Rencontre avec Gabriiel lors de son récent concert à La Dame De Canton !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je me présenterais, le plus simplement du monde, comme un songwritter. J’écris des chansons et c’est un peu le projet qui veut cela. J’avais des chansons dans ma petite valise, je me suis dit qu’il ne fallait pas les garder afin de les partager et j'ai décidé de les sortir; certaines datent un peu et d’autres beaucoup moins. Je compose également, j’aime tous les instruments, je n’ai pas appris à jouer de tous mais je m’y suis toujours intéressé et plutôt de manière autodidacte. Depuis très jeune, je fais beaucoup d’informatique musicale, je joue de la guitare, du piano, de la batterie, un peu de trombone ; j’aime bien bidouiller. En parallèle à mon projet musical, je suis musicien pour d’autres artistes.
Gabriiel n’est pas ton premier projet musical, est-il dans la continuité de Maxxo ?
Non et je pense que c’est justement car j’avais envie de faire autre chose que j’ai décidé de créer un autre projet musical. A la fin, j’essayais déjà de mettre un peu cette couleur sur les albums de Maxxo. Il y a notamment un morceau guitare-voix sur le premier album et des morceaux un peu plus Soul mais ce n’était que des balbutiements car je ne pouvais pas faire exactement ce que je voulais puisque Maxxo avait un cadre plus Reggae/Ragga ; je l’avais choisi mais je pense qu’à la longue, on s’enferme dans des cadres. Je crois que Gabriiel est une continuité artistique car je n’avais pas refait de projet au chant depuis Maxxo qui m’a fait connaître pendant 5/6 ans. Même si on va rapidement me mettre une étiquette Folk, je me sens plus libre musicalement parlant. Sur mon premier EP, les couleurs des cinq titres se ressemblent un peu mais pour moi, c’est la voix qui est le fil conducteur car je n’ai pas envie de me cantonner à un seul style.
Comment est né l’EP « Light In The Dark » ?
J’ai fait un peu ma cuisine moi-même en préparant des maquettes avant d’aller chercher des musiciens ; des amis, des gens que je ne connaissais pas, je me suis amusé à rencontrer de nouvelles personnes et ça m’a fait du bien. L’EP a été enregistré avec des personnes que je n’avais jamais rencontré un an auparavant. Nous sommes partis de mes chansons car j’avais pas mal de matière et nous avons eu la chance de jouer au moins six mois avant de rentrer en studio; cela nous a permis de tester des choses. « Light In The Dark » a été enregistré en cinq jours de manière très live et je suis vraiment content du résultat.
Comment vois-tu Gabriiel ? Est-ce une renaissance ? Une réinvention ? Un nouveau départ dans ta carrière ?
Je n’avais pas chanté pendant 6 ans, je vois donc Gabriiel comme une renaissance au niveau de la voix. A vrai dire, je n’étais pas certain d’avoir la force ou le courage de me relancer dans un nouveau projet car être frontman et assumer un projet est très éprouvant. J’ai réussi à trouver une autre place car maintenant, j’ai une guitare avec moi sur scène et je fais donc partie de la musique. Je suis très fier de ce que j’ai fait avec mon ancien projet mais je l’ai arrêté au moment où j’ai eu l’impression de commencer à tourner en rond. Gabriiel est la suite de ma vie de chanteur et je dirais qu’avec ce nouveau projet, la porte s’ouvre vers une infinité de possibilités artistiques. Je ne me mets aucune limite en termes de couleur avec Gabriiel et je pourrais tout aussi bien collaborer avec un orchestre symphonique que composer avec une guitarelele. J’ai envie de m’éclater avec ce projet sans me recaricaturer ni imiter un style.
De quoi parlent tes premiers titres ?
Les thèmes présents sur « Light In The Dark » sont mi-personnels et mi-universels. Il y a des pensées sur ce disque. Par exemple, « We Are » est une critique de notre espèce mais en même temps, c’est une réalité. Il y a des choses plus personnelles que j’essaie de généraliser comme une peine de cœur. Dans « Happy I Am », on retrouve un peu la parano qui existe dans un couple car même si on est content, on ne sait jamais ce qui va se passer. « Drive It » exprime le sentiment de se sentir libre quand on est en mouvement. Il y a quatre petites scénettes avec des personnages différents dans cette chanson. « My Way » est une introspection sur des sentiments.
D’après toi, qu’est-ce qui ressort le plus dans ton univers ?
Quand je chante, je suis sincère à 100% et je pense que même quelqu’un qui n’est pas anglophone peut le ressentir. Je n’essaie pas de jouer quelque chose ou d’imiter quelqu’un. Rien n’est surjoué dans mon projet musical dans lequel la voix est au centre.
Le choix de t’exprimer en anglais a-t-il évident pour toi ?
Oui car je n’écoute que de la musique anglophone depuis mon plus jeune âge et du coup, je ne voyais pas quoi faire d’autre sur cette musique-là. Je suis imprégné de cela, je pense en anglais quand j’écris, je ne traduis rien et la langue s’est imposée du fait de ma culture.
La prochaine étape pour toi serait-elle de présenter ton projet à l’international ?
Oui, carrément mais la prochaine étape serait déjà de le présenter au plus grand nombre en France car nous sommes au début du projet. J’ai déjà voyagé un peu grâce à la musique, j’adore ça et l’anglais le permet aussi d’autant plus que le monde est vaste ! Nous avons déjà des petites connexions à droite à gauche et nous espérons que ça va arriver assez rapidement mais j’ai arrêté d’être pressé.
Quelles ont été tes inspirations musicales pour ton EP ?
J’ai vraiment eu l’intention de mettre le mieux en forme mes petites chansons. Pendant les 6 ans durant lesquels je n’avais plus de projet en tant que chanteur sur scène, j’ai continué à maquetter chez moi mais rien ne me plaisait. Je me suis dit que j’allais prendre les chansons dans leurs formes les plus simples, j’ai enlevé toutes les fioritures car j’ai tendance à rajouter beaucoup de choses et j’ai décidé de revenir à la base. Comme j’écoute très peu de musique, je ne me suis pas inspiré d’autres artistes.
Dans le passé, tu as fait plusieurs collaborations et sur ce disque, on en retrouve des vocales notamment sur « We Are » et « Happy I Am » ; aujourd’hui, avec quels artistes aimerais-tu partager des duos ?
J’ai co-écrit « My Way » avec Mary qui chante effectivement sur cet EP. Nous nous connaissons depuis longtemps car elle faisait les chœurs dans Maxxo et maintenant, elle est aux percussions et aux chœurs sur scène à mes côtés. Est-ce que j’ai envie de collaborer ? Bien sûr, avec le monde entier car je suis fan de tellement de gens et puis, je crois aux rencontres. Je pense que cela arrivera mais je n’ai pas de noms en tête. Pour moi, c’est lié aux voyages et comme j’adore les instruments, j’aimerais voyager et enregistrer avec des gens sur place. J’adore les voix Indiennes et des pays du Maghreb. Avec Maxxo, j’ai eu la chance de faire des grands featurings avec des gens que j’admirais et du coup, maintenant, je ne cours pas après ça. S’il se trouve que je rencontre quelqu’un de connu et que nous décidons de collaborer tous les deux, ça sera génial mais ce n’est pas mon objectif.
Quels sont tes prochains projets ?
Pour la première fois, je vais me produire en solo en première partie de Paul Personne à La Vapeur à Dijon le 22 mars. La tournée continue afin de présenter l’EP, des dates sont prévues jusqu’en mai. Le clip de « Light In The Dark » sortira bientôt et nous en sommes très contents. Cette vidéo est très graphique. J’aimerais beaucoup mettre en images chaque titre de l’EP. Comme nous avons pas mal de chansons, nous envisageons l’album pour 2021.