Rencontre avec Pauline B. à l’occasion de la sortie de son premier album !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Pauline : Je suis Pauline B. et je fais des chansons moelleuses. Je suis autrice, compositrice, interprète et je joue de la guitare et du ukulélé.

Pourquoi y-a-t-il eu autant de temps entre ton EP « June » sorti en 2013 et ton premier album ?

P : Parce que la vie ! La plupart des chansons de ce premier album étaient écrites, j’avais une vision assez précise de ce que je voulais faire mais ça ne me paraissait pas forcément réalisable. Je me suis peut-être mis un peu trop de pression. Sur le tard, Aurélien qui est mon conjoint et qui m’accompagne sur ce projet, m’a un peu forcée la main pour faire un financement participatif et il a eu raison, car ça a vraiment lancé le projet. Il y a eu beaucoup de temps entre l’EP et l’album car nous travaillons à côté tous les deux et ce n’est pas forcément facile de trouver le temps d’avancer sur un album, même si l’envie est là… Cet album ne sort peut-être que maintenant mais nous l’avons fait comme nous le souhaitions et nous avons pu le faire avec les musiciens que nous voulions. Il n’aurait pas été forcément pareil s’il était sorti plus tôt.

Quelles sont les casquettes d’Aurélien dans ce projet musical ?

Aurélien : Je suis ingé son et grâce à ma formation à l’ESRA de Paris, ça m’a permis de connaître les instruments, de savoir comment ils fonctionnent et de pouvoir les répliquer. Sur l’album, j’ai joué des morceaux de clavier, de batterie et de basse qui est mon instrument de base. Je peux éditer des instruments mais je ne me considère pas comme pianiste, batteur ou organiste. Pour cet album, je me considère comme réalisateur, arrangeur et mixeur. Pauline avait ses chansons en guitare-voix, je les ai arrangées et j’ai essayé de définir une direction artistique.

Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

P : Nous nous sommes rencontrés à la Fac grâce à la musique. Je faisais partie d’un groupe (Projet Z) qui existait depuis le lycée et qui faisait de la Pop Rock. Nous cherchions un bassiste et de connaissances en connaissances, nous avons rencontré Aurélien et nous ne nous sommes plus quittés par la suite. Je mettrai en avant la vision qu’il a sur mes chansons. J’ai l’impression d’écrire quelque chose d’un peu brut et une fois que j’ai enregistré ma partie, je le laisse travailler les arrangements et je redécouvre la chanson à chaque fois. C’est super de pouvoir évoluer comme ça en binôme.

A : En termes de musique et d’émotions, Pauline est capable de faire des choses dont je ne suis pas capable. Elle parle et écrit très bien en Anglais et elle sait composer. Je fais partie d’un groupe Punk engagé (Random) dans la veine de Tagada Jones, nos deux univers sont complètement différents et Pauline m’apporte de la douceur.

Quelles ont été vos envies musicales sur « Pictures » ?

P : Si je compare « Pictures » à l’EP, nous venions d’arriver à Paris quand nous avons fait « June », j’avais commencé à écrire mes propres chansons et nous avons fait ce disque presque comme une carte de visite. C’était l’épreuve du feu pour Aurélien car c’était la première fois qu’il mixait un disque. Nous voulions faire un EP assez proche de ce que nous présentions en concert et il était donc assez épuré alors que pour l’album, nous avons demandé à des musiciens de venir grâce au financement participatif : Vincent Payen pour les cuivres, et Manon Zurich pour le violoncelle.

A : Nous avons voulu que cet album soit plus travaillé avec de vrais arrangements et une vraie orchestration. Nous avons eu envie de nous faire plaisir en incluant des choses que nous ne pouvons pas faire en live. C’est l’avantage du home studio et de la technologie aujourd’hui, surtout en tant qu’indépendants car nous n’avons pas eu de deadlines.

Pourquoi ce titre d’album ?

P : Je suis très nostalgique et j’adore les vieilles photos et les souvenirs. « Pictures » qui ouvre cet album est un peu la chanson phare qui résume tout et c’est aussi autour d’elle que nous avons imaginé le graphisme. Toutes les photos de l'album sont des photos de famille. D’ailleurs, à l’intérieur du livret, c’est ma sœur qui a fait toutes les écritures à la main.

De quoi parlent les chansons de ce disque ?

P : Les chansons de « Pictures » parlent surtout de famille. C’est un album cathartique. La plupart des chansons de ce disque a été écrite après des événements familiaux marquants. J’avais besoin d’écrire sur cela, pas forcément pour m’en détacher car cela reste une partie de ma vie, mais peut-être pour me dire que j’avais réussi à faire quelque chose de positif avec quelque chose qui ne l’était pas forcément à la base. Toutes ces chansons ont été écrites à la même période entre 2013 et 2015 et ce sont un peu des photographies de ma vie à ce moment-là.

Quelle est selon chacun la chanson qui serait la porte d’entrée idéale dans votre univers ?

P : « Pictures » car ce n’est pas pour rien si c'est le premier titre de l’album et que le disque porte ce nom.

A : « See You Tomorrow » en termes de nostalgie.

Pourquoi avoir repris « Luka » de Suzanne Vega sur la version physique de l’album ?

A : Car elle la chante à peu près quinze fois par semaine (rires) !

P : J’ai toujours aimé faire des reprises. « Luka » est sortie l’année de ma naissance et j’ai toujours apprécié cette chanson depuis mon enfance. J’aime bien dire que « Luka » et moi avons le même âge. C’est une chanson hyper agréable à jouer, c’est la reprise que je maîtrise le mieux et elle s’accordait bien avec le reste des chansons de « Pictures ».

Quelles sont les influences musicales de chacun ?

P : Je suis très Folk, je voue une grande admiration à Lisa Hannigan, qui était la chanteuse de Damien Rice, que j’apprécie beaucoup aussi. J’aime beaucoup Rachel Sermanni qui est une chanteuse Folk Écossaise et j’ai quelques artistes fétiches Québécoises comme Ingrid St-Pierre et Lisa Leblanc. J’écoute aussi de la Pop-Rock et je reviens toujours aux standards comme Simon & Garfunkel, Leonard Cohen, David Bowie ou Suzanne Vega.

A : En Français, j’aime tout ce qui est bien écrit et la chanson à texte. Mes groupes de référence sont la Mano Negra, la Ruda, Matmatah, Tagada Jones et quelques trucs inclassables comme Stupeflip. Du moment où la musique est faite avec sincérité, je peux écouter beaucoup de choses variées. En anglais, j’écoute du Rock, du Hip Hop et du Metal.

Quels sont vos prochains projets ?

P : Nous avons un été très chargé mais nous allons essayer de faire quelques concerts et encore plus à l’automne. Nous aimerions bien faire un clip mais il va falloir trouver des idées et le financement.

A : Nous n’avons pas un truc de prévu à la fin de l’année ?

P : Nous allons nous marier et l’organisation prend pas mal de temps également !