Rencontre avec le groupe M/A à l’occasion de la sortie de leur sublime cover de « Wonderful Life » !

Pouvez-vous présenter M/A à nos lecteurs ?

Grégory : Mon instrument est le piano et plus particulièrement les synthés analogiques et je chante également.

Stéphanie : Mon instrument de prédilection serait principalement ma voix et je joue du synthé également. En termes de composition et d’écriture au sein de M/A, nous faisons tout à trois. Chacun donne une première idée et ensuite, nous nous partageons le travail.

Max : Je joue de la basse mais également de la batterie sur le projet M/A. Tout part d’une boite à rythmes et ensuite, nous agrémentons cela.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

M : J’ai rencontré le mari de Stéphanie il y a une douzaine d’années quand nous travaillions tous les deux dans une agence de pub. Stéphanie étant agent de créatifs, elle est devenue le mien quand j’ai quitté cette agence.

G : Pour ma part, j’ai été présenté à Stéphanie il y a un petit bout de temps et très vite, nous avons crée un lien fort autour de la musique que nous aimions. Tous les trois, nous partageons un instinct musical qui se développe de mieux en mieux au fil des années. Il y a une véritable osmose au sein de M/A.

Que signifie M/A ?

G : M/A est un concept qui vient du Japon et qui représente l’espace qu’il y a entre les choses, les êtres et les idées, que ce soit matériel ou immatériel. Cet espace ne sépare pas mais il rapproche.

M : En musique, ce serait un silence ; en typographie, ce serait un espace entre deux lettres et en architecture, un espace entre deux bâtiments. C’est l’un de nos amis qui a trouvé notre nom quand nous en cherchions un.

S : Nous nous sommes beaucoup posé la question afin de savoir si les lettres M et A signifiaient quelque chose mais en fait, nous pensons que le symbole M/A nous correspond à part entière.

Avez-vous eu très rapidement en tête votre direction musicale ?

S : Il y a une direction commune qui a été trouvée assez rapidement du fait de nos goûts à chacun. Le côté Electro-Pop nous correspond carrément car c’est ce que nous écoutons, ce que nous aimons et c’est ce qui sort naturellement même quand on improvise lors des répétitions.

G : On pourrait dire que chaque chanson nait d’une impulsion rythmique qui pourrait s’apparenter à un battement de cœur et en fonction de ce que chacun apporte, elle peut se complexifier. A vrai dire, nous sommes en perpétuelle recherche autour de ce genre d’idée.

Quelles influences retrouve-t-on dans votre musique ?

S : Massive Attack à fond, Björk beaucoup, Air…

M : …Trentemoller, Kraftwerk…

G : Je dirai même qu’il a également des influences plus anciennes. Pour ma part, j’ai été bercé durant mon enfance par des groupes Rock comme Led Zeppelin et Queen et cela appelle un peu le début de la Pop. Nous sommes l’expression d’un résultat de plusieurs courants.

S : Dans les années 90, il y avait tout une partie Pop-Rock mais également la House Music, j’ai pratiqué le dancefloor pendant longtemps (rires).

M : Nous avons d’ailleurs des chansons beaucoup plus Dance qui ne sont pas encore sorties mais qui arrivent.

G : Nous sommes beaucoup moins timides !

Pourquoi avoir choisi de présenter une reprise après avoir dévoilé « Fight » un EP composé de quatre titres originaux ?

M : Nous adorions tous les trois cette chanson de Black que nous jouions fréquemment en repet mais nous n’avions pas l’ambition d’en enregistrer une reprise. Nous avons fini par la réinterpréter franchement et au bout d’un moment, nous nous sommes dit pourquoi pas.

S : Nous nous sommes retrouvés en studio et nous avons enregistré ce cover de « Wonderful Life ».

G : Quand nous avons fini les pré-mixes, nous avons été assez fiers car en écoutant notre version au calme, nous nous sommes rendu compte que nous aimions les deux chansons même si c’est la même sans l’être vraiment.

Quelle « histoire » avez-vous avec le titre de Black ?

S : « Wonderful Life » est une chanson que l’on ressent et par laquelle nous avons été imprégnés durant notre adolescence. J’ai découvert le titre à sa sortie à la fin des années 80, je l’écoutais tout le temps avec ma mère et j’adorais la voix de velours du chanteur. C’était géniale de la réinterpréter via M/A.

Comment avez-vous voulu réinterpréter « Wonderful Life » ?

M : De manière vraiment plus électronique ; je pense notamment au break que l’on fait dans notre réinterprétation.

G : Même si l’on peut penser qu’il y a un côté joyeux dans cette chanson, nous avons voulu faire ressortir le côté noir. Dans ce clip en noir et blanc que nous avons regardé pendant des heures et des heures quand nous étions des ados, il y avait une certaine tristesse et c’est ce que nous avons voulu faire sortir de la chanson.

M : Comme ce clip nous avait relativement marqué, nous avons voulu lui rendre hommage dans le notre et nous avons donc projeté des images du clip original sur nos vêtements comme un clin d’œil.

G : La boucle était bouclée !

A quoi avez-vous été sensibles dans « Wonderful Life » ?

S : Au texte qui magnifique et super ambigu. Pour certains, c’est quelque chose de très joyeux mais on peut comprendre les paroles d’une autre façon car il y a beaucoup d’ironie, de nostalgie et finalement, le texte est très sombre. Il se retrouve tout seul à observer le paysage autour de lui.

Pour reprendre le titre de cette chanson, à quoi ressemblerait votre propre wonderful life ?

M : Clairement, je dirai que cela passe dans la relation aux autres qu’elle soit amoureuse, amicale, familiale, la tolérance, la gentillesse, la sympathie…

S : Dans la construction aussi, le fait de toujours avancer, d’essayer de faire mieux, d’aller vers ceux que l’on aime sans être pollué par le diktat de la société d’être dans des cases et répondre à des schémas préétablis.

Sur « Fight », vous vous exprimiez en anglais mais cela veut-il dire que vous avez définitivement exclu le français ?

S : Non, nous sommes ouverts au fait d’écrire des paroles en français mais pour l’instant, nous sommes à l’aise en anglais tant sur le plan du vocabulaire choisi, du sens des paroles que de la diction et l’harmonie par rapport à la mélodie que cela peut apporter mais nous sommes en train de réfléchir à composer quelques titres en français.

M : Il y a même déjà une maquette de chanson avec un gros morceau en français…C’est une vraie question mais nous ne sommes donc pas du tout fermés au français.

Présentez-vous déjà vos morceaux sur scène ?

G : Nous avons déjà donné quelques concerts l’année dernière. C’était nos premières expériences live tous les trois pour M/A. Nous avons été bien accueillis et on nous a demandé de revenir.

M : Nous avons été surpris qu’il y ait autant de public qui vienne et qui revienne.

S : Nous avons hâte de revenir !

Quels sont vos prochains projets ?

S : Un clip illustrant « The Clones » qui est présent sur notre premier EP arrivera au printemps. Des concerts se profilent d’ici cet été et l’album sortira certainement pour la rentrée.

M : Nous avons quelques sons terminés en stock et nous en finalisons de nouveaux.