Rencontre avec Pileos et Vincent Beck Mathieu afin d’en apprendre plus sur leur projet « 80km/h » !
Pouvez-vous vous présenter chacun à votre tour à nos lecteurs ?
Vincent : J’ai 23 ans et je fais de la photo ; surtout de l’argentique ; depuis une dizaine d’années. Par ailleurs, j’ai fait une école de cinéma car j’ai toujours aimé cet art, j’ai toujours réalisé des petits films et des clips durant mes vacances et j’avais envie de passer à une version supérieure. Je suis sorti de l’école l’année dernière et depuis, j’essaie de faire ce que j’aime. Je suis donc principalement dans l’image et dans la réalisation.
Pileos : J’ai 25 ans et je fais de la musique depuis plus de dix ans. Je l’ai longtemps fait en amateur mais j’ai quitté mon job il y a un peu plus d’un an pour m’y consacrer totalement et c’est à ce moment-là que nous nous sommes dit avec Vincent qu’il fallait que nous sortions des choses concrètes. J’ai écrit pas mal de chansons et je prépare doucement un album. Il y a un groupe qui m’accompagne et pour le moment, nous nous produisons surtout dans des bars ou au cours d’événements privés.
Comment vous-êtes vous rencontrés ?
V : C’est une histoire assez drôle mais sans rentrer dans les détails, sa mère a rencontré mon oncle et nous nous sommes connus durant les vacances, mais c’est seulement après quelques années que nous nous sommes vraiment liés d’amitié. Étant plus jeune que lui, j’étais un plus réservé mais je me souviens l’avoir appelé afin qu’il joue dans l’un de mes films et depuis ce jour-là, nous avons commencé à nous revoir car nous nous sommes rendu compte que nous partagions les mêmes idées.
Comment est née l’idée de « 80km/m » ?
P : Il y a quelques années déjà, nous nous étions aperçu sur nos réseaux respectifs que nous partions tous les deux en voyage en voiture à l’arrache, et nous nous sommes dit qu’il fallait que nous en fassions un ensemble un jour. Et puis à force de partir ensemble, l’idée de « 80km/h » est venue un peu sur le tas.
V : L’année dernière, nous nous étions dit que nous voulions partir en juillet sans vraiment savoir où nous voulions aller. Habituellement, j’avais plus l’habitude de prévoir l’itinéraire avant de prendre la route mais Pileos m’a dit qu’il préférait partir sans but et je me suis dit que ce serait bien de filmer notre périple improvisé. Petit à petit, en parlant, les idées sont venues.
Les deux morceaux « Le Monde » et « Ôde Au Temps Qui Passe » existaient-ils avant la mise en images ou ont-ils été écrits sur la route ?
P : J’ai écrit les morceaux sur la route au fur et à mesure que passait le voyage. Je me suis inspiré de ce qui nous arrivait et de comment on le ressentait.
Quelle était votre envie principale à travers ce projet mêlant musique et vidéo ?
P : Nous sommes partis sans argent avec l’idée de faire un film avec zéro budget et nous avons donné des petits concerts sur la route afin de financer le voyage. De fil en aiguille, nous avons tiré sur la bobine, les idées sont arrivées et nous avons vu jusqu’où elles nous menaient.
V : « 80km/h » s’est écrit sur la route ; tout ce que nous filmions n’était pas prévu et n’était pas filmé dans un objectif précis. La trame narrative est venue au montage, une fois qu’on a découvert les images.
Où vous a mené votre road-trip ?
P : Nous sommes partis de Paris, nous sommes allés en Bourgogne où Vincent a de la famille, il voulait me faire découvrir le Morvan qui est son pays de rêve, nous sommes descendus du côté de Lyon puis à Annecy dans les Alpes, après, nous nous sommes dirigés vers Gap…
V : …nous avons continué vers les Gorges du Verdon puis nous sommes allés dans le Sud, nous sommes passés par Miramas…
P : …puis nous sommes remontés par l’Ardèche, les Cévennes, le Cantal, nous sommes repassés par le Morvan et nous sommes rentrés doucement à Paris.
Vous n’êtes pas seuls à l’image, des amis vous ont-ils rejoints à chaque étape ?
V : Nous ne voulions pas vivre cette aventure qu’à deux. Nous sommes partis à deux avec l’envie de rencontrer plein de gens avec qui partager notre expérience.
P : En fait la plupart des gens qu’on peut voir à l’image sont des amis, mais c’est nous qui sommes allés vers eux. Quand nous passions pas loin, nous les appelions et nous leur demandions si ça les bottait qu’on les rejoigne. Par exemple, nous avons rejoint des amis à Lyon, ils ont décidé de nous suivre jusqu’à Annecy, et sur la route, nous avons appelé encore un autre ami qui habitait là-bas.
Qu’est-ce qui a été le beau et le plus dur dans cette aventure ?
P : Nous nous adorons tous les deux mais le plus dur a été d’être 24/24h ensemble durant un mois car il y a forcément des moments de friction… et c’est sain d’ailleurs !
V : Mais sur le moment, ce sont les nerfs qui lâchent. C’est aussi ce qui renforce l’amitié et une expérience comme celle-ci permet de découvrir quelqu’un à 100%. Nous avons été assez intelligents pour sentir arriver les moments de tension et pour le gérer correctement. C’est très important de partir avec les bonnes personnes.
P : Sinon, pour moi, le plus beau a été l’émerveillement qu’on peut ressentir quand on est vraiment dans le moment présent.
V : Nous avons profité à fond de chaque instant sans nous soucier de rien.
Pensez-vous collaborer de nouveau ensemble à l’avenir ?
P : Très certainement, car je suis en train de préparer un album avec mon groupe et il n’est pas impossible que je demande à Vincent de réaliser des clips. Je dois dire que j’adore son travail. Il me bluffe à chaque fois avec ses photos et ses vidéos. Je trouve qu’il a un œil particulier et il arrive à faire ressortir une sorte de spontanéité dans ses images.
V : Dans la photo ou dans la vidéo, il ne faut pas avoir peur de faire quelque chose qui n’est pas forcément le plus esthétique possible. Le plus important dans une image est ce que la personne va ressentir en la regardant.
Quels sont les prochains projets de chacun ?
V : Je vais évidemment continuer à photographier mon quotidien.. J’écris un court-métrage qu’on va réaliser très prochainement avec des amis, et je prépare aussi un court un peu plus conséquent. Et puis sinon, en attendant que ça se fasse, je vais profiter de l’été pour voyager et tourner au maximum !
P : Déjà, l’album est en préparation… et comme je fais de la musique à l’image, je travaille actuellement sur plusieurs projets notamment « Till Tomorrow » avec Pauline Mignola et Aimée Bouchet. C’est un documentaire sur les peuples éco-dépendants dans l’hémisphère Nord. Je vais faire la musique de ce documentaire avec mon ami Michaël Donne. Et en parallèle, je suis en contact avec mon bon ami Jeff Mailfert puisqu’on a commencé à arranger son prochain single. Sinon, durant tout le mois d’août, je vais sillonner la France dans un petit van pour donner des concerts un peu partout au jour le jour.
Quel mot me donneriez-vous pour résumer l’expérience « 80km/h » ?
V : Épanouissement.
P : Lâcher-prise.