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Rencontre avec Thomas Fersen afin d’en apprendre plus sur son prochain album !

Publié le par Steph Musicnation

© Laurent Seroussi

© Laurent Seroussi

A l’écoute de votre nouvel album, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’humour dans vos textes, est-ce un peu une marque de fabrique chez vous ?

J’avais envie de m’amuser et de le faire avec les gens. Comme mes chansons sont destinées au spectacle vivant, les gens s’amusent bien à mes spectacles. En revanche, je m’amuse avec des choses qui ont parfois un peu de gravité mais effectivement, j’aime la fantaisie et la comédie Italienne.

Il y a également quelque chose d’à la fois littéraire dans le sens histoires et de théâtral car on imagine bien des mises en scène sur vos chansons, ces deux arts vous ont-ils déjà tenté ?

Mes spectacles sont une forme de théâtre car je propose des chansons chantées et d’autres qui ne le sont pas. Je présente des monologues en vers qui ne sont pas chantés et dans lesquels je peux raconter des choses qui ne peuvent pas l’être dans des chansons. Quand j’écris, je vois bien que certains textes ne sont pas destinés à devenir des chansons et c’est comme cela que je me suis mis petit à petit à faire ça tout en étant poussé également par le public qui apprécie ces monologues. J’ai fait du théâtre de manière officielle avec l’histoire du soldat et j’en fais à ma manière. J’ai le goût du théâtre et en ce qui concerne l’écriture d’un livre, je me pose souvent la question mais je pense que c’est un changement d’existence. J’imagine cela comme un don absolu de ma personne à ce projet et donc, je ne chanterais plus. Par ailleurs, il faudrait que j’organise ma vie privée autour de cela car je sais qu’il n’y a pas de compromis dans l’écriture telle que je la conçois. C’est pour cela que j’écris des textes courts car j’arrive à y trouver l’absolu. Je ne sais pas si j’arriverais à trouver le temps, la force et l’abnégation nécessaires pour un ouvrage de longue haleine. Il faudrait également que je fasse un apprentissage mais je me suis déjà lancé dans le vide. Ecrire est passionnant et je dois dire que c’est mon occupation préférée.

Pourquoi arborez-vous une peau de lapin sur la pochette de votre prochain album qui sortira le 27 septembre ?

C’est un peu une parodie du chanteur qui a la réputation parfois justifiée et parfois non d’être un chaud lapin. J’y vais carrément, je la porte, c’est un peu une peau de roi lapin un peu déchu qui se retourne sur sa longue carrière et sur ses frasques avec un peu d’accablement (rires).

© Laurent Seroussi

© Laurent Seroussi

Avez-vous crée un personnage pour « Les Vieilles » ou est-ce du vécu ?

C’est une chanson qui est sortie d’une conversation. Pour plaisanter, j’ai dit à quelqu’un que j’aimais bien les vieilles et je me suis dit que c’était une formule qui pourrait faire une chanson. Je me suis mis dans la peau d’un adolescent mais au départ, c’était moi aujourd’hui.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le clip qui illustre ce premier extrait de « C’Est Tout Ce Qu’Il Me Reste » ?

Ce clip est constitué de pastilles faites par Laurent Seroussi. Il m’a photographié dans diverses situations. Ce clip ne raconte pas directement l’histoire des vieilles car je ne trouvais pas intéressant de faire un playback. Ces pastilles ne sont pas des photographies car il y a toujours un élément qui bouge. Comme j’ai toujours aimé proposer des alternatives ou des choses différentes, je trouvais ça intéressant pour ouvrir des perspectives. Il y a un côté hors du temps qui me plait beaucoup. Ce clip raconte ce personnage qui est le même des spectacles et qui déambule dans mes chansons depuis quelques albums et il s’est affiné avec le temps. Ce personnage s’est épanoui.

Quels sont les thèmes de votre nouvel opus ?

Ce sont souvent les frasques supposées de ce chanteur essentiellement à son adolescence. En 3ème, il drague une terminale, il propose à une autre de venir réviser les maths à la maison pendant que ses parents sont à la cambrousse, il rencontre un chat qui en lui léchant l’oreille lui permet de comprendre leur parler… « La Mare » raconte l’histoire d’un type qui prend son bain et qui dans la brume de la salle de bain voit les éléments autour de lui prendre vie. C’est une chanson un peu autobiographique car ma mère avait vraiment peur que je tombe dans la mare qui faisait peur pour son côté glauque, vaseux et dangereux.

© Laurent Seroussi

© Laurent Seroussi

Pour reprendre le titre de votre nouvel album, s’il ne devait vous rester qu’une de vos chansons, quelle serait-elle ?

« Punaise » est une chanson que j’aime beaucoup car elle raconte mes débuts dans la musique. J’ai de l’affection pour cette chanson qui raconte vraiment mon premier concert amateur. Nous étions en 2CV et nous avions crevé au premier virage. Tout ce qui raconté dans cette chanson est vrai. Les débuts ont été difficiles mais nous avons insisté !

Quel regard avez-vous sur l’ensemble de votre carrière ?

Je crois que j’ai un chemin sinueux et rocailleux. C’est le chemin du petit chaperon rouge qui a écouté le loup et qui n’a pas été tout droit chez la grand-mère. Il a été voir ce qui n’était pas autorisé. J’ai pris un sentier qui était le mien et je suis toujours dessus. J’ai même tendance à m’être perdu dans  la forêt et je pense que je m’écarte de plus en plus de l’industrie. De plus en plus, je suis une sorte d’ovni dans le paysage musical en France car mes goûts ne sont pas ceux qui sont prônés à mon époque. Ma notion du temps n’est pas linéaire, je fais selon ma perception du monde sans me contraindre.

Pouvez-vous nous présenter les Editions Bucéphale ?

J’ai du partir de mon label depuis deux albums car c’était un peu compliqué d’engager les autres sur des sentiers aussi hasardeux que sont les miens. Leur temps n’était pas le mien et c’était douloureux. En 1997, on m’avait conseillé de créer une société d’éditions et c’était un très bon conseil car des années plus tard, je me suis rendu compte que cela m’a donné la liberté de produire un album et de le proposer au public. Je ne suis pas totalement hors de l’industrie car j’ai un contrat de distribution et j’ai engagé des amis pour travailler avec moi. En revanche, je ne suis pas capable de signer d’autres artistes car je n’en ai pas le temps ni les moyens. Je le fais par nécessité pour garder ma liberté de création mais je n’ai pas la vocation d’un directeur de label. En revanche, il y a des artistes qui m’enthousiasmeraient.

© Laurent Seroussi

© Laurent Seroussi

Quel serait votre prochain défi ?

Je vais partir en tournée avec un nouveau spectacle qui va m’emmener jusqu’à l’année prochaine et une fois qu’il sera lancé, je vais pouvoir travailler sur des nouveaux textes et je ne sais pas s’ils seront des chansons, des monologues ou un ouvrage de plus longue haleine. Je suis quelqu’un d’assez désorganisé mais de mon désordre, j’organise des choses et ce désordre me rassure.

Comment inviteriez-vous nos lecteurs à patienter jusqu’à la rentrée pour découvrir votre onzième album ?

J’inviterais les lecteurs à écouter ce nouvel album afin de connaitre la suite des aventures de ce personnage qu’ils ont pu apprécier dans mes précédents spectacles. Sur ce nouvel album, j’ai fait des expériences et j’aimerais bien avoir leurs avis. J’ai fait notamment une longue chanson en prenant soin de ne pas perdre l’auditeur. On ne sait jamais quand cette chanson va finir et c’est une surprise. Dans cet album, j’ai laissé plus de place à l’instrumentation, le banjo et le Moog sont les instruments centraux et ils représentent bien l’esthétique particulière de ce nouveau disque.

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