-elles communes ou chacun a-t-il un bagage musical différent ?
V : Nous avons chacun un bagage musical assez différent même très ; nous aurions pu ne pas être copains il y a quelques années (rires). Je viens vraiment plus de la House, de la musique électronique, de la Techno d’il y a bien longtemps alors qu’Hugo, ce n’est vraiment pas ça.
H : Effectivement, je viens plus du Metal, du Hard-Rock, des musiques violentes en tous genres…mais dernièrement, j’écoute plus du Post-Rock et des choses planantes depuis que j’ai découvert les Pink Floyd. J’ai laissé les guitares saturées dehors. Bizarrement, j’écoute très peu de musiques électroniques et je trouve cela d’autant plus intéressant d’intégrer nos influences au projet même si cela reste subtil et que ça ne saute pas aux oreilles.
V : En revanche, on se retrouve sur certains artistes comme Björk par exemple.
H : Heureusement, il y a quand même des points communs !
Quelles sont les grandes forces de l’un et de l’autre ?
H : Je dirais que Vincent représente plutôt la force tranquille, il est un peu plus raisonné et plus calme que moi et c’est une qualité !
V : Hugo est un hyper rigoureux dans tout ce qu’il fait et il est très doué ; on se complète vraiment sur plein de choses autant dans la musique qu’au niveau de nos traits de caractère et c'est ce qui fait avancer notre projet.
Zaabriskie - To The Beat (Official Music Video)
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