Rencontre avec Jean-Pierre Morgand au Disko Park !

Pouvez-vous revenir pour nous sur la création du groupe Les Avions ?

Le groupe s’est créé à la fin des années 70/début des années 80. Nous étions très jeunes, nous étions au lycée ensemble et nous habitions la même rue. Nous jouions dans les lycées et cela a commencé à devenir plus sérieux pour nous en 1982 car nous avons sorti un premier album sur un petit label Underdog bien avant « Nuit Sauvage ».

D’où venait votre nom de scène ?

Au départ, le groupe ne s’appelait pas Les Avions, nous avons eu plusieurs noms dont un en latin et nous nous sommes appelé Brain Trust mais comme le groupe Trust commençait à avoir du succès, cela devenait gênant même si notre musique n’avait rien à voir avec la leur.  C’est le batteur qui a trouvé le nom Les Avions car à cette époque, il y avait plein de groupes Américains avec des noms très simples alors qu’il y avait une tendance en France à porter des noms plus littéraires ou plus compliqués comme Marquis de Sade par exemple.

Les Avions avaient-ils toujours été Pop ?

Oui, nous étions Pop au sens large du terme mais à l’époque, nous étions plus influencés par la New Wave et les groupes Anglo-saxons comme XTC et Talking Heads. Quand notre bassiste est parti, nous avons travaillé avec d’autres musiciens et nous nous sommes orientés vers ce que Daho appelait la French Pop. Il y a un an, nous avons fait une première reformation pour un festival organisé par un ancien de Rock n Folk et le public qui était assez jeune a été intéressé par notre son assez épuré qui mélangeait des guitares Rock et Funky avec quelques synthés. Aujourd’hui, certains groupes y reviennent d’ailleurs.

Quelle a été la genèse de « Nuit Sauvage » ?

C’est très drôle que vous me posiez la question et c’est très compliqué en fait. Tout d’abord, nous avions fait une chanson Rock qui ressemblait à du Bruce Springsteen, cela nous a amusé mais ça ne nous correspondait pas trop. Ensuite, nous avons fait une version plus New Wave qui parlait de Louise Brooks qui était une actrice des années 30. Quand nous sommes partis au Portugal avec notre nouveau bassiste et notre manageuse de l’époque, nous avons passé une vingtaine de jours de vacances formidables et nous avons réécrit les paroles et nous avons enregistré vite fait la chanson car nous devions donner des maquettes à notre maison de disque. Nous ne pensions pas du tout que ce serait cette chanson qui serait choisie en premier lieu parmi les autres. Le changement de paroles durant l’été a donc été bénéfique.

Un nouvel album solo baptisé « L’Homme Qui Passe Après Le Canard » est sorti au printemps ; pourquoi ce disque n’a-t-il pas vu le jour plus tôt ?

Quand j’ai arrêté Les Avions, j’ai continué à faire de la musique avec d’autres groupes et je suis revenu à mes premiers amours à savoir faire des choses plus expérimentales. En 2010, j’ai sorti mon premier album solo « Le Bleu Du Ciel » et au même moment, j’ai commencé à participer aux tournées RFM Party 80. J’ai commencé à écrire de nouvelles chansons plus simples pour ce nouvel album mais pour une fois, j’ai pris mon temps. Si cet album a mis beaucoup de temps à voir le jour, c’est aussi parce que j’ai beaucoup tourné ces dernières années.

Pouvez-vous expliciter le titre de votre album ?

Ce titre raconte en fait une anecdote. Tous les soirs, Laurent Petitguillaume qui présentait les tournées passait avant moi et il était déguisé en énorme canard jaune pour évoquer « La Danse Des Canards » et je trouvais ça assez cocasse. Cette chanson qui parle de nos tournées de façon un peu imagée a été le début de cet album.

De quoi parlent vos nouvelles chansons ?

J’ai eu une période assez difficile professionnellement et personnellement et j’ai eu l’idée d’écrire des chansons plus personnelles et plus directes que l’album d’avant qui était plus poétique. Par exemple, la chanson « Maman » parle de la disparition des gens en général. J’avais envie de revenir à une écriture plus simple et plus immédiate.

« Reprises & Covers Vol.1 » est sorti il y a quelques années ; un second volume est-il en préparation ?

Oui, nous en parlons. Il faut savoir que ce n’est pas si évident de faire des reprises. Les chanter sur scène, c’est bien mais en faire des enregistrements, ce n’est pas simple. Nous avons beaucoup réfléchi aux nouveaux arrangements. Dans cette aventure musicale, je suis accompagné par Élise Gamet qui est issue d’une famille musicale de Lyon. Élise a une très belle voix et elle travaille énormément pour la publicité, les dessins animés et le doublage. Elle a un groupe qui s’appelle Elise EL. Au départ, elle ne devait chanter qu’un ou deux titres sur cet album et finalement, comme j’aime bien chanter avec des voix féminines, je trouvais ça bien qu’elle soit là sur chaque titre.

Quelle était votre envie principale avec ce disque ?

Jean-Charles avec qui nous avons fait ce disque voulait que je retrouve ma voix de baryton et que je chante plus bas. L’idée était de respecter les chansons originales mais d’en faire autre chose. Nous voulions faire quelque chose de cool.

Présentez-vous vos titres actuels sur scène ? Quelles sont vos prochaines dates ?

Oui et quand je ne participe pas à des tournées années 80, je joue essentiellement en trio basse-batterie-guitare et je mélange les nouvelles chansons, des chansons des Avions et des reprises dans un esprit assez brut. Des dates de tournées sont prévues jusqu’à la fin de l’année et en 2019 avec « Les Années 80 – La Tournée ». Je continue à me produire en trio. J’actualise mes dates sur mes réseaux sociaux.