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Éric Greff vous en dit plus sur l’histoire et le retour d’Helmut Fritz !

Publié le par Steph Musicnation

Éric Greff vous en dit plus sur l’histoire et le retour d’Helmut Fritz !

Comment est né le projet Helmut Fritz ?

Helmut Fritz est né après avoir regardé le reportage « Lagerfeld Confidentiel ». Outre le grand couturier qu’il était, Karl Lagerfeld était également un personnage qui se mettait complètement en scène et qui aimait entrer dans un outfit qui était toujours le même avec sa coiffure, ses lunettes, ses bagues et ses grands cols. J’ai trouvé cela assez génial et je me suis dit que ce serait bien de le parodier et d’emmener ce personnage très singulier dans la musique. Dès le lendemain de la diffusion de ce reportage, j’ai écrit « Ça M’Énerve » avec la voix de Karl qui résonnait dans ma tête et ça a donné Helmut Fritz.

Quel était le mot d’ordre dès le départ avec cet « alter ego » ?

Le mot d’ordre était de pouvoir avoir une distance sur les choses, de les relater de manière sarcastique et de réussir à faire grincer des dents tout en faisant danser.

Quand « Ça M’Énerve » a cartonné n’as-tu pas eu peur que ce morceau « vampirise » ta carrière ?

Ah, si et c’est ce qui s’est passé en partie…En fait, quand tu nais dans un tube aussi puissant que celui-là et notamment à travers un personnage qui dépasse ensuite la musique car il était devenu un bon client télé et que l’on a fini par t’inviter sur les plateaux non plus pour parler de tes sons mais juste pour avoir le personnage qui faisait un peu rire l’auditoire, tu te dis que tu es en train de partir dans une direction que tu n’avais pas choisi au départ et tu te rends compte que quelque soit tes choix d’artiste dans les années qui suivent un tube qui a frappé les esprits et qui est resté dans l’inconscient, quoique tu amènes derrière, on va te dire que c’est cool mais que l’on est pas sur que ce soit aussi original et impactant que le premier. Bien sûr que cela laisse une empreinte très forte. Après, c’est à la personne qui a créé ce genre de chose de se dépatouiller et d’essayer de trouver des biais intéressants pour continuer à vivre de et dans la musique.

Éric Greff vous en dit plus sur l’histoire et le retour d’Helmut Fritz !

Que s’est-il passé pour toi ; Éric ; depuis la parution de « Décalage Immédiat » ?

Il s’est passé plein de choses. A la suite de ce chapitre qui avait fermé définitivement pour moi à ce moment-là le projet Helmut Fritz, je suis parti écrire pour d’autres artistes. J’ai signé en édition dans la belle maison de Warner Chappell afin de pouvoir commencer à écrire pour des artistes connus et moins connus. J’ai écrit notamment pour Amir, un tube pour Magic System, une partie de l’album de Navii…L’exercice était hyper intéressant car je commençais à mettre mon regard et ma plume au service d’autres artistes qui avaient d’autres choses à dire et qui essayaient d’amener leur art différemment au public mais très rapidement, le besoin de la scène est revenu et j’ai créé un autre projet sous le nom de Geronimo. En 2016, l’un de mes singles a eu une très grosse carrière en airplay et cela m’a permis de remonter sur scène et de faire le tour de France grâce notamment à des plateaux comme le NRJ Tour. Je suis reparti vers un public mais grimé différemment et plus avec ma vraie voix. C’était un autre exercice. Ensuite, j’ai très rapidement eu envie de me remettre dans l’ombre car je n’avais pas encore exploré toutes les facettes de ce métier. Jusqu’à il y a encore peu de temps, je suis parti faire ; avec beaucoup de plaisir ; de la direction artistique pour l’ensemble des labels de Sony Music ; je leur ai trouvé de nouveaux artistes et je les ai accompagnés dans le lancement de leurs projets.

Justement, comment comparerais-tu Helmut Fritz et Geronimo ?

Ça n’a rien à voir même si leur point commun serait d’être des avatars qui me permettent de ne pas me mettre moi ; Éric ; en scène car j’aime bien le côté tranquille et presque anonyme dans la vie de tous les jours. J’ai besoin de mettre des costumes de superhéros afin d’avoir le courage de monter sur scène mais aussi pour légitimer un angle et un point de vue dans mon écriture. Helmut Fritz, c’est le côté sarcastique, le second degré, le recul sur les choses, la déconne alors que Geronimo était quelque part plus moralisateur, plus responsable et surtout, ce projet m’exposait plus car il y avait moins d’artifices.

Le retour d’Helmut Fritz était-il prévu en 2020 ?

Non, absolument pas, rien n’était prévu. J’ai fait renaitre Helmut un matin de manière totalement inattendue et j’ai l’impression que le fait de faire revivre Helmut aujourd’hui correspond plus à un besoin du public surtout dans ce climat un peu anxiogène où il est nécessaire d’avoir un peu de légèreté et d’humour.

Éric Greff vous en dit plus sur l’histoire et le retour d’Helmut Fritz !

Quel a été le déclic pour actualiser ton tube « Ça M’Énerve » ?

Ça a jailli d’un tout coup après avoir vu certains artistes et des collectifs proposer des musiques pour aider le personnel soignant ; des titres plutôt tristes et nostalgiques qui ne donnaient pas envie de passer à travers cette période. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire et qu’il fallait que le trublion revienne. Dans le « Ça M’Énerve » d’origine, il y a des phrases qui étaient presque prophétiques par rapport à aujourd’hui comme par exemple c’est la guerre ou tous ces gens qui font la queue chez Ladurée, c’était tellement évident de le transposer à Franprix ; je me suis dit on y va et on réécrit ce titre. J’ai fait une petite vidéo rigolote que j’ai mis sur la vieille page Facebook d’Helmut qui n’était plus du tout alimentée depuis plus de 5 ans et je ne sais pas ce qui s’est passé, il y a eu 2 millions de vues en quelques jours et me revoilà !

Ta nouvelle version est accompagnée d’un clip DIY et pourtant hyper pro, peux-tu nous en dire plus ?

Ce clip a été possible grâce à la technologie. Comme tout le monde me pose la question ; je tiens à dire que je n’ai pas été sponsorisé par Apple et que je n’ai pas cherché à faire du placement de produit pour la marque Off-White que je porte dans la vidéo. Ce sont des choix personnels. Il s’avère que l’IPhone est mon téléphone et que je n’avais pas d’autre choix que de filmer avec mon matériel car je ne suis pas vidéaste et je n’ai pas de caméra chez moi. Ce clip a été du do it yourself complet. Il n’y a pas eu d’objectif, ni aucun matériel supplémentaire, juste un long travail de montage de près de trois journées pleines et un petit étalonnage pour que cela ressemble quand même à un vrai clip. Tout a été filmé à l’IPhone et je suis hyper content du résultat car cela montre qu’aujourd’hui, avec un minimum d’idées et de talent de montage, on arrive à proposer un clip sans équipe, sans matériel et que l’on arrive à faire des millions de vue sans dépenser un Codevi.

Qu’est-ce que tu mettrais en avant dans ce clip ?

La beauté de Paris ; le plaisir de voir les toits de la capitale avec un ciel bleu Miami sans aucune trace d’avion, ça donne un sentiment de liberté alors que paradoxalement, nous vivons coincés à la maison. Le fait de sortir dans une rue déserte sans vraiment transcender la loi mais pour dire quand même que l’on retrouvera bientôt nos rues chéries. Il y a plein de choses comme celles-ci qui résonnent quand on regarde ce clip et qui font qu’on l’apprécie au final. Au-delà d’une technique qui est faible, on aime le message qu’il y a dans ce clip qui sublime quelque part le résultat final.

Éric Greff vous en dit plus sur l’histoire et le retour d’Helmut Fritz !

Qu’est-ce qui te manque le plus durant le confinement ?

Honnêtement, de rentrer dans un bar blindé avec beaucoup de bruit et tous mes potes, de commander des demis et de refaire le monde. Je suis très heureux en famille ; être confiné avec sa femme et sa petite fille, ça permet de se recentrer, c’est génial mais au bout de plusieurs semaines, tu as envie d’activité, de bouillonnement et de passer une tête dans l’autre monde.

Qu’est-ce qui t’énerve le plus dans ce que tu peux voir à la télévision par rapport à cette pandémie ?

J’évite à tout prix BFM et ce genre de chaîne qui repasse les mêmes choses toute la journée parce sinon on a l’impression de devenir fou et qu’il va y avoir 65 millions de morts en France. Ce qui m’énerve, c’est que l’on oublie que 99,9% des gens ne décèderont pas du Covid et je pense que cette information mérite que l’on dédramatise un peu les choses et que l’on arrête de croire que nous sommes dans une série Netflix post apocalyptique alors que ce n’est pas du tout le cas. Ce qui se passe, c’est effectivement grave, des chiffres peuvent être effrayants mais il y a aussi une réalité qui fait que plus de la très grande majorité de la population de notre pays n’aura rien. Par ailleurs, je ne suis absolument pas paranoïaque quand je rentre de mes courses, je ne les désinfecte pas, je ne les laisse pas reposer durant plusieurs heures dans le couloir…Chacun fait ce qu’il veut mais moi, je ne fais pas ça. En revanche, je fais attention à la distanciation sociale mais je ne rentre pas dans une paranoïa absolue au point de laver mon T-shirt trois fois par jour.

Quels sont tes prochains projets ?

Un nouveau titre original va arriver très prochainement. Le fait de rendosser ce personnage m’a donné d’autres idées et j’ai été conforté dans l’idée d’apporter une suite au public grâce à la réaction des gens sur le clip et au faible taux de dislikes. Je tiens à remercier les gens pour la force qu’ils me donnent et je me devais de leur donner une suite afin de continuer à nous marrer ensemble, à danser mais aussi à réfléchir sur les propos car je tiens toujours à garder cette liberté absolue d’écriture, ce regard que je pose sur les choses car c’est ce qui fait la force du personnage d’Helmut Fritz et je travaille dans ce sens-là.

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