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Rencontre avec Woody Braun et Tex Lacroix de la Funky French League à l’occasion de la sortie d’un remix de Françoise Hardy !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Woody Braun et Tex Lacroix de la Funky French League à l’occasion de la sortie d’un remix de Françoise Hardy !

Pouvez-vous présenter la Funky French League à nos lecteurs ?

Tex : La Funky French League est un collectif transgénérationnel qui défend le Funk, le Disco et ses dérivées. Nous sommes sept DJS et nous venons d’univers différents ; certains viennent du Hip Hop, certains ont toujours évolué dans la musique Funk et d’autres viennent de la Techno ou de la House à la base.

Comment s’est formé ce crew ?

T : Nous nous sommes rencontrés à la Favela Chic car nous y avons tous mixé et comme le courant passait bien, nous avons eu envie de formaliser la chose en créant un collectif il y a deux ans.

Comment êtes-vous tombés dans le Funk ?

Woody : Je suis de la génération qui a vraiment découvert le Funk grâce au Rap et au Hip Hop car au milieu des années 80, une nouvelle machine appelée sampleur a fait son apparition et cela a permis d’incorporer des petits morceaux de Funk dans la plupart des titres. Petit à petit, j’ai réussi à connaitre les morceaux originaux grâce aux DJS qui les jouaient ; notamment Dee Nasty à la radio ; et grâce à ce que j’achetais un peu au pif. Peu de temps après, j’ai eu la chance de rentrer dans un groupe de Funk et donc d’en jouer. C’est un univers qui m’a nourri depuis mes 16/17 ans.

: J’avais 16 ans en 1982 et à cette époque, il n’y avait pas encore de Rap mais du Funk qui était mon premier amour. Par la suite, je suis rentré dans le Rap mais quand je l’ai trouvé moins intéressant au début des années 2000, je me suis refocusé sur les samples ; il y avait les choses que je connaissais mais j’ai également découvert tout un côté que je ne connaissais pas.

Rencontre avec Woody Braun et Tex Lacroix de la Funky French League à l’occasion de la sortie d’un remix de Françoise Hardy !

Si chacun ne devait retenir qu’un seul standard, quel serait-il ?

W : Je ne sais pas si c’est un standard mais je vais dire « Funkentelechy » de Parliament qui est un groupe phare pour moi. A travers ce groupe, George Clinton a expérimenté plein de choses et il a inventé plein de formes modernes du Funk de maintenant. Il a toujours su se réinventer.

T : Aujourd’hui ; mais ça peut changer demain ; ce serait « The Payback » de James Brown car c’est le Parrain de la Soul et parce qu’il y a un côté social par rapport à l’esclavage. Ce morceau a beaucoup été samplé et il est très efficace en soirée.

Votre actualité est marquée par la sortie d’un remix de « J’Écoute de la Musique Saoûle » de Françoise Hardy, où avez-vous voulu emmener cette chanson ?

: Je connaissais Françoise Hardy plus pour son côté années 60 et je ne savais pas qu’elle avait fait des titres dans ce style-là. Quand j’ai découvert le morceau, j’ai trouvé que le rythme était très bizarre et j’ai eu envie de l’emmener dans les discothèques et dans le Funk/Disco qui ressemble au son que l’on aime. A partir de ce moment-là, j’ai bien écouté les paroles par rapport aux descriptions des lasers et de la pièce où elle est, on voit bien que Michel Jonasz qui a écrit les paroles allait vraiment dans les clubs de l’époque. J’ai imaginé Françoise Hardy à La Main Bleue qui était un club à Montreuil. Dans cette boite de nuit qui existait à la même période que Le Palace, il y avait pas mal de DJS Africains et ils jouaient beaucoup de Black Music. Le titre original n’est pas si évident en discothèque car on dirait presque du Ska ou du Reggae un peu Jazzy et je me suis dit qu’on allait l’emmener directement dans une boite où ils auraient pu jouer Barry White ou Marvin Gaye car elle parle d’eux dans la chanson. J’ai fait quelque chose de peu orthodoxe sur ce remix, j’ai dédoublé le tempo, j’ai un peu trituré les pistes et j’ai retiré tout un passage qui était connecté très 70’s voire Rock Progressif.

Pourquoi avoir choisi en particulier ce titre dans la riche discographie de Françoise Hardy ?

T : Notre but par rapport à tous ces remixes est de funkyfier des morceaux qui ont déjà un peu de groove et ce n’est pas le cas de toute la discographie de Françoise Hardy (rires). Nous avons sélectionné des morceaux que nous aimions bien et que nous pouvions emmener un peu ailleurs. « J’Écoute de la Musique Saoûle » était dans notre sélection de départ.

Rencontre avec Woody Braun et Tex Lacroix de la Funky French League à l’occasion de la sortie d’un remix de Françoise Hardy !

Avez-vous envoyé votre remix à Françoise Hardy ?

T : Oui et comme ce remix sort chez Warner, il faut que ce soit validé par Françoise Hardy et par Gabriel Yared qui est le compositeur de cette chanson. Sans approbation, le remix ne sort pas.

Qu’annonce ce remix ?

T : Un autre remix de Françoise Hardy vient de sortir ; nous avons revisité la chanson « Juke Box » mais il n’y aura pas un album entier car nous avons déjà fait auparavant des remixes de Véronique Sanson et de Sheila sur le même principe. Nous sortons les remixes séparément avant de les réunir sur un EP digital avant une sortie physique en vinyle deux mois après. D’autres choses vont arriver car nous travaillons sur d’autres artistes…

Quelle image aviez-vous de la chanteuse qui est assez éloignée du Funk ?

W : J’avais une très bonne image d’elle car j’ai toujours adoré Dutronc qui figurait parmi les disques Français qu’il y avait chez moi quand j’étais petit et c’est comme cela que j’ai su que Françoise Hardy était sa femme. Quand je voyais Françoise Hardy à la télévision, je trouvais qu’elle en faisait moins que les autres et ça me plaisait.

T : Je ne suis pas forcément fan de toutes ses chansons mais j’aime beaucoup « Comment Te Dire Adieu ». Je savais qu’elle a été iconique pour plein de gens dans le monde. Ça me plaisait de toucher au vrai patrimoine de la musique Française et quand ces artistes-là valident ce que tu fais, tu es doublement content.

Rencontre avec Woody Braun et Tex Lacroix de la Funky French League à l’occasion de la sortie d’un remix de Françoise Hardy !

Pouvez-vous nous en dire plus les soirées organisées par la Funky French League ?

T : Nous organisons tous les mois aux Étoiles la soirée Funk Phenomena, la prochaine sera le 13 décembre et durant cette soirée, nous jouons tous et nous avons des Vogueurs et des Waackeuses sur scène. Nous organisons aussi d’autres soirées plus freestyle où nous ne sommes pas tous présents. Nous sommes une fois par mois au Sacré, deux fois par mois à Marseille et il y a également des choses plus ponctuelles.

Pouvez-vous nous expliquer la différence entre le Voguing et le Waacking ?

T : Le Voguing est né à New-York bien avant Madonna à la fin des années 60. C’était un espace de liberté dans un ballroom pour les Gays racisés. Il y avait plein de catégories ; ils pouvaient défiler comme des mannequins ou purement danser et ils se sentaient en sécurité dans ce que l’on appelait des maisons. Ce que l’on nomme des crews maintenant s’appelaient des houses à l’époque. Dans ces communautés, il y avait une mother qui était en général le plus âgé et plein de petits. Il faut s’imaginer qu’être Gay, Noir ou Portoricain dans les années 60, ça ne devait pas être facile à assumer tous les jours et dans ces lieux, ils pouvaient se lâcher en toute sécurité. Il faut savoir qu’en France, nous sommes la deuxième communauté de Voguing au monde. Le Waacking, c’est le pendant de ça mais côté Los Angeles et ce sont plus des filles qui le font ; pas forcément des lesbiennes ; sur de la musique Disco pure.

Quels sont les prochains projets de chacun ?

W : Je jouerai avec mon groupe Malka Family à La Maroquinerie les 19 et 20 décembre.

T : Young Pulse qui fait partie de la Funky French League est sur des projets House/Funk avec Defected Records.

W : Nous allons sortir des petits edits pour notre soirée du 13 décembre aux Étoiles. Parfois, c’est pour optimiser le dancefloor mais ça peut être aussi très créatif.

T : Vous pouvez les retrouver sur notre Soundcloud ! A priori, le vinyle avec nos deux remixes de Françoise Hardy sortira le jour de la Saint-Valentin et nous allons continuer nos soirées en 2020.

https://soundcloud.com/funkyfrenchleague
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