Rencontre avec la chanteuse Eléonore qui vous présente son premier EP !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur, interprète et je joue du piano. J’ai participé à l’émission « Nouvelle Star » en 2015 alors que je travaillais dans un média. Pour me présenter, je te dirais que j’ai toujours aimé l’écriture et la musique. Quand j’étais petite, j’écrivais des poèmes, des contes et puis des chansons. J’ai fait des études de journalisme mais la musique a toujours fait partie de ma vie. 

Quel a été le déclic pour te lancer dans la musique ?

Après ma participation à « Nouvelle Star », j’ai repris mon travail de journaliste. Je suis allée faire un stage dans un magazine et je me suis rendue compte que je ne voulais pas passer ma vie dans un bureau. J’adore parler des artistes mais j’ai envie de le vivre également moi-même, je ne veux pas être simplement observatrice. C’est à ce moment-là que je me suis dit que je n’allais faire que de la musique. Il y a eu toute une maturation jusqu’au jour où j’ai composé mes deux premières chansons avec Nicolas Cornille qui est un excellent compositeur.

« Les Enfants Gâtés » est-il ton premier projet musical ?

« Les Enfants Gâtés » est mon premier projet solo mais à l’âge de 16-17 ans, j’ai eu un premier groupe. Nous étions sept potes musiciens sur scène et nous avons notamment joué au Gibus, au New Morning et au festival Emergenza. Par la suite, j’ai collaboré avec un DJ et également avec le rappeur Flem. Le groupe d’Electro-Pop New-Wave Cathédrale a été très important pour moi, j’y étais chanteuse lead durant 4 ans.

Comment nous présenterais-tu ce disque ?

Pour ce disque, je voulais mélanger toutes mes influences dans le but de faire de la chanson Française avec des paroles qui ont du sens et je voulais appuyer sur l’interprétation des chansons. J’ai fait ce disque avec Jules à Londres. La composition a été très rapide et très intense.

Pourquoi la sortie de ton EP a-t-elle été décalée de près d’un an ?

Tout simplement car j’ai voulu prendre mon temps pour bien faire les choses. Je suis perfectionniste et je me suis dit qu’importe le temps que cela prendrait mais je ne voulais pas sortir cet EP toute seule. Même si ce disque a été fait en autoproduction et que grâce à Germain, je suis distribuée sur Believe, je voulais travailler avec des professionnels qui eux ont le réseau nécessaire pour offrir un plus grand rayonnement à ce disque qui représente beaucoup d’investissement, de passion et d’amour. 

Quels sont les thèmes abordés dans « Les Enfants Gâtés » ?

 « Les Enfants Gâtés » parle des enfants gâtés que l’on peut être parfois en amour à cause de nos égos et qui nous font passer à côté de belles rencontres. « Diego » est ma première chanson et elle est très importante pour moi. Ce titre est à la base un poème que j’ai écrit il y a quelques années.« Diego » parle d’une histoire d’amour qui n’a jamais eu lieu. Même si j’ai réussi à créer un lien fort avec ce garçon, cette chanson parle du vide que peut laisser dans une vie un amour à sens unique. « En Standby » parle de l’engagement en amour avec ses parts de lumière et d’obscurité et « Il Paraît Que D’En Bas » aborde la difficulté que l’on a parfois à assumer qui on est, à sortir un peu des codes afin d’assumer la vie que l’on veut avoir et la personne que l’on veut être. Tu as beau vouloir te fondre dans la masse, ton cœur est plus fort que tout et à un moment donné, cela te rattrapera car tu ne peux pas te mentir à toi-même. « Diego » parle de la déchirure amoureuse, de cet amour que tu espères au fond de toi-même mais qui n’arrivera jamais.

Pour reprendre le titre de ton EP ; te considères-tu comme une enfant gâtée ?

Oui, je me considère comme une enfant gâtée mais consciente de la chance qu’elle a ; une enfant gâtée qui n’a plus envie de l’être. Je pense être une personne qui vit dans un milieu privilégié et qui a beaucoup de chance de pouvoir faire ce qu’elle aime. J’ai mis du temps à réaliser la chance que j’avais et à saisir toutes les opportunités qui pouvaient se présenter à moi. Il y a un côté femme enfant chez moi et parfois, j’ai beaucoup de mal à ne pas être nostalgique de tout ce que j’ai vécu jusqu’à présent. Pour être honnête, je n’ai pas envie de grandir.

Peux-tu nous parler du clip illustrant la chanson « Les Enfants Gâtés » ?

« Les Enfants Gâtés » est le premier titre que j’ai écrit à Londres et il me tient vraiment à cœur, ce n’est pas pour rien qu’il donne son nom à mon EP. Pour le clip qui a été réalisé par Sarah Rolland et mon frère Jonathan Prieur pour sa boite de production Joji Prod, nous voulions quelque chose d’onirique qui se passe dans les étoiles. Avoir la tête dans les étoiles et les pieds sur terre, c’est quelque chose qui me définit bien. Nous avons décidé de mettre en images la chronologie d’une histoire d’amour dans cet univers étoilé et l’acteur qui m’accompagne dans cette vidéo s’appelle Erich Pucheu. Je l’ai rencontré lors de la projection d’un court-métrage et j’ai tout de suite su que c’était lui qu’il me fallait pour le clip. Je voulais quelqu’un qui ait un certain charisme, une vraie gueule, de beau mais pas le beau gosse par excellence, qui ait un physique qui parle de lui-même. Pour ce clip que nous avons produit en famille avec mes parents, je voulais vraiment être dans la sensualité, ne pas avoir peur de montrer mes formes, rouler une pelle au mec s’il fallait le faire, ne pas être dans le politiquement correct. Je voulais parler d’amour et de sensualité tel qu’on le vit vraiment sans tomber dans la vulgarité. Je ne voulais pas être dans le trop mièvre.

Visuellement parlant, est-ce la part d’enfant en toi que tu as voulu mettre en avant sur les photos accompagnant la sortie de ton EP ?

Je voulais surtout créer un contraste entre cette forme de légèreté et de naïveté et cette forme de mélancolie qui cohabitent en moi. Les bonbons et les bijoux sont deux choses qui me collent à la peau. Sur ces photos, je voulais présenter quelque chose qui me ressemble et montrer le côté enfantin mais sur chacune de ces photos, il y a un regard un peu plus profond comme s’il y avait une forme de tristesse. Sur la photo de la pochette de l’EP, je suis bien apprêtée mais j’ai la larme qui coule. On retrouve l’idée d’enfant gâté ; cet enfant qui a tout mais à qui il manque toujours quelque chose.

Vas-tu défendre ton EP sur scène ?

Bien sûr, c’est essentiel ! J’ai déjà pu faire la première partie de Findlay aux Abattoirs de Cognac. C’est une partie plus complexe. Il y a un peu de peur car on se demande toujours si les gens vont adhérer à l’univers. La scène est autre chose que le studio. J’ai créé mon live et je vais être accompagnée de deux musiciens. Je veux présenter quelque chose de vraiment abouti.

Ton disque a été conçu entre Paris et Londres. Te verrais-tu évoluer musicalement là-bas ?

J’ai eu un vrai coup de cœur pour Londres, je te répondrais que je ne me verrais pas y vivre mais que j’aimerais bien y passer un moment. J’ai toujours eu ce fantasme de me dire que j’y partirais bien un mois ou deux afin d’y faire la tournée des bars pour y chanter. Maintenant, Londres représente le lieu où tout s’est fait et c’est donc devenu quelque chose de sentimental pour moi.

As-tu continué d’écrire ces derniers mois ? Travailles-tu déjà sur ton prochain disque ?

Ces derniers mois, je me suis mise à écrire plus que jamais, à tout composer toute seule et à toucher à la MAO ; ce sont des choses dont je ne me pensais pas capable avant mais il y a un moment où tu es tellement pressée de créer que tu n’as pas envie d’attendre après les gens avec qui tu as envie de travailler. Cette envie d’autonomie m’a permis de me rendre compte que je pouvais faire tout cela moi-même. J’ai la matière pour sortir un second EP mais un album nécessiterait un entourage solide. Pour le prochain EP, j’ai envie de trouver un label car je n’ai pas envie de refaire toute cette démarche toute seule. En attendant, « Diego » sortira en single à la rentrée.

Si je te demandais un seul mot pour décrire ton univers, lequel me donnerais-tu ?

Nostalgie !