Deuxième interview « L’Eventreur » avec la comédienne Delphine Guillaud !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis essentiellement une comédienne de théâtre, même si j’ai participé à quelques téléfilms. J’ai commencé le piano à l’âge de 7 ans. Il m’est arrivé d’en jouer dans des spectacles mais je trouve que c’est un métier à part entière qui n’est pas le mien, je ne me considère pas comme une pianiste professionnelle. Le piano reste plus un hobby pour moi. J’adore chanter, je continue à prendre des cours et, pour le coup, c’est une activité que j’aimerais intégrer totalement à mon métier de comédienne. Mais je n’ai jamais envisagé de devenir chanteuse. A vrai dire, je m’ennuierais beaucoup et, même en tant que comédienne, je m’imagine très difficilement seule en scène.
Quelle est ton histoire avec le théâtre ? As-tu toujours ressenti l’appel des planches ?
Je viens d’une famille d’artistes, mon arrière-grand père était auteur, mes parents étaient comédiens, mon père l’est toujours et il écrit également des pièces de théâtre. J’ai lutté très longtemps pour ne pas devenir comédienne. Ca me semblait être le summum du «cliché». J’ai fait une école de cinéma où j’ai appris beaucoup de choses mais où j’ai également compris que la technique n’était pas du tout faite pour moi. J’ai commencé à travailler comme monteuse audiovisuelle, mais très vite, je me suis avouée qu’il fallait que je tente de devenir comédienne, j’ai donc pris des cours et je me suis lancée.
Comment nous présenterais-tu « L’Éventreur » ?
Pour moi, « L’Éventreur » est un conte horrifique. Dans mon imaginaire, le mot conte évoque une histoire douce et tendre mais, dans la pièce que nous jouons à l’Essaïon, il y a un côté très sombre. C’est cette opposition «tranchée» qui étonne, déconcerte et séduit.
Peux-tu nous dire plus en détail par quoi as-tu été séduite dans ce projet théâtral et musical ?
En tant que comédienne, j’ai été séduite par le fait de jouer plusieurs personnages, tout comme mon collègue Vincent Gaillard, qui interagissent les uns avec les autres et d’y insérer des partitions de chant. Ça définit bien le travail de François Lis : la possibilité donnée aux comédiens d’élargir leur palette de jeu. J’ai aimé également le mélange des genres : le conte rencontre un fait divers réel et on se sert de cette histoire pour aller au-delà des faits historiques.
Qui y incarnes-tu ?
J’incarne pratiquement toutes les prostituées victimes de Jack L’Éventreur, ainsi que l’assistante du médecin légiste, le docteur Philips. Mais, c’est avec Lily que j’incarne ce que l’on pourrait appeler «la conscience de Marmaduke ». En chantant, Lily va prendre la voix de toutes ces catins pour nous dessiner progressivement le portrait de Jack L’Éventreur et finir par nous révéler la motivation profonde de ses crimes. Elle va guider le détective Marmaduke Perthwee vers la résolution du mystère. Car elle sait, depuis le début, qui est vraiment Jack L'Eventreur.
T’es-tu documentée sur Jack L’Éventreur ?
Quand j’étais enfant, j’avais vu le téléfilm « Jack The Ripper » avec Michael Caine ; je l’avais regardé par l’embrasure de la porte du salon alors que j’étais censée dormir... et ça m’avait traumatisé ! C’est ce téléfilm qui m’a fait découvrir ce criminel et je l’ai revu à la télévision, il y a quelques années, avant que je ne rencontre François Lis. J’avais également tenté de lire le livre de Patricia Cornwell sur Jack L’Éventreur mais j’avais vite arrêté car j’avais la nausée à chaque page. Quand nous avons préparé ce spectacle, François m’a fait lire plusieurs livres qui ne parlaient pas forcément de Jack mais qui décrivait l’époque victorienne et les bas-fonds de Londres. J’ai vu aussi quelques films comme « From Hell » et aussi des séries sur cette période, afin de m’imprégner de l’ambiance particulière de cette fin du XIXème siècle.
Quelles sont les plus grandes qualités de tes deux partenaires sur scène ?
Ils sont totalement différents et c’est ça qui est génial. J’avais déjà travaillé avec François et je le connais donc mieux que Vincent ; c’est quelqu’un de très rigoureux et, techniquement, il est «béton». Vincent l’est également mais d’une autre manière ; plus douce peut-être, plus détendue ; et nous avons le même humour. Vincent apporte également de la musicalité dans ce spectacle et c’est en cela aussi qu’ils ont des approches totalement différentes. François n’est pas musicien. Sur scène, je peux me permettre plus de folie et de complicité avec Vincent (comme pour les scènes dites des «autopsies») car Marmaduke, que François interprète, n’est pas censé voir Lily.
Que mettrais-tu en avant dans « L’Eventreur » ?
Pour moi, c’est définitivement un voyage. Ce que j’espère faire passer en tant que comédienne, c’est le fait de raconter cette histoire et d’emmener le public là où il ne s’attend pas et c’est ce que j’avais ressenti moi-même, lors de la lecture. Je souhaite à chaque représentation que le public soit étonné et même, pourquoi pas, décontenancé.
Es-tu plus théâtre moderne ou classique ?
J’ai une formation plutôt classique mais en tant que comédienne, j’ai surtout joué des auteurs contemporains, tels que Marcel Aymé et, dans le cas présent, Pierre Dubois. J’aime cette liberté de pouvoir passer du classique au moderne. C’est un enrichissement, pour une comédienne. Je ne pourrais pas choisir entre les deux car ce que j’aime dans mon métier, c’est le fait ne pas être obligée de rester dans un univers restreint et surtout dans une temporalité précise.
Quels sont tes prochains projets théâtraux ?
Avec la compagnie Ornithorynque, nous allons monter « Le Cid », à deux comédiens. Jusqu’à présent, je n’avais jamais joué de tragédie ou d’alexandrins, et c’est vraiment un travail passionnant. J’espère que nous pourrons continuer à jouer « L’Éventreur » à Paris et en province. Mais je suis tellement prise par « L’Éventreur » que, pour le moment, je ne me suis pas projetée plus loin. J’ai vraiment envie que ce spectacle vive encore.
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « L’Eventreur » à L’Essaïon jusqu’au 9 juin ?
« L’Éventreur », c’est un auteur : Pierre Dubois, qui a son univers propre et qui a décidé d’écrire un conte sur cet horrible personnage qu’est Jack afin emmener le lecteur à la rencontre de sa propre enfance et de son propre imaginaire. Dans ce spectacle, les terribles évènements auxquelles vont assister les spectateurs ne les empêcheront pas de rêver. Ni de chanter !
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La résolution du plus grand mystère meurtrier du XIXème siècle est un " jeu d'enfant ". Attention ! Certains pourraient en perdre leur innocence... Après avoir fait le compte des victimes et ...
http://www.essaion-theatre.com/spectacle/718_leventreur.html