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Retrouvailles avec Livingstone à l’occasion de la sortie de « Turn Bizarre » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Eric Canto

(c) Eric Canto

Quelles ont été les retombées de votre album éponyme paru en 2017 ?

Romain : Comme nous avions fait beaucoup de dates aux États-Unis auparavant, le précédent album nous a permis de plus tourner en France, il nous a ouvert les portes de pas mal de salles, nous avons tourné à peu près deux ou trois weekends par mois et nous avons également créer des contacts à l’étranger ; nous avons fait une tournée de deux semaines en Corée et au Japon où nous avons partagé la scène avec Paupière et Theo Lawrence. Au-delà des concerts, nous avons eu pas mal de bonnes chroniques dans les médias.

Thomas : Cet album nous a donné une certaine légitimité qui nous a permis de continuer et de trouver d’autres partenaires notamment sur les tournées.

R : Cet album éponyme était le premier à être vraiment composé et joué sur scène à trois, c’était un peu la carte de visite de Livingstone pour présenter le projet. Depuis la parution de ce disque, nous nous sommes beaucoup plus développés. Nous venons de sortir « Turn Bizarre » et maintenant, je pense que notre musique est plus ancrée et définie.

Avez-vous œuvré différemment pour ce nouvel album ?

: Notre précédent album a plus été fait sur la route. Nous avions pas mal de morceaux que nous avions joués aux États-Unis et que nous avions travaillés à quatre puis à trois. Le travail sur ce disque éponyme s’est fait sur une période beaucoup plus longue que « Turn Bizarre ». Ce nouvel album est beaucoup plus efficace dans le sens où nous avons tout fait en studio et en répèt'. Je trouve que l’ambiance de cet album est différente, le son est beaucoup plus travaillé en termes de studio.

T : « Turn Bizarre » a été composé durant nos répétitions et en studio, nous avons fait la préproduction alors que ce n’était pas le cas pour le précédent. Pour ce nouveau disque, nous avons répété, retravaillé et nous sommes retournés en studio en fonction des retours de la préproduction.

Pouvez-vous nous parler de l’enregistrement de ce nouvel album ?

: Comme le précédent, il a été enregistré au Studio 4A Sound Factory à Forges-les-Eaux en Normandie avec le même label Noa Music. C’est essentiellement David Konopnicki qui s’est occupé de la réalisation et du son de l’album.

R : David est un ami qui nous suit depuis longtemps et c’est le guitariste d’AutorYno. Nous avions fait un groupe travail stylistique avec lui sur nos premiers EPS mais il n’avait pas du tout travaillé sur notre précédent album. Comme nous avons passé beaucoup de temps en répèt' et en studio pour « Turn Bizarre », c’était beaucoup plus simple de travailler avec quelqu’un que nous connaissions bien.

(c) Eric Canto

(c) Eric Canto

Comment décririez-vous l’atmosphère de votre troisième disque ?

T : L’atmosphère est beaucoup plus pesante sur ce disque ; le son qui est plus lourd et plus agressif car nous nous sommes éloignés du son Blues classique voire un peu Country qu’il y avait sur l’album précédent. Cela se ressent également dans les textes qui sont plus actuels, nous parlons plus de sujets de société, nous nous interrogeons sur comment va le monde ; plutôt mal et l’ambiance est donc plutôt sombre.

Thomas était resté plutôt vague lors de notre précédente rencontre mais je retente ma chance…Quels thèmes abordez-vous sur « Turn Bizarre » ?

 T : Sur notre précédent album, nous parlions plus de relations humaines à une échelle personnelle alors que « Turn Bizarre » est plus une analyse de l’état du monde à travers des sentiments personnels, des personnages et des histoires que j’ai écrites via mon expérience.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les collaborations présentes sur votre nouveau pas discographique ?

R : Comme nous étions souvent en studio ou en répèt', nous avons eu l’occasion de jouer avec des amis ou des artistes croisés durant nos sessions. Didier Wampas devait passer en studio juste après nous, notre session n’était pas tout à fait finie, il a écouté ce que nous faisions et de fil en aiguille en discutant avec les ingénieurs du son, il s’est dit que nous devrions faire quelque chose ensemble. Ça s’est fait en un coup de téléphone. Avec Thomas, nous sommes allés voir Didier en studio durant l’enregistrement de son album, nous avons discuté et le featuring s’est fait très naturellement. Pour Fred Chapellier, ça s’est fait plutôt entre nos deux albums. Le morceau avec Fred est issu d’une session live enregistrée au tout début de la composition de ce nouvel album. Nous avons décidé de garder la session audio car elle était magnifique. Comme nous n’avions pas joué nos nouveaux morceaux sur scène, nous avions envie de les travailler avec des personnes différentes et c’est ainsi qu’est née la session live sur « Nowhere Feels Like Home (So Get On The Road) » avec Abou Diarra.

: J’avais travaillé avec Abou sur ses tournées mais nous n’avions jamais collaboré musicalement parlant. Je lui ai fait écouter nos maquettes et il avait adoré plus particulièrement ce morceau. Je lui proposé de faire le titre ensemble en live car c’était le morceau le plus à même pour fusionner nos énergies. Il a accepté avec plaisir et nous avons été au Café La Pêche à Montreuil qui est une super petite salle de concert et nous avons filmé ce que cela a donné. C’est du live pur et le résultat est assez sympa !

(c) Eric Canto

(c) Eric Canto

Nous avions parlé des forces de Livingstone précédemment mais pouvez-vous nous dire ce que chacun, individuellement, apporte au projet ?

R : Thomas amène des idées, des riffs et des textes. En studio avec Théo, nous travaillons sur ce Thomas nous a proposé, nous déstructurons, restructurons et nous essayons pas mal de choses tous les trois. Le morceau entier se fait à trois mais c’est quand même Thomas qui amène les bases. Les paroles viennent souvent après. Maintenant, ce que chacun amène, c’est très large car un groupe, ce n’est pas que le studio, c’est aussi ce que nous vivons sur la route et la vie du groupe plus largement.

T : Si nous devions donner les forces de chacun au-delà de la musique en parlant de l’humain, je dirais que Théo serait le gestionnaire, le manager du groupe, il gère la partie finance et tout ce qui est développement et l’organisation. Romain serait le médiateur.

R : Thomas serait la graine qui fait que la composition va voir le jour.

Diriez-vous que vous montez toujours la barre d’un cran à chaque album ?

R : Oui, sinon je pense que nous arrêterions. Nous jouons ensemble depuis assez longtemps et il y a eu plusieurs phases. Nous avons été quatre, le style n’était pas le même, il y a eu la phase aux États-Unis où nous nous sommes inspirés des styles Américains, nous avons encore passé une étape et nous nous sommes retrouvés à trois. Nous avons tous développé un jeu différent que ce soit pour la guitare ou la rythmique. Dans un power trio, on est plus libre dans ce que l’on fait. A quatre, c’est encore plus écrit, chacun a sa petite place, ce n’est pas pareil. Notre dernier album est celui pour lequel nous avons le plus travaillé en studio en recherche de sons. Au fur et à mesure, nous avançons et nous gagnons des choses toujours différentes.

T : Comme tous les artistes, nous sommes en évolution permanente mais nous n’avons pas du tout perdu l’authenticité et la spontanéité des débuts même si nous allons chercher d’autres choses dans d’autres genres, d’autres esthétiques et d’autres ambiances. Même si nous avons plus travaillé en studio, nous ne nous sommes pas coupé les cheveux en quatre et nous avons gardé notre fraicheur. Nous ne sommes pas partis sur des délires extrêmement complexes.

: C’est pour cela que nous avons travaillé avec David Konopnicki afin que cela reste authentique tout en allant plus loin dans le travail du son.

Quel(s) standard(s) aimeriez-vous réinterpréter en y ajoutant votre patte ?

R : Durant nos trois tournées aux États-Unis, il y a eu quelques concerts durant lesquels nous devions durer pas mal de temps sur scène et nous nous sommes amusés à réinterpréter des standards que nous avons travaillé exprès pour le live. Ça tournait surtout autour du Rock Stoner, nous avons repris du Black Sabbath, du Fuzz, du Wolfmother

T : Nous avons même repris du Motörhead, du ZZ Top, du TenYearsAfter, du Black Keys, du White Stripes et des standards du Blues. J’ai toujours « rêvé » de faire de la Soul en version Rock à notre sauce…

R : Nous n’avons pas fait de Soul jusque-là mais tous les morceaux de Blues que nous avons repris, nous l’avons fait en retravaillant la rythmique ou le tempo ou tout simplement l’énergie. Les versions que nous proposons sont un peu plus pesantes ou un peu plus rythmées.

(c) Eric Canto

(c) Eric Canto

Quelle ville synthétiserait, selon vous, l’esprit de votre nouvel album ?

T : Personnellement, j’ai envie de dire Paris ; là où le précédent, c’était plus Nashville. Dans « Turn Bizarre », il y a un côté un peu sombre et cela se retrouve dans les sujets que j’évoque dans certains morceaux et cela reflète le côté déprimant qu’il y a en France depuis quelques années à cause de toute cette actualité qui n’est pas une fatalité mais une réalité.

R : Je dirais Paris également car l’album s’est fait ici mais je vais rajouter Paris en hiver la nuit car ce n’est pas Paris sur les quais de Seine en été.

Quels sont vos prochains projets ?

R : Le clip de « Turn Bizarre » arrivera d’ici la fin de l’année, il sera assez représentatif de l’esthétique de l’album dans le sens où il sera bizarre mais à la fois un peu marrant. Une release party sera organisée à Paris début 2020.

T : Nous allons tourner en France et en Belgique en début d’année. Il y aura une tournée aux Etats-Unis en mai et peut-être au Canada.

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