Rencontre avec Brothers à l’occasion de la sortie de leur premier EP !
Pouvez-vous présenter Brothers à nos lecteurs ?
Thibault : Je m’appelle Thibault, je suis le petit frère de Julien, je fais de la guitare, du piano et je chante dans ce groupe que nous avons créé tous les deux il y a 3/4 ans maintenant quand nous étions à Londres en voyage avec notre mère.
Julien : Je suis donc Julien, le grand frère de Thibault. Je suis à la guitare et au chant dans Brothers. Nous composons tous les deux chez nous dans notre petit studio à Reims et nous allons ensuite finir les maquettes dans celui de Kevin notre autre pianiste. Sur scène, nous sommes accompagnés d’Odilon à la batterie, de Simon à la basse et Simon et Fish aux trombones.
Avez-vous eu d’autres projets musicaux avant Brothers ?
J : Nous avons eu un groupe qui a précédé Brothers, il s’appelait The Weasel and The Wasters et nous y jouions pour la première fois ensemble. Je faisais de la musique depuis longtemps, Thibault en faisait aussi mais il se dirigeait plus dans une carrière dans la publicité. Lors d’un voyage à Londres, on s’est dit que ce serait cool de faire de la musique ensemble. Nous avons commencé avec The Weasel ; notre pote Kyan Khojandi nous a demandé des sons pour la série « Bref. » et cela a servi à ce qu’il y ait Brothers dans la foulée. Notre premier groupe était un peu la version bêta de Brothers et maintenant, nous profitons de tout ce travail qui a été fait auparavant.
Aviez-vous déjà en tête un son particulier pour Brothers ?
J : Non, nous avons cherché un peu notre son car je viens plus du Rock des années 70 et Thibault est plus Pop et musique électronique mais il y a des endroits où nous nous croisons et notamment sur le musiques de films. Il nous a fallu trouver le son qui nous correspondait à tous les deux et cela a pris quelques années. L’EP qui vient de sortir nous représente bien tous les deux, nous en sommes très contents car on y retrouve notre patte. Au niveau de l’écriture, c’est du 50/50 et ça se fait naturellement sans que l’on ne calcule.
L’un a-t-il initié l’autre à la musique ?
T : Oui, clairement car Julien est un peu plus âgé que moi. Quand j’avais 8 ans, il était déjà dans ce métier-là (rires). Quand j’étais petit, Julien était mon chanteur préféré. Je trouvais ça cool et ça m’a donné envie de faire comme lui. L’époque dont je te parle correspond au moment où Julien est venu s’installer à Paris ; je ne l’ai donc pas beaucoup vu et il m’a beaucoup manqué.
J : Nous nous sommes rattrapés depuis ; nous habitons ensemble, nous travaillons ensemble et même en dehors de Brothers, nous bossons ensemble dans des métiers autour de la musique.
T : C’est Julien qui m’a proposé de faire un album ensemble alors que je me dirigeais vers une carrière dans une agence de publicité et ça a clairement été un déclencheur.
De quoi parlent les titres de votre premier EP ?
T : Sans dire que cet EP raconte une histoire cohérente de A à Z, il y a plusieurs chapitres et donc plusieurs thèmes abordés. Comme la pochette le montre bien, nous sommes très fans du thème de l’enfance et du temps en général. Nous trouvons qu’il y a beaucoup de poésie et de vérité dans l’enfance.
J : Nous aimons bien le côté binaire qu’il peut y avoir dans l’enfance ; vrai/faux, gentil/méchant, il y a un côté très sympa là-dedans. Pour te parler plus en détail des titres de l’EP ; « May We Meet Again » aborde le fait de se retrouver et notamment ce moment où tu ne sais pas si tu vas revoir la personne avec qui tu es en train de kiffer. Peu importe si c’est une histoire d’amour ou d’amitié, il y a toujours une dernière fois.
T : Pour « Children Of This War », nous avons imaginé une génération un peu plus jeune qui se questionne sur sa place dans le monde. Ce n’est pas une guerre au sens littéral du terme mais c’est une prise de pouvoir des enfants.
J : Le format chanson nous permet d’aller vite dans le sujet et de dire que ces nouveaux acteurs dans ce monde qui va se développer ne savent peut-être pas encore de quoi il va être fait ni ce qu’ils veulent mais pour moi, ils prennent déjà le pouvoir sur les adultes.
T : « Nightmare » parle d’une petite fille qui fait un cauchemar, elle a perdu son ourson et son père va venir la réconforter.
J : Dans un cauchemar, on se sent vraiment seul et nous avons imaginé les propositions que cela peut prendre quand on est petit.
T : Après le cauchemar vient le matin avec « Morning ». On vit et on travaille la nuit et on déteste se lever.
J : On déteste manquer de sommeil et cette chanson traite clairement du fait de sortir quelqu’un de son lit alors qu’il lui manque des heures de sommeil.
T : On imagine le mec qui dit non, tu ne vas pas me prendre ça. La dernière chanson intitulée « Birds » peut parler de la mort ou du fait de changer complètement de vie.
J : Ce dernier titre est très imaginé et chacun peut se faire sa propre histoire. Il y a un questionnement sur la mort mais ce n’est pas triste.
Pourquoi avoir choisi l’anglais pour vous exprimer ?
J : Nous avons essayé les deux. C’est plus facile d’écrire en français et Thibault est plus fort que moi en anglais mais le français ne sonne pas avec notre musique.
T : Nous avions envie de quelque chose de très Pop et rien que dans sa structure, l’anglais est une langue déjà rythmée dans ses intonations. L’anglais est beaucoup moins linéaire que le français même si c’est une langue magnifique. Pour le son que nous voulions développer, c’est l’anglais qui s’imposait.
Le français est-il totalement exclu pour plus tard ?
T : Non mais peut-être pour d’autres artistes.
J : J’aime bien écrire des chansons en français mais je ne suis pas totalement satisfait quand je les chante moi-même mais j’aimerais bien écrire pour d’autres. Nous avons déjà presque un album entier pour une petite nana Punk.
T : J’ai un accent belge en plus quand je chante en français, c’est très bizarre (rires).
Pouvez-vous nous parler du clip illustrant « May We Meet Again » ?
T : C’est notre ami Kyan Khojandi qui est l’auteur, réalisateur et créateur de « Bref. » qui l’a mis en images. Il avait une vision vraiment artistique sur ce titre et elle s’est imposée à nous quand nous avions des discussions avec Universal quand nous cherchions une idée.
J : Nous étions une dizaine en réunion, Kyan a mis le morceau et il a expliqué en temps réel ce qu’il voyait sur la musique. Tout le monde a été subjugué.
T : C’est quelqu’un de très créatif, il a énormément d’idées et sa sensibilité nous plait.
J : Nous nous connaissons très bien, il connait notre musique et nous n’avons pas besoin de lui expliquer où nous voulons aller.
T : Ce qu’il a fait est très cohérent avec notre musique. Il est très fort car c’est drôle et touchant à la fois.
J : Les deux rôles principaux sont tenus par Kyan et Natoo qui est parfaite dans ce clip. Il y a une vraie poésie autour du personnage de Natoo et j’ai trouvé ça saisissant. Avec Kyan, ils forment un couple auquel on peut s’identifier très facilement. Ils sont beaux mais ils sont vrais.
Ce premier single a-t-il été une évidence ?
J : Non et « May We Meet Again » a même été appelé l’anti single en réunion. Pour tout le monde, c’était « Children Of This War » qui était une évidence mais pour ma part, je n’étais pas du même avis et j’ai eu de la chance que Kyan me rejoigne là-dessus afin que ce soit « May We Meet Again » qui soit mis en images. Je voulais que les gens puissent capter dès le début qu’il y a deux frangins qui chantent dans Brothers et qu’il n’y en a pas un qui fait les chœurs pour l’autre. Dans ce titre,on retrouve nos deux univers qui se confrontent en très peu de temps.En revanche, nous avons pu voir en live que la chanson « Children Of This War » est super bien accueillie par le public.
Quelles sont vos inspirations musicales ?
T : Nous nous rejoignons sur certains groupes qui appartiennent à la musique anglo-saxonne des années 70 ou même des années 60. Pour te citer des noms, The Beatles, Queen, The Doors, Pink Floyd…Je suis un peu moins Rock que Julien mais ce sont les groupes que j’écoutais quand j’étais petit et c’est resté.
J : Led Zeppelin aussi pour moi. Nous étions ; tout comme notre claviériste ; très fans du générique du dessin animé « Les Mystérieuses Cités D’Or ». Dans un autre genre, nous aimons aussi Vladimir Cosma ; moi, c’est plus Ennio Morricone alors que Thibault apprécie John Williams et Hans Zimmer.
T : Pour te citer des petites différences, je suis très fan de M83…
J : …et moi, hyper fan de Grandaddy.
T : Après pêlemêle, on se retrouve sur Rover, Radiohead, Vampire Weekend, Jeff Buckley, Grizzly Bear, Arcade Fire, MGMT, Metronomy…
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
T : Déjà, je vais profiter de ta question pour remercier Julien de m’avoir sorti de cet univers traditionnel de travail car c’est certainement la plus belle idée qu’il a eue pour moi dans ma vie. Il m’a permis de vivre un rêve éveillé. Il a cru en moi et c’est ce que je mettrais en avant chez lui, c’est quelqu’un qui voit le meilleur chez les gens.
J : Dans ma musique, Thibault m’a apporté un accès à la simplicité et à la fraicheur et c’est quelque chose que je m’interdisais avant car j’avais l’impression que ça n’aurait pas été assez bon qualitativement pour le proposer et d’ailleurs, les gens ne comprenaient pourquoi je faisais de la musique pour « dépressifs » alors que j’étais quelqu’un de dynamique, de speed et de joyeux. Thibault m’a permis de faire une balance. Au-delà de la musique, c’est facile de vivre avec Thibault car on ne se prendre jamais la tête.
Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
J : Nous allons tenter de défendre un maximum notre EP sur scène de manière plus régulière.
T : A plus long terme, un second EP ou un album car comme nous composons presque tous les jours et nous avons énormément de titres.
J : Faire un album en français pour quelqu’un d’autre. C’est l’avantage d’être musiciens, nous pouvons varier les plaisirs.
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BROTHERS - MAY WE MEET AGAIN avec Kyan Khojandi & Natoo
Notre EP est en ligne : https://spinnup.lnk.to/BROTHERS Écrit et composé par Julien et Thibault BATTEUX Suivez nous ! Sur Instagram : https://www.instagram.com/brothers_avenue/ Sur Facebook : ...