Retrouvailles avec Teiva Hunter à l’occasion de la parution de son premier EP !
Ton premier EP « Exilé » sortira le 18 novembre, peux-tu expliciter le titre de ton disque ?
J’aime bien les titres forts et je trouvais qu’« Exilé » qui est un mot assez frontal et franc décrirait bien le sentiment que l’on peut avoir quand on a vécu de près ou de loin une certaine forme d’expatriation et c’est un peu mon cas puisque j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence à Tahiti et en Polynésie Française avant de partir vivre avec ma famille en France métropolitaine du jour au lendemain. Bien que la langue soit la même, ça m’a donné une bonne raison de ressentir de la nostalgie et cela peut s’entendre un peu dans mes paroles et dans ma musique puisqu’il y a des sonorités de mon pays dans ce premier disque.
Peut-on considérer cet EP comme un journal intime ?
Je ne pense pas car je ne me suis pas assis tous les soirs à une table en prenant la décision de raconter précisément un pan de ma vie. Même si dans l’ensemble, les paroles sont intimes, certaines d’entre elles ne me concernent pas mais j’aborde toujours des sujets qui m’ont touché de près ou de loin. Sur « Exilé », je parle d’amour, des différents doutes que l’on peut avoir en tant qu’être humain ou en tant qu’artiste, de sujets de société comme le harcèlement scolaire.
Ce disque t’a-t-il aidé à répondre à certaines de tes questions ; je pense notamment à celles que tu te poses dans « Danser » ?
Dans les couplets de « Danser », j’expose un certain désarroi ou mal-être contemporain de la jeunesse car je parle de ce surmenage actuel lié aux moyens de communication qui nous poussent à toujours être plus productifs et à ne jamais s’arrêter ; ce qui peut engendrer du stress chez les gens. Dans le refrain, je dis que j’ai envie de tout envoyer en l’air, d’aller m’amuser, faire la fête et danser. Finalement, dans le refrain, je réponds à ma question initiale qui était comment faire pour faire face aux difficultés de la vie. Le meilleur moyen de se détendre, c’est de s’amuser !
Musicalement parlant, comment as-tu voulu ce premier pas discographique ?
Tout s’est fait naturellement car je n’ai pas pensé immédiatement à faire un album ; j’ai écrit ces chansons comme des singles, une certaine unité est apparue et de là est né ce disque. Pour parler musicalement d’« Exilé », je dirais que c’est de la musique Pop avec des sonorités très actuelles, des sonorités de musique Polynésienne et du « monde » en général car parmi les instruments présents sur ce disque, on retrouve une sitar turque et une pipa chinoise. Par ailleurs, je pense que l’on entend un peu mon influence Rock dans les guitares ou même dans la construction complète de la chanson « Pour Que Personne ».
« Exilé » est-il une introduction à une histoire plus longue qui sera développée sur un album ?
J’aimerais beaucoup, en effet, que la suite de la discographie soit un album…Tout dépendra de la réception de cet EP par le public mais comme j’ai du mal à faire deux fois la même chose, je ne suis pas certain d’inclure les chansons présentes sur « Exilé » sur cet album mais cette réponse n’est pas définitive…
Comment décrirais-tu l’atmosphère générale de ton disque ?
Je dirais que l’atmosphère de ce disque est assez solaire car les mélodies sont Pop et les refrains sont entêtants, faciles à retenir et entraînants. Il y a une alternance entre chansons dansantes et d’autres plus mélancoliques. On retrouve également de la nostalgie dans ce disque même dans les chansons entraînantes entre les lignes ou dans les cris de guerriers mis en réverbération. La nostalgie peut être l’unité de ce disque et d’ailleurs pour la pochette, je me suis inspiré des peintures de Nicolas De Staël qui arrivait à mettre en couleurs la nostalgie de façon très évidente mais avec subtilité.
Peux-tu nous parler du clip qui illustre « Danser » ?
Une partie de ce clip a été tournée en métropole au Château de la Ballue en Bretagne et les autres images ont été filmées en Polynésie Française par l’équipe de Barefoot Studios Tahiti. On retrouve quatre danseuses magnifiques d’Ori Tahiti qui font une chorégraphie millimétrée, professionnelle et traditionnelle sur la plage. On peut voir également dans ce clip une jeunesse Tahitienne moderne en train de s’amuser.
Que symbolise le labyrinthe dans ta nouvelle vidéo ?
C’est un symbole universel de recherche. Dans les paroles de « Danser », je parle d’un certain sentiment de burn-out chez les jeunes adultes d’aujourd’hui face à la nécessité de productivité permanente et dans ce labyrinthe, je trouve un certain nombre d’éléments très positifs de la vie mais qui sont une accumulation de responsabilités que l’on se crée en tant qu’adultes et qu’il faut ensuite assumer. A un moment donné, je fais tomber tout ce que je porte sur mes épaules car c’est trop lourd. C’est une métaphore toute simple de ce sujet qui touche tout le monde et pas que les jeunes d’ailleurs.
Peux-tu nous dire ce qu’est l’Ori Tahiti ? Le danses-tu toi-même ?
L’Ori Tahiti est une danse qui n’est pas réservée qu’aux femmes même si on ne voit que des danseuses dans mon clip car c’est ce que j’avais en tête. Les hommes font des mouvements très différents et parfois, ils dansent ensemble, c’est très complémentaire. A l’époque des colons, cette danse avait été interdite par les Européens qui étaient arrivés en Polynésie car ils la considéraient comme trop sexuelle. Aujourd’hui, heureusement, elle est autorisée et très pratiquée là-bas d’autant plus que maintenant, on fait des danses beaucoup plus sexuelles que cela en occident. Pour ma part, je le danse mais uniquement quand j’ai beaucoup bu avec des amis et qu’il n’y a pas de caméra surtout (rires).
La Polynésie est très présente chez toi, penses-tu faire au moins un titre en reo maohi à l’avenir ?
Déjà sur ce premier disque, dans la chanson qui s’intitule « Mahana », il y a quelques phrases en Tahitien. Delà à faire une chanson en entier…je ne te cache pas que ça m’a donné envie mais il faudrait que je me fasse accompagner par quelqu’un qui parle la langue parfaitement car j’ai juste appris à compter et quelques bases quand j’étais à l’école maternelle. Je regrette un peu de ne pas avoir continué à apprendre cette langue qui est tellement difficile.
Quels sont tes prochains projets ?
« Exilé » sortira le 18 novembre. J’aimerais beaucoup mettre en images les trois chansons qui n’ont pas encore été clippées mais cela dépend de beaucoup de facteurs. Je vais continuer la promo de ce premier disque et récemment, j’ai terminé le set live semi-acoustique que je préparais depuis quelques mois avec mon guitariste. Nous allons pouvoir commencer à démarcher pour présenter ce disque sur scène même si nous sommes conscients que ça sera très certainement pour plus tard. J’ai hâte de faire mes premiers concerts avec mon guitariste. A partir du début de l’année 2021, je vais prendre du temps pour être en studio afin de créer toutes ces chansons qui sont nées dans ma tête durant ces derniers mois.
![Teiva Hunter - Danser [CLIP OFFICIEL]](https://image.over-blog.com/99EYidmFRL4zmetOud-rN3jt2CA=/170x170/smart/filters:no_upscale()/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2F3GItQz_oUGE%2Fhqdefault.jpg)
Teiva Hunter - Danser [CLIP OFFICIEL]
Danser est disponible sur les plateformes de musique en ligne : https://song.link/z5XqH5rWDQcvG Musique & texte : Teiva Hunter Scénario et direction globale ...