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Rencontre avec Ali Danel à l’occasion de la parution de son troisième album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Lauréne Vatier

(c) Lauréne Vatier

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis artiste dans la musique principalement et ce médium que j’ai choisi pour m’exprimer m’oblige à avoir évidemment pas mal de casquettes. Je suis auteur, compositeur, interprète, guitariste au sens large du terme car j’aime beaucoup également le banjo et la basse. J’essaie aussi d’être mon bookeur mais ce n’est pas évident et j’ai encore beaucoup à apprendre à ce niveau-là ou à trouver quelqu’un (rires). Je suis aussi mon propre producteur car pour la troisième fois, j’ai produit ce nouveau disque que j’ai mixé également à la maison. Je défends la francophonie car j’ai vraiment un goût à l’explorer et à y participer en musique et je vais dire que je me sens très francophone peut-être même plus que Français. Par ailleurs, j’ai un côté écologiste, j’essaie de sensibiliser à cela et d’avancer dans mon mode de vie en faisant les meilleurs choix petit à petit ; c’est un long chemin mais heureusement qu’il n’y a pas de bout car ce serait un peu triste d’y arriver et c’est pareil pour tout dans la vie.

Comment qualifierais-tu ton style musical ?

Même si je reste très influencé par la musique Nord-Américaine comme la Country, j’ai réussi à mixer ma musique avec des influences Sud-Américaines, Caribéennes voire même Africaines. J’aime bien explorer différentes pistes et les gammes orientales m’intéressent aussi. On va dire que je fais une musique Pop du monde plutôt Folk.

Dirais-tu que « Sur Mon Île » est un album engagé ?

Comme je me suis défini comme un artiste, tout ce que je produis est forcément engagé parce que j’ai une approche artistique. Si je faisais de la musique purement mainstream dans un but commercial, je ne serais pas foncièrement engagé. Mon troisième album a été édité à 200 exemplaires, mon but n’est vraiment pas la rentabilité sinon j’aurais choisi un autre métier ou une autre approche. J’ai envie de dire qu’un artiste fait forcément des choses engagées sinon ce n’en est pas un.

(c) Lauréne Vatier

(c) Lauréne Vatier

De quoi parles-tu sur ce disque ?

Je parle d’environnement et il y a pas mal de métaphores sur ce disque. Je laisse les gens interpréter la chanson « Sur Mon Île » de manière écologique mais il y a également une dimension psychologique dans ce titre. Le voyage et l’exploration de ce continent de plastique est un peu la thématique de cet album même s’il y a quelques petites digressions dans certaines chansons qui ont toujours quand même un rapport plus ou moins proche avec l’environnement.

Quel serait le message à retenir sur cet album ?

Chaque auditeur s’approprie l’album comme il en a envie mais je pense que le message serait que l’on peut continuer de s’amuser, de rigoler, de faire de la musique malgré ce qui arrive et ce qui nous attend nous et les générations futures que ce soit d’un point de vue écologique ou social dans les prochaines décennies. Il faut prendre en compte ce qui va arriver mais il faut continuer de se laisser rêver. On peut continuer à profiter de la vie mais peut-être un peu plus raisonnablement.

Peux-tu nous parler de la mise en images de « La Couleur De L’Eau » ?

On retrouve dans ce clip un univers post apocalyptique car c’est vraiment quelque chose qui a façonné mon imaginaire. Je me projette pas mal là-dedans à tel point que j’essaie de dédramatiser sur cette vision-là même s’il y a une beauté dans l’esthétique post apocalyptique dans la science-fiction. Le clip de « La Couleur De L’Eau » a été réalisé dans un périmètre d’environ 30 kilomètres autour de chez moi, en Picardie, près de Compiègne. J’estime qu’il y a une petite dimension écologique de l’avoir fait pas trop loin.

Rencontre avec Ali Danel à l’occasion de la parution de son troisième album !

Pour reprendre le titre de ton nouvel album, à quoi ressemblerait ton île et qu’est-ce que tu y emmènerais ?

Mon île ressemblerait probablement au sous-sol de mes parents dans lequel j’ai enregistré cet album (rires). J’y emmènerais de quoi jouer, de quoi composer, de quoi me connecter un petit peu au monde et de quoi enregistrer pour pouvoir partager après.

As-tu toujours été concerné par les questions d’écologie où as-tu eu une prise de conscience causée par un événement en particulier ?

A l’âge de 11 ans, j’ai entendu la chanson « Plus Rien » des Cowboys Fringants qui est un groupe Québécois, elle m’a vraiment marqué et elle m’a clairement amené à faire ce troisième album, je ne ferais peut-être même pas de la chanson mais que de la musique et peut-être que j’en n’aurais rien à faire de l’environnement si je n’avais pas entendu cette chanson qui m’a donné l’impression d’être né au début de la fin. Dans un imaginaire d’enfant, ça chamboule pas mal de choses mais à cet âge où l’on n’est pas encore vraiment construit, on est prêt à faire rentrer ces problématiques. J’ai grandi avec ces questions-là qui étaient pour moi de l’ordre de l’évidence et c’est pour cela que c’est important de me mettre faire moi aussi des chansons à portée écologique. Pour moi, c’est totalement naturel et j’essaie d’avancer avec ces paramètres en vivant le plus raisonnablement possible tout en sachant bien sûr que la vie est faite de compromis et que l’on ne peut pas être dans la cohérence absolue.

Vas-tu développer des sessions de sensibilisation en parallèle à tes concerts ?

Je propose des ateliers d’écriture de chansons dans les écoles et nous y abordons la thématique des continents de plastique. Dans un premier temps, j’explique aux enfants de quoi il s’agit mais je ne veux pas les étouffer avec ce poids écologique qu’ils vont devoir surmonter. J’ai envie de les laisser s’imaginer vivre sur un continent de plastique et c’est justement ce qu’illustre la pochette de mon album. L’idée est de partir dans l’imaginaire pour dédramatiser la chose tout en gardant une certaine conscience. En parallèle à ces ateliers, je fais également des ciné-concerts pour les enfants. Nous avons sélectionné des court-métrages écologiques et l’idée était de mettre en musique ou en texture sonore ces films-là. J’en suis content et cela m’a donné envie de créer par la suite des ciné-concerts de A à Z.

(c) Lauréne Vatier

(c) Lauréne Vatier

Deux titres avec Cl3mson sont sortis cette année, peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration ?

Cl3mson est mon frangin et il vit en Martinique. Nous n’avons pas forcément fait beaucoup de musique ensemble dans le passé alors que c’est pourtant lui qui a un peu amené la musique à la maison. J’ai deux frères et Cl3mson est le seul de nous à avoir des connaissances théoriques car il a fait une école de musique. Finalement, on va dire que c’est le seul musicien de la famille (rires). Ces deux chansons que nous avons faites ensemble étaient un peu comme des retrouvailles car après l’enfance, nous n’avons pas forcément passé beaucoup de temps ensemble. Je crois que je l’ai pas mal motivé à passer un cap et à se remettre dans la musique après un parcours scientifique d’ingénieur et chez Météo France. Je pense que Cl3mson est en train d’être un peu perverti ces derniers temps par la liberté assez enviable qu’il a pu voir chez moi (rires). Pour la sortie de l’album, nous avons fait trois concerts ensemble en acoustique pure et c’était vraiment chouette et intimiste. S’il revient en métropole, peut-être que je continuerais à faire des concerts avec lui…

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip qui illustre « Les Joueuses » va sortir très bientôt. Je continue de composer et d’écrire pour la suite même si je pense plutôt aborder la vidéo que faire des albums. Je serai en première partie de Sanseverino le 15 novembre à l’Espace Jean Legendre à Compiègne, le 22 novembre en première partie de Jeanne Cherhal au Théâtre du Familistère de Guise, le lendemain à l’Estaminet La Halle à Marly-Gomont avec Boule et avec Philémone et JP Manova le 27 novembre à Bourges et le 28 à Lignières. Je vais faire également un ciné-concert à Thourotte la ville où j’ai grandi.

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