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Rencontre avec Paupière à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Paupière à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP !

Comment vous-êtes vous rencontrés ?

Pierre-Luc : Je connais Éliane depuis que j’ai emménagé à Montréal ; cela remonte à 15 ans et nous nous étions toujours promis de faire de la musique ensemble. A l’époque, je jouais déjà de la batterie dans des groupes et Éliane jouait du piano mais nous avons fait nos chemins parallèlement et plus tard, j’ai rencontré Julia. Une après-midi, nous avons commencé à faire de la musique pour le plaisir chez nous dans le salon, Julia a poussé quelques notes sur ce que je jouais au synthétiseur et ça a soudainement pris du coffre. Il s’est avéré qu’elle avait une très belle voix.

Julia : J’ai toujours eu du goût pour l’écriture mais je n’avais jamais pensé à écrire pour un projet et chanter ces chansons. Nous avons enregistré deux démos avec Vincent Lévesque qui a réalisé notre premier EP et notre premier album. Vincent et Pierre-Luc jouent ensemble dans le groupe We Are Wolves. Nous avons fait écouter nos démos à Éliane, ça lui a plu et nous avons décidé de devenir un trio lors d’un jour de l’an. 

Qui fait quoi au sein de Paupière ?

P : Nos chansons commencent souvent par des maquettes que je fais chez moi sur GarageBand. Je fais un premier jet que l’on pourrait appeler le squelette,  Julia est plus souvent attitrée aux thématiques, aux paroles et aux mélodies vocales et Éliane vient raffiner tout cela avec des arrangements mélodiques et une sorte de richesse harmonique. A vrai dire, au sein de Paupière, c’est très démocratique, nous faisons beaucoup de choses tous les trois, nous nous complétons vraiment, il n’y a pas de rapports de force entre nous ni de hiérarchie.

Pourquoi ce nom de scène ?

P : Tout simplement car c’est un joli mot et il est simple.

: C’est ce qui protège l’œil et la vision des choses.

P : Il y a eu plein de sens mais après coup…Il faut dire aussi que les possibilités de nom s’en viennent de plus en plus rares tellement il y a de groupes.

Rencontre avec Paupière à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP !

« Jettatura » votre nouvel EP marque-t-il une évolution par rapport à « A Jamais Privé De Réponses » votre premier album ?

P : Absolument !

: Nous avons travaillé avec un réalisateur différent, nous avions envie d’explorer de nouvelles choses et un EP est un bon format pour le faire. Notre premier EP était un peu « adolescent », le premier album a été une étape et là, c’était le bon moment pour tester de nouvelles choses plus organiques.

: Nous avons plus compris la manière de construire une chanson.

Éliane : Je pense que nous nous sommes laissé beaucoup de liberté. Nous ne nous sommes pas mis de contraintes sur cet EP. La thématique de « Jettatura » est ressortie toute seule, nos nouvelles chansons sont nées par intuition et quatre d’entre elles ont été créés en trois jours. Une fois que nous sommes réunis dans la même pièce, nous sommes vraiment prolifiques.

P : Nos nouvelles chansons ont plus été jouées en live par rapport à celles de notre premier album qui avaient beaucoup été construites par ordinateur. Nous avons gardé une espèce de fragilité du playing sur « Jettatura », c’est super subtile mais cela apporte de la chaleur aux chansons.

J : Même si c’est subliminal, notre approche a été plus humaine pour cet EP.

De quoi parlent vos nouveaux titres ?

J : Chaque chanson possède son propre univers même si certaines sont un peu sœurs. Il y a un rapport avec la mythologie car jettatura signifie jeter un sort du regard.

: Il y a beaucoup de chanteurs qui vont se référer à des détails de leur vie pour atteindre plus grand ; nous, en revanche, nous prenons de grandes choses pour atteindre petit. Au lieu de parler de nous, nous allons parler d’un grand mythe historique qui finalement va servir à nous décrire.

: L’universel revient au personnel contrairement à ce qui se fait habituellement notamment dans les chansons d’amour. Au-delà de cela, nous essayons d’éviter les chansons trop introspectives.

On a l’impression que votre musique est intemporelle. Avez-vous autant un pied dans les années 80 que dans la musique actuelle ?

P : Nous avons des pieds partout.

J : On nous parle souvent de références aux années 80 mais nous n’essayons absolument pas d’y faire allusion. Cela doit venir du choix de nos instruments et de la manière dont nous composons. Si on pense à Eurythmics ou aux Rita Mitsouko, ce sont un peu des « groupes de salon » et comme nous avons commencé dans notre cuisine, on peut comprendre le rapprochement.

P : Nos chansons, une fois dépouillées de toutes les machines, peuvent sonner comme du Oasis et cela s’est vérifié une fois avec notre manager qui était venu faire une répet’acoustique avec sa guitare.

Rencontre avec Paupière à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP !

Il me semble que vous apportez un soin particulier à la mise en images de vos titres. Pouvez-vous nous parler du clip illustrant « Humble Entente » ?

J : Nous avons vraiment donné carte blanche à Jérémie Saindon et Soleil Denault les deux réalisateurs pour ce clip dont nous apprécions beaucoup le travail.

: Ils ont écouté « Humble Entente » et immédiatement, ils ont eu l’idée de cette secte et de se faire prendre par quelque chose. C’est peut-être notre seule chanson d’amour mais eux, ils l’ont vue autrement et cela donne une profondeur supplémentaire à notre titre.

: Nous avons trouvé ça super intéressant.

E : Le clip a été filmé à la pellicule et il y a eu beaucoup de répétitions.

P : Nous avons du tourner deux ou trois prises pour chaque scène, ça donne de beaux tableaux mais ça ne laissait pas de place à l’erreur.

Paupière sur la B.O d’un film, ce serait dans quel genre ?

E : « Enter The Void ».

J : Un film comme « Irréversible » également de Gaspard Noé.

: Je pense que ce ne serait pas un film léger ou une comédie romantique. Un drame un peu psychotique.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez les deux autres ?

J : Chez Éliane, je vais dire son sens de l’orientation (rires) car elle a toujours raison et en musique, sa patience et son originalité car elle prend des directions auxquelles je n’aurais pas pensé.

E : J’aurais dit la même chose pour Julia, son originalité car elle a vraiment quelque chose d’unique dans l’écriture des paroles et les mélodies de voix. Elle a une personnalité très forte comme Pierre-Luc.

: Nous nous aimons vraiment beaucoup ! Pierre-Luc arrive à toujours me surprendre et j’aime beaucoup cela.

P : Individuellement, nous nous remettons beaucoup en question, nous ne nous ennuyons jamais et d’ailleurs, l’ennui est l’ennemi de la création. Notre relation a quelque chose d’un peu enfantin.

(c) Camille Gladu-Drouin

(c) Camille Gladu-Drouin

Quel serait le point fort de Paupière ?

J : Le fait que nous venons tous les trois de milieux très différents. Éliane a étudié la musique à l’université au Québec, elle a une technique et elle est également comédienne depuis très jeune. Pierre-Luc est une rockstar et moi, je voulais devenir artiste visuelle.

P : J’étais batteur dans des groupes de Rock alors que Julia était non-musicienne mais elle est arrivée avec beaucoup de fraicheur par rapport à la musique. Elle a un côté inorthodoxe dans sa vision et dans sa compréhension de la musique par elle est un peu « vierge » de toutes méthodes.  Éliane, en revanche, est plus armée d’une formation classique. Le mix est assez improbable. Il y a aussi le fait que nous soyons tous les trois à l’avant plan, c’est assez rare. Nous ne pourrions pas remplacer l’un de nous dans Paupière car contrairement à certains groupes, les membres ne sont pas interchangeables.

Quels sont vos prochains projets ?

P : D’ici un an et demi ou deux ans, il y aura un nouvel album mais des titres sortiront avant car cette sortie d’EP nous a stimulés. C’est exponentiel car plus tu crées, plus tu as envie et plus cela t’inspire. Nous sommes un groupe assez actif et il y aura donc très souvent du contenu sur nos réseaux comme par exemple des nouvelles séances de photos.

J : Nous savons déjà quelle direction nous voulons prendre pour le prochain album.

P : Plus épique et plus grandiloquent.

: Après avoir lancé l’EP à Paris et à Montréal, nous serons en concert à Québec le 15 novembre et le 29 à Sherbrooke.

P : Ce ne serait pas étonnant que nous revenions en Europe en 2020…

: Ou en Asie et en Russie…Il y a peu de temps, nous avons donné un concert à Séoul et je dois dire que je suis toujours touchée de jouer dans des pays qui ne sont pas francophones devant un public qui ne parle pas français mais qui ressent notre musique. Là, tu te dis que tu as bien fait ton travail quand la musique passe. Je pense que nous n’avons pas fini de faire nos valises !

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