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Retrouvailles avec MAB à l’occasion de la sortie de leurs nouveaux titres !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Thomas Braut

(c) Thomas Braut

Pourquoi avoir décidé de « gommer » tout ce qui a été fait avant « L’Instant de Grâce » ?

Gabriel : C’est avant tout une question d’esthétisme et de maturité. Pour moi, par définition, un artiste est en renouvellement constant mais à un moment donné, il s’arrête sur une esthétique avec des principes clairs. Nous avons longtemps cherché notre identité et nous avons pris cette décision de tout effacer quand nous avons enfin eu une première compréhension de ce qu’étaient les principes de notre identité. Cela nous embêtait de trainer« comme un fardeau » tout ce qui sortait de cette identité. Nous avions passé un cap et il était temps de faire table rase.

Hadrien : C’était un moyen d’entamer la suite avec les idées claires. C’est un peu comme lorsque l’on a envie de bien travailler et que l’on range son bureau.

Ce single donne-t-il le ton de vos prochaines productions ?

H : Oui, c’est une bonne entrée en matière pour ce qui vient. La production est un peu plus électronique et nous cherchons à ce qu’il y ait quelque chose de mélodique qui puisse rester en tête.

G : C’est important pour nous d’avoir un refrain accessible et fédérateur ; cela fait partie de nos principes.

H : On a le sentiment que c’est un bon concentré de nos diverses influences Pop et Rock. « L’Instant de Grâce » est un bon résumé de Gab, de moi et de Gab+moi.

De quoi parle « L’Instant de Grâce » ?

G : Ce titre part d’une description des moments magiques et fabuleux que l’on peut avoir ; des moments où l’on rentre complètement en phase avec ce que l’on a envie d’être. Moi, je les ai souvent sur scène. Le texte de la chanson va encore plus loin car j’y parle de mes propres problématiques par rapport à ces moments qui sont si rares et si beaux en même temps. Je suis quelqu’un d’assez perfectionniste et du coup, la personne que j’ai envie d’être est assez éloignée généralement de qui je suis. Par définition, il y a une espèce de lutte et de souffrance entre qui je suis et qui j’ai envie d’être et « L’Instant de Grâce » traite de cela.

(c) Diplopy & Agathe Dufournet

(c) Diplopy & Agathe Dufournet

Quel serait votre instant de grâce à chacun dans la vie de tous les jours ?

G : Pour compléter ce que je viens de dire à l’instant, ce serait quand j’arrive à trouver la synthèse entre le contrôle et le lâcher prise. J’essaie d’être constamment dans le contrôle de mes mots et de mes mouvements mais quand j’arrive à être spontané tout en faisant quelque chose qui me ressemble et qui me plait, quand le contrôle et le lâcher prise fusionnent, c’est là que c’est le feu et que je suis fier de moi.

H : Je suis moins dans le contrôle mais l’instant de grâce pour moi serait vraiment le lâcher prise ; tu ne sais plus ce que tu fais mais c’est juste car ça sonne juste et c’est musical et cela se vérifie aussi quand c’est autre chose que de la musique parce qu’on est dans le moment et c’est venu avec fluidité.  L’instant de grâce, c’est quand tu t’éclates, c’est être contrôlé par une force inexpliquée.

Avez-vous travaillé différemment ce morceau par rapport à vos titres passés ?

H : Oui, clairement. Cet été, nous avons commencé à nous dire qu’il y avait une séparation entre ce que nous avions fait et ce que nous voulions faire à présent. Nous n’avions pas encore pris la décision de retirer tout ce que nous avions fait jusque là mais avec Sébastien Petit ; le réalisateur avec qui nous travaillons ; nous nous étions dit qu’il fallait composer 15/20 chansons pour garder les cinq meilleures pour un EP. En trois mois, nous avons composé 10 chansons et nous avons tenté différentes façons de faire. Parfois, ça a été productif et parfois non. « L’Instant de Grâce » est le dixième morceau que nous avons fait trois jours avant une session d’écoute.

G : Par rapport à ce que nous avions fait précédemment, notre exigence était redoublée pour ce titre car nous savions que ce serait un morceau clé pour ce qui allait arriver. Vu qu’on supprimait 3 ans de musique, on ne pouvait pas se permettre d’être négligeant sur ce titre. On a retourné ce titre, on l’a fait et refait, on a fait des voix, on les a effacé, on a changé plein de fois le refrain et les arrangements.

H : Une fois que nous avions le master, on l’a rechangé et sur scène, c’est le morceau le plus difficile que nous ayons à jouer.

(c) Thomas Braut

(c) Thomas Braut

Vous enchaînez déjà avec « Atlas », allez-vous proposer un titre par mois jusqu’à la sortie d’un premier album ?

G : Nous préparons un EP qui sortira à l’automne et nous n’avons pas encore prévu des sorties datées après « Atlas » mais nous aimerions effectivement donner du contenu avant que l’EP sorte. Nous aimerions que ce disque soit composé de six titres afin de donner un aperçu vraiment consistant de ce qu’est MAB.

H : Nous avons beaucoup de morceaux en stock et nous pensons à faire une collaboration. Un troisième morceau est quasiment prêt mais nous ne savons pas quand il sortira. Cela va dépendre des retombées d’ « Atlas » et de ce qui se passe au niveau du live. Pour l’instant, tout n’est pas encore défini mais l’envie de composer et de proposer du contenu est là.

Que pouvez-vous nous dire sur « Atlas » votre nouveau morceau ?

H : Je pense que l’angle que Gab a choisi dans le texte est intéressant dans la phase où l’on est tous actuellement. Cette chanson aborde plusieurs sujets dont l’écologie sans que cela soit moralisateur et casse-couilles. « Atlas » fait réfléchir sans plomber le moral puisque le quotidien est déjà suffisamment plombant.

G : Avec « Atlas », nous avons relevé le pari de faire un morceau Pop, accessible, entrainant… mais avec des mauvais sentiments. Il y a quelque chose d’un peu crade, d’un peu salace, d’un peu vicié dans le personnage qui chante. Je pense que c’est intéressant aujourd’hui d’essayer de faire de la Pop avec ces mauvais sentiments-là que nous avons peut-être tous.

Quelles ont été vos intentions pour la mise en images d’ « Atlas » ?

H : La mise en images d’ « Atlas » s’est déroulée en Picardie et nous avons bossé avec Nathan Fredouelle à la réalisation. Au début, nous avions envie de tourner le clip dans une énorme décharge mais c’était compliqué pour plein de raisons. Nous avons regardé des clips de Kendrick Lamar et nous y avons aimé certaines esthétiques de contrastes. Pour aller au bout du concept du clip, nous nous sommes dit pourquoi ne pas créer notre propre décharge. Un mois avant la période de tournage du clip, nous avions pensé accumuler tous nos déchets du quotidien et les transporter dans la maison de campagne de nos parents. Finalement, nous n’avons pas accumulé nos déchets car on ne se rend pas compte que c’est une grosse galère mais nous avons récupéré des trucs dans tous les sens. Margot la chef déco a fait un taf de ouf et nous avons pu créer cet univers d’amas de conneries et cela tranche avec le côté « classy » du lieu.

G : Le message visuel principal de ce clip est l’esthétisation du déchet. Depuis plusieurs années, la société occidentale s’est fait croire à elle-même que le déchet disparaissait dès l’instant où on le met dans une poubelle ; on se sait pas où il va, c’est un peu comme s’il partait dans une autre dimension ; mais aujourd’hui, nous sommes confrontés à un retour de flamme incroyable. Tous les deux jours, il y a une baleine qui s’échoue sur une plage avec trois tonnes de plastique dans le ventre. Il y a un retour du déchet dans nos vies ;  l’art doit s’emparer de cela pour acter l’existence des déchets et nous avons essayé de le faire dans notre clip en proposant quelque chose de beau et de cinématographique.

H : Nous avons tourné les mêmes plans dans une pièce, version clean et version dégueulassée et on s’est rendu compte que cela ne prenait que trois secondes pour remplir une pièce avec des riens. La séquence au Gab dans l’eau a été mémorable à tourner. L’eau devait être à 8° et il a fallu lui trouver une combinaison de pêcheur car c’était beaucoup trop froid pour qu’il y reste durant 15 minutes le temps de faire les prises. C’était marrant à tourner mais un peu éprouvant, nous étions en petite équipe mais ils ont travaillé comme des oufs et nous sommes hyper contents du résultat.

G : Dans le plan, j’aime l’idée du personnage qui ne veut même pas admettre la présence des déchets qui l’entoure. Il continue de garder une certaine prestance alors qu’il est dans une eau dégueulasse et pleine de plastique.

(c) Agathe Dufournet

(c) Agathe Dufournet

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

H : Je vais mettre en avant son exigence permanente, son ultra rigueur et son ultra perfectionnisme. Tout est ultra avec Gab. C’est ultra Gab, une sorte de nouveau super héros !

G : Hadrien a plein de qualités et je mets souvent en avant sa droiture car il est droit moralement et professionnellement. Il respecte toujours ses engagements et sa parole, il n’est jamais négligeant sur des choses humaines et sur les rapports avec les gens. Hadrien est également drôle et spontané.

Quels sont vos prochains projets ?

G : Notre prochain objectif est de remporter la demi-finale du Grand Zebrock qui aura lieu au FGO Barbara le 16 mai. Si nous gagnons, nous aurons accès à un concert à La Maroquinerie et à La Fête de L’Humanité. Ça en vaut la peine et nous allons tout faire pour y arriver.

H : Notre EP est en préparation pour l’automne, nous continuons à travailler le live et nous allons mener les deux de front.

G : Petite exclusivité, il se pourrait que nous travaillions sur une comédie musicale avec du Rap…

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