Rencontre avec French 79 à l’occasion de la sortie de son nouvel album !
« Joshua » ton nouvel album marque-t-il une évolution par rapport à ton premier album « Olympic » qui est paru en 2016 ?
Oui, forcément, ce second album marque une évolution car le premier est sorti il y a 3 ans et j’ai moi-même évolué mais je ne suis pas passé de la musique électronique à la Folk donc ce n’est pas un changement radical dans ce sens-là. Un premier album se compose en général de titres qui sont déjà sortis auparavant et ensuite, on crée des morceaux qui vont aller avec les premiers mais ce n’est pas évident de raconter une histoire alors que quand on compose tout d’un coup pour un album, cela permet de raconter une vraie histoire et je pense que là-dessus, ça marque une évolution par rapport à mon premier album.
Peux-tu nous dire qui est Joshua ?
Joshua renvoie à deux choses qui m’ont marqué dans mon adolescence. Joshua était le nom du bateau de Bernard Moitessier un navigateur assez connu dont j’ai lu, relu et adoré les livres quand j’étais plus jeune. Joshua est aussi le nom d’un personnage du film « WarGames » qui m’a marqué également quand j’étais ado. J’ai du le voir 25 fois et ce film rentrait un peu dans la thématique de mon album.
Comment vois-tu ce nouveau pas discographique ?
« Joshua » est un peu le témoignage de mon adolescence ou en tout cas des sonorités et des ambiances qui ont marqué et forgé ma jeunesse.
L’un de tes nouveaux morceaux s’intitule « Hometown », peux-tu nous dire quelle est la tienne ?
C’est Épinal dans Les Vosges. Maintenant, j’habite à Marseille depuis pas mal d’années mais je pense que c’est pareil pour tout le monde quand on revient dans la ville de son adolescence, on se rend compte que l’on est attaché aux premières choses qui ont forgé notre personnalité. Finalement, passé 30 ans, je m’aperçois que ce que je vis ou produis artistiquement aujourd’hui correspond un peu sans le vouloir à ce que j’ai vécu quand j’étais jeune. J’ai eu envie de raconter ça dans « Hometown » car je m’en suis aperçu il y a peu de temps en retournant chez mes parents, en me retrouvant dans des endroits qui m’ont marqué et en regardant de vieilles cassettes VHS dont certaines avaient la bande collée tellement je les avais visionnées.
On retrouve également « Sailing » sur ton nouveau disque, est-ce en naviguant justement que tu trouves l’inspiration ?
Ce n’est pas forcément en naviguant que je trouve mon inspiration mais plutôt en m’évadant de quelque manière que ce soit. Naviguer mais également me promener en montagne, c’est ce qui me permet de retourner en studio et d’être de nouveau productif car quand on passe trois ou quatre semaines de suite dans un studio, à la fin, on n’est plus inspiré que par ses synthés et non par des choses vécues. Comme tout artiste, je pense avoir besoin de m’évader pour retrouver cette fibre créative.
Comment présenterais-tu l’univers général de ton nouveau disque ?
C’est un disque qui parle d’aventure, d’évasion, de choses qui me plaisent. On parle souvent de nostalgie et de choses comme ça mais je ne suis pas nostalgique de mon adolescence. Sur « Joshua », j’ai voulu exprimer un côté évasif mais également le côté naïf de l’adolescence.
Quelles ont été tes inspirations pour cet opus ?
Quand j’ai commencé à composer cet album, j’étais en tournée avec mon groupe Nasser et je n’avais pas vraiment de ligne directrice. J’ai fait 20, 30, 40 titres ; pas des morceaux terminés mais des boucles et ce genre de choses ; mais ça n’allait dans aucune direction. Il n’y avait pas de fil directeur mais quand je suis retourné chez mes parents et que je suis retombé sur une armoire remplie de vieilles cassettes VHS, j’ai regardé de nouveau certains films dont « Blade Runner » et je me suis rendu compte que tout ce que je faisais aujourd’hui en termes de sonorités et la manière dont j’utilise les synthés ou les boites à rythmes a à voir avec les bandes originales de films que je regardais quand j’étais plus jeune. Je ne m’en étais pas rendu compte avant et tout d’un coup, ça m’a éclairci sur ce que je voulais faire sur ce second album. J’ai mis à la poubelle tout ce que j’avais composé auparavant, je suis reparti sur ce fil directeur et c’est venu beaucoup plus facilement.
De quoi parlent les titres chantés sur « Joshua » ?
De ma ville natale, des relations entre plusieurs personnes, de personnalité de façon poétique, …Je pense que même avec des morceaux instrumentaux, on arrive à faire passer des émotions. Cet album exprime la réjouissance du passé.
A-t-il toujours été évident pour toi d’allier composition et chant ?
Il y a deux choses dans le chant, il y a les paroles et la ligne mélodique et pour moi, la ligne de chant est un instrument ; c’est une manière de composer. Par exemple, Michael Jackson composait tout à la voix. Pour répondre à ta question, oui, c’est facile pour moi d’allier la composition avec une ligne de chant mais c’est moins évident d’allier la composition avec des paroles. C’est plus facile pour moi de composer que d’écrire mais c’est un exercice que j’aime bien.
Tu retrouves Sarah Rebecca sur ton second album, comment nous présenterais-tu cette chanteuse ?
Nous nous sommes rencontrés via Alter K mon éditeur. Sur mon premier album, j’avais le souhait de faire chanter une fille et l’équipe m’a présenté Sarah qui travaillait déjà avec eux. Musicalement parlant, ça s’est particulièrement bien passé et je trouve que l’histoire Sarah est très intéressante. Elle vient du Mississippi mais elle déteste les États-Unis, elle ne veut plus y mettre les pieds et elle s’est installée en France. Elle parle souvent de cela au second degré dans ses paroles. Travailler avec elle est hyper simple, elle m’envoie plein de propositions et elle est ouverte au dialogue sur des modifications. Comme ça s’est très bien passé sur le premier album, c’est venu naturellement de collaborer de nouveau ensemble sur le deuxième.
Continues-tu à mener plusieurs projets en parallèle à French 79 ?
Oui et peut-être même un peu trop (rires). Je suis un peu un boulimique de musique et de composition. J’ai plein de projets, j’ai monté Husbands avec Kid Francescoli et Oh ! Tiger Mountain avec qui je fais de la pure Pop et Nasser avec qui je fais du Rock, je réalise également des albums pour d’autres artistes et je fais beaucoup de musique pour des pubs, des films et des vidéos…Cette alternance est aussi ce qui me permet de ne pas me lasser.
Quel regard as-tu sur l’évolution de la musique électronique ?
J’ai un regard plutôt émerveillé sur la musique électronique qui est un peu maintenant rentrée dans les mœurs. C’est devenu de plus en plus rare d’entendre quelqu’un dire qu’il n’aime pas la musique électronique. Parfois, ça peut rester un plaisir coupable chez certains qui écoutent du Rock mais quand ils écoutent la radio, ils peuvent aimer des morceaux Electro. Le fait de voir l’Electro comme un vrai type de musique, ça évolue en bien. On a compris que l’on peut faire de la bonne musique avec quand même un peu boom boom derrière.
Quels sont tes projets à venir ?
Le premier projet est de faire vivre l’album en continuant la promotion et en allant à la rencontre du public avec une tournée qui s’annonce un peu à rallonge. Je vais aller présenter « Joshua » en Asie, en Amérique du Sud et le rêve de gosse d’aller jouer aux États-Unis se goupille plutôt bien. Des dates sont prévues en France dans les prochains mois et une date à Paris à La Cigale est prévue le 06 février. Je vais forcément retourner en studio et faire de nouvelles choses. Dans mes projets à venir, j’aimerais bien partir plus de trois jours en vacances même si je ne suis pas en manque de ça !
![French 79 - Hometown [Official Video]](https://image.over-blog.com/dn3NaTwMxB1LjzIipQMKzS03Mig=/170x170/smart/filters:no_upscale()/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FyAv5pLO37mE%2Fhqdefault.jpg%23width%3D480%26height%3D360)
French 79 - Hometown [Official Video]
From the album Joshua now out https://smarturl.it/French79-Joshua Live @ La Cigale, Paris, Feb 6th 2020 http://bit.ly/Event-French79-LaCigale Debut album Olympic still available ...