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Retrouvailles avec Sabine Paturel pour la sortie de son nouveau single « Putain De Monde » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) LA FABRIK A PHOTO

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Quel a été le déclic pour écrire « Putain De Monde » ?

C’est une histoire extraordinaire ! J’ai été contactée par James Legendre et Hubert Montoya qui tiennent l’Ever Studio, ils m’ont dit qu’ils avaient envie de faire de la bonne musique avec des gens qu’ils aiment et ils m’ont offert ce disque. Je me suis demandée de quelle planète ils tombaient car ça n’existe plus des gens comme eux. C’était surréaliste. Le contenu de cette chanson murissait déjà depuis un bon moment et tout d’un coup, je me suis lâchée et je me suis vraiment éclatée à écrire cette chanson. Par ailleurs, le fait que l’on me propose gratuitement ce disque, cela m’a tellement touchée que j’ai écrit vraiment facilement. Jamais de la vie, on vous propose un truc pareil, surtout en 2020 !

Ce nouveau titre est-il votre état des lieux de notre monde actuel ?

Oui carrément mais pas de notre monde à la date d’aujourd’hui ni du Coronavirus, c’est un état des lieux de notre monde actuel depuis déjà un bon moment et du monde depuis presque toujours même s’il y a des choses plus actuelles dans cette chanson comme la première phrase qui est un peu boulet de canon (rires). Pour « Putain De Monde », j’ai fait un premier jet qui est sorti d’un seul coup car j’avais vraiment en moi cette envie de balancer tout ce que j’avais sur le cœur et ensuite, j’ai fignolé, j’ai beaucoup travaillé le texte et je me suis régalé. Je voulais toucher tous les points essentiels mais dans une chanson, on n’a pas beaucoup de place et donc, on ne peut pas tout mettre. Dans ce texte, j’ai mis tous les grands sujets qui me tenaient à cœur et j’ai tourné cela un petit peu en dérision. Le clip est léger et c’est très bien car le texte est un peu lourd. Tous les fans et tous les amis se sont mobilisés vachement bien ; ils se sont donné un mal de chien ; pour me faire plaisir. Ce clip a été fait pendant le confinement grâce à mon producteur Olivier Estephan qui est une crème ; c’est un bonheur de travailler avec lui ; Steeve Vissant son associé et Laëtitia Guidotti qui a fait le montage. Nous avons sélectionné les images qui techniquement étaient bonnes mais aussi celles qui étaient un peu déjantées afin d’alléger un peu la situation car ce que je sors est un peu trash quand même.

Qu’est-ce que vous regrettez le plus dans ce putain de monde ?

Je trouve qu’Internet est à double tranchant. C’est à la fois un outil formidable ; sur mon compte perso sur Facebook, cela m’offre la possibilité d’échanger avec tout le monde, c’est vraiment moi qui réponds et qui mets plein de conneries, cela permet de rester en contact avec le public d’autant plus pendant le confinement, ça a été un véritable atout ; mais il y a également le mauvais côté qui fait que le marché artistique et celui des boutiques en général se porte mal car tout le monde achète en ligne à présent. Par ailleurs, je dirais que sur les réseaux sociaux qui ont quand même bouffé le marché du disque, il y a à prendre et à laisser. Personnellement, je n’ai pas vu le marché s’effondrer car je suis restée très longtemps au théâtre, ce n’est que quand je suis revenue à la musique il y a quelques années que je me suis dit que c’était la cata. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est faire des concerts car c’est comme cela que l’on peut gagner sa vie. Les radios et les journaux sont importants aussi afin que les gens puissent continuer à être au courant de ce qui se fait. Même si les ventes de disques n’ont plus rien à voir avec ce qu’elles étaient auparavant, je ne suis absolument pas nostalgique ou passéiste. Je suis complètement dans le présent.

(c) LA FABRIK A PHOTO

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Qu’est-ce qui vous met hors de vous dans notre société actuelle ?

Je dirais le manque de respect général qui me gène terriblement. Je pense qu’il faut respecter l’autre peu importe son métier ou son statut. L’humain me tient vraiment à cœur et le manque de respect me dérange énormément.

Dans votre chanson, vous citez Blanche Gardin, est-ce plutôt l’humour noir que vous préférez ?

Oui, j’aime bien l’humour noir et pour moi, Blanche Gardin est une déesse, c’est la plus grande actuellement. Je la cite car je l’adore et je suis contente que vous m’en parliez car cette fille est remarquable ; sous ses airs de ne pas y toucher, elle sort des trucs absolument énormes ! Elle a un culot monstrueux, elle parle de tout sur un ton très pince-sans-rire et elle n’a peur de rien. Elle me fascine ; elle a vraiment du génie.

Musicalement parlant, comment avez-vous voulu « Putain De Monde » ?

La musique a été faite par Hugo Dessauge. Je lui ai demandé de me faire quelque chose d’un peu enlevé et d’un peu Rock et toujours pour les mêmes raisons car je ne voulais pas du tout tomber dans le pathos, faire pleurer dans les chaumières ni délivrer un message car je n’ai aucune leçon à donner ; ce n’est pas mon truc. Cette chanson est un cri du cœur et je voulais quelque chose de rythmé. Hugo a fait cette musique qui reste dans la tête et qui correspond tout à fait à ce que je voulais. Hugo a adoré le texte et du coup, la musique est venue très vite.

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Ce nouveau titre annonce-t-il le successeur d’« Atmosphères » paru en 2014 ?

« Atmosphères » était un disque un peu différent car c’était l’album de la pièce de théâtre que je venais de jouer et grâce à cela que je suis revenue dans la musique après m’être vraiment éclatée au théâtre ; ce qui m’a permis d’avoir une nomination aux Molières. Je pense que « Putain De Monde » annoncera un EP si le public adhère. Comme je suis très dans le présent, j’attends le retour du public et des médias. Nous verrons si le public et les radios accrochent. Finalement, c’est le public qui décide à condition d’arriver jusqu’à lui ! Je suis très lucide là-dessus ; chanter dans ma baignoire, ça m’emmerde et ça ne me suffit pas du tout ; sans le public, je ne suis rien et ça me ferait très plaisir qu’il adhère à cette nouvelle chanson.

Que faites-vous artistiquement parlant quand vous ne sortez pas de disques ?

A un moment, j’ai fait beaucoup de peinture ; mon grand-père était peintre et mes sœurs le sont également ; je pense qu’il y a quelque chose dans la famille. Cette période a été assez longue ; j’ai été très productive, j’ai dû faire plus de 200 tableaux même s’il y a eu des ratages sur la masse (rires). J’ai passé des heures à faire de la peinture à l’huile et je m'y suis mise du jour au lendemain de manière totalement autodidacte. Je peignais des portraits complètement inventés uniquement à partir de sentiments. Que ce soit dans la musique, au théâtre ou dans la peinture, le plus important, ce sont les sentiments et les émotions ; faire passer une émotion est essentiel pour moi. Mes portraits sont involontairement plutôt sombres, j’ai dévoilé cette partie de moi sans le vouloir et pourtant, j’étais passionnée par ce que je peignais, je n’étais pas du tout triste ou sinistre. Je pense que j’ai exprimé mes angoisses mais rien n’était calculé. J’ai déjà exposé ces tableaux et j’en ai déjà vendu. Pour le moment, j’ai moins le temps de peindre.

Caroline Loeb est récemment remontée sur scène avec « Chiche ! », seriez-vous tentée de proposer un spectacle-confessions vous aussi ?

Non car je n’ai pas envie de faire un one woman show. Ce n’est pas mon truc. Quand je suis au théâtre, je suis accompagnée de comédiens et quand je suis dans la musique, je m’adresse directement aux gens ; je plaisante avec eux notamment et c’est la grosse différence avec le théâtre car dans une pièce, on s’adresse à un partenaire et on ne peut pas sortir de scène afin de demander au public comment il va. Dans la musique, entre les chansons, je déconne avec les gens et cela crée un contact absolument formidable. J’adore les gens et encore une fois, s’il n’y a pas le public, il n’y a rien. Le rire est une émotion et c’est aussi ça qui me passionne dans la scène musicale mais je ne ferai pas un one woman show car je crois que c’est un autre métier quand même.

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Les « Drôles de Dames » vont-elles reprendre du service dans les prochains mois ?

Pas avec moi, en tout cas. J’ai arrêté la tournée même si je suis très contente d’y avoir participé. Là, je suis partie sur autre chose. Je me concentre sur « Putain De Monde ».

Vous êtes toujours très appréciée de la communauté LGBT, pouvez-vous nous en dire plus sur votre rapport avec vos fans Gays ?

Je les adore ! Tous mes copains sont Gays. Rester simplement amis avec des hétéros, c’est plus compliqué, c’est toujours un peu ambigu. J’admire le mélange homme-femme chez les homos et d’ailleurs, je trouve qu’ils ont une double sensibilité qui supérieure à celle des femmes et aux hommes, ils ont une intelligence, une perception des choses et ils écoutent vraiment les textes qui sont très importants pour moi. Pour citer une anecdote, après la sortie de l’album « Atmosphères », j’ai fait un concert d’1h30 à l’Artishow ; il y avait beaucoup d’homos dans la salle, le public était exceptionnel ; j’y ai chanté une chanson qui s’intitule « Caramel Mou, Caramel Dur » ; tout un programme ; et le public a tellement ri que même moi, j’ai eu un fou rire et je n’ai pas pu finir la chanson. Les gens étaient morts de rire mais c’est ça le public homo qui est à l’écoute de chaque mot. Je les aime vraiment pour ça car on a vraiment l’impression d’avoir écrit pour quelque chose. Ils ont vraiment quelque chose de spécial, de supplémentaire.

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