Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Stéphanie Jarroux afin d’en apprendre plus sur son spectacle « Bio et Barge » !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Thomas Graindorge

Photo Thomas Graindorge

Ton spectacle s’intitule « Bio et Barge » ; est-ce que ce sont les deux adjectifs qui te qualifient le mieux ?

(Rires) Peut-être, oui. Je suis plus anciennement barge que bio. A mon avis, je suis née un petit peu différente. En revanche, le bio, cela remonte à une dizaine d’années, c’est plus récent. Par contre, est-ce qu’il faut dire qu’il faut être barge pour être bio ; peut-être, cela rend les choses un peu plus simples ; en revanche, je ne connais pas encore beaucoup de bios qui sont complètement barges. C’est peut-être une mode qui va arriver !

Ce seul en scène est-il une exagération de ta vie ou est-ce vraiment du vécu total ?

Je pense que c’est très autobiographique car j’ai travaillé durant dix ans dans un magazine féminin qui traite ce genre de questions que ce soit pour l’alimentation, la santé, l’éducation…Le contenu du spectacle est donc vrai ; en revanche, la façon dont je le traite est complètement fou car je pense que des questions importantes comme celles-là ; pour qu’elles passent bien auprès du public ; c’est plus sympa si on les aborde de manière un peu folle.

Comment as-tu voulu ton nouveau spectacle ? La part éducative est quand même assez présente me semble-t-il.

Dans mon spectacle, il y a de vraies questions qui sont abordées de manière fantasque car je suis une fervente défenseuse du fait que l’on peut tout dire sans que cela n’apparaisse comme une leçon. Le fait d’aborder des sujets très important, cela peut vite faire leçon mais je ne voulais pas du tout que mon spectacle provoque cet effet-là et c’et pour cela que j’ai voulu dire les choses de façon complètement barrée.

Photo Thomas Graindorge

Photo Thomas Graindorge

De quoi parles-tu sur scène ?                   

J’aborde des thèmes fondamentaux, je parle de l’alimentation, de l’éducation des enfants, de sexualité, du rapport à son intimité et à son hygiène avec la coupe menstruelle…Pour moi, ce sont des questions de nos sociétés qui sont amenées avec une nouvelle façon de consommer qui est la façon bio. En fait, le bio est un mot générique qui veut dire plein de choses et cela touche aussi bien la santé, l’éducation, comment ralentir un peu sa vie et/ou sa sexualité…J’aborde tous ces thèmes-là qui sont encore assez nouveaux dans l’humour. Justement, comme ces thèmes ne sont pas encore beaucoup abordés dans l’humour, il fallait qu’il y ait une forme de pédagogie dans mon spectacle sans que cela soit rébarbatif, conférencier et sans que cela soit une leçon.

Comment es-tu devenue bio ?

Je suis devenue bio quand j’étais enceinte de ma première fille. En général, il y a deux temps où tu deviens bio : quand tu es enceinte car il y a une réflexion sur comment on pourrait améliorer sa vie et faire attention au petit être que l’on porte ou quand on est malade car on se demande ce que l’on pourrait changer pour se soigner et éviter les écueils de retomber malade.

Photo Thomas Graindorge

Photo Thomas Graindorge

Tu n’as pas toujours évolué sur les planches ; quel a été le déclic pour te lancer en 2015 ?

J’avais bouclé un certain nombre de boucles dans ma vie ; cela faisait une quinzaine d’années que j’étais dans une vie professionnelle « normale », je travaillais dans les médias sur Internet et en agence de publicité, j’avais bouclé également mes maternités en ayant une troisième petite fille. J’ai allaité la petite dernière alors que je ne l’avais pas fait pour les deux ainées et il y avait ; pour moi ; une forme d’aboutissement de la maternité. Une fois que ça a été fait, il m’est resté une question en suspension, un rêve d’enfant qui était de monter sur les planches. Je me suis autorisée à le vivre. Je l’ai préparé, je ne suis pas partie du jour au lendemain, ça a duré neuf mois ; c’est un peu mon quatrième enfant (rires). Je tiens à dire que je ne suis pas partie en colère et que je ne regrette pas du tout ma vie professionnelle antérieure ; au contraire, car cela m’a nourri et j’ai aimé ce que j’ai fait professionnellement. Si c’était à refaire, je le referais. Je fais ce nouveau métier sur le tard mais c’était le bon timing pour moi.

Comment vois-tu ton évolution depuis « On T’Aime Comme Tu Es » ?

Nous avons reconstruit le spectacle pour qu’il y ait un fil rouge de début jusqu’à la fin. « Bio et Barge » n’est pas un nouveau spectacle, c’est le même que « On T’Aime Comme Tu Es » mais il est mis en scène différemment et le propos est beaucoup plus claire. J’assume le fait d’être une humoriste engagée mais pas militante car il y a un côté chiant dans le militantisme.

Photo Thomas Graindorge

Photo Thomas Graindorge

Comment décrirais-tu ton humour ?

Je dis des choses qui comptent mais avec beaucoup de fantaisie. Ça m’importe de parler de choses qui me touchent vraiment et je dois dire que je ne pourrais pas écrire sur des sujets dont je n’ai pas eu l’expérience ou que je n’ai pas fantasmés ou rêvés. Il y a beaucoup de tendresse dans tout ce dont je parle. Je n’aime pas l’humour qui fait mal et qui met mal à l’aise. Par le biais de ce spectacle, j’avais envie que les gens repartent avec quelque chose sans être la nouvelle gourou du bio car ce n’est vraiment pas ça l’idée. Écrire de la vanne pour de la vanne, ça ne m’intéresse pas trop ; j’aime que les gens puissent réfléchir et s’interroger durant le spectacle.

Est-ce vraiment un seul en scène ?

C’est un seul en scène car je suis seule sur scène mais en réalité, le public est quand même un peu sollicité. J’aime beaucoup l’impro, c’est un outil qui m’enchante et c’est une façon ; également ; de faire venir les gens dans son univers.

Peux-tu nous en dire plus sur la coupe menstruelle ?

Il y a beaucoup de femmes qui me disent qu’elles ne voulaient absolument pas en venir à la coupe menstruelle car elles trouvaient ça glauque et un peu bizarre mais en écoutant mon sketch un peu barré qui démythifie le truc, elles ont regardé cet objet différemment.

Photo Thomas Graindorge

Photo Thomas Graindorge

A qui destinerais-tu « Bio et Barge » ?

Je suis convaincue que ce spectacle s’adresse à tout le monde car j’y aborde des thèmes fondateurs de nos sociétés. J’aime cette idée de prendre la main des gens et de les accompagner dans un questionnement et comme nous sommes dans un spectacle d’humour, il faut savoir le faire avec des rires. « Bio et Barge » s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes.

J’ai vu que tu avais partagé récemment la scène avec Les Kalus ; allez-vous préparer des choses ensemble ?

Je peux te répondre oui mais je ne peux pas non plus t’en dire trop pour le moment. Nous avons des univers différents mais nous nous rejoignons sur une certaine idée de bargitude pour dire les choses. Je me sens plus proche des Kalus que d’Olivia Moore ou Florence Foresti à qui on me compare parfois. Je me vois plus comme un clown qui vient apporter son regard sur ces nouveaux modes de consommation et qui en dit quelque chose car elle les expérimente.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir à La Comédie Des 3 Bornes jusqu’au 31 juillet ?

Nous passons souvent pour des gens chiants et un peu moralisateurs et il y a le stéréotype du bio qui est blanc, qui ne mange jamais rien et qui ne picole pas mais je ne sais pas qui sont ces gens-là car dans mon cercle, il n’y en a pas. On essaye des choses pour aller mieux et prendre soin de nos familles et puis, il y a mister mojito qui nous rattrape ! C’est un peu l’ange touffu qui cohabite avec le diable mojito et on vit avec ces deux-là. Quand je fais des soirées fun avec mes copines, nous ne nous excitons pas autour d’une tisane à la verveine. Si les lecteurs ont encore des doutes sur le côté un peu fun de ce mode de vie qu’ils viennent me voir, on peut être drôle même quand on est bio et que l’on s’intéresse à ces sujets-là. S’il y en a qui sont encore dubitatifs sur ce type de mode de consommation ou sur ce type de mode de vie qu’ils viennent, je pense qu’ils ne seront pas déçus. On peut être green et être rock’n’roll !

Commenter cet article