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Rencontre avec le tandem Black Lilys à l’occasion de la parution de leur premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Anne-Laure Etienne Photographe

Photo Anne-Laure Etienne Photographe

Pouvez-vous présenter Black Lilys à nos lecteurs ?

Camille : Black Lilys est un duo frère-sœur. Robin est principalement à la guitare et moi au chant. Nous sommes Lyonnais et je dirais que nous faisons une musique qui se veut sensible et sauvage à la fois.

Portez-vous ce projet musical en vous depuis longtemps ?

Robin : Avec Camille, nous avons suivi des parcours différents. Nous n’avions pas prévu d’en faire notre métier. Au tout début, Camille avait commencé par écrire des textes et cela m’a donné envie de la rejoindre musicalement par-dessus à la guitare.

: Les vrais débuts de Black Lilys remontent à 2014. Quand on y repense, ce qui rend les choses assez chouettes, c’est que nous n’avions rien prévu vraiment, nous avons commencé par faire des petites dates dans des bars, les gens nous ont programmés de plus en plus et nous avons pu voyager un peu en France. Grâce à nos clips et à nos vidéos, beaucoup de personnes nous invitaient et nous permettaient de jouer dans différents endroits et ça s'est monté assez rapidement par les gens et par la scène.

Pourquoi Black Lilys ?

C : Nous aimions bien le contraste entre les deux mots. Il y en a un mot qui sonne un peu plus sombre et l’autre un peu plus organique et nature et c’est cette dualité qu’il y a toujours entre les êtres humains, dans la nature, dans les évènements de la vie et dans les émotions que nous essayons de mettre en lien dans notre musique.

Photo Anne-Laure Etienne Photographe

Photo Anne-Laure Etienne Photographe

Quel est le processus de création chez Black Lilys ?

C : Avec Roby, quand nous composons, nous nous mettons vraiment dans un film. Nous imaginons le personnage qui va rentrer en scène, le décor, l’odeur qu’il y a dans l’air à ce moment-là, les sons,…et cela va nous suivre tout au long du processus de création jusqu’à la réalisation des arrangements.

: Avec Camille, nous aimons bien composer en choisissant nos endroits. Certaines chansons ont été composées dans une vieille grange à Grenoble et nous nous inspirons beaucoup des lieux dans lesquels nous sommes et je trouve ça hyper important. Je pense que nous ne composerions pas de la même façon si nous étions en ville carrément tout le temps. 

Pensez-vous que le fait de travailler en famille soit un atout pour que votre projet musical avance de façon plus naturelle ?

: Il y a toujours eu quelque chose d’assez étrange entre nous et cela a toujours été une force. Nous sommes très différents mais il y a un équilibre qui se fait entre nous et c’est très agréable. Même si nous sommes tout le temps ensemble, nous avons plaisir à passer du temps ensemble. Le seul désavantage comme disait récemment Roby, c’est que tout le monde pense que nous sommes en couple !

: C’est un désavantage qui est drôle en fait.

: En tout cas, d’être frère et sœur, c’est plutôt un avantage. Ça rend les choses fortes…

R : …et plus simples aussi. On peut se dire les choses, il n’y a pas de filtre et on se comprend vraiment bien.

: Ce qui est très drôle, c’est que quand nous étions enfants, Robin marmonnait des trucs et je savais exactement ce qu’il voulait dire. Mes parents se demandaient comment je faisais !

Que mettriez-vous en avant dans votre univers ?

C : Notre univers ressemble à ce que nous essayons de montrer dans nos clips, il y a quelque chose d’assez onirique et en même temps, nous y visualisons des paysages plutôt nordiques.

Photo Anne-Laure Etienne Photographe

Photo Anne-Laure Etienne Photographe

De quoi parlent les textes de votre premier album ?

: Les textes de « Boxes » sont pas mal introspectifs. Nous nous interrogeons sur le fait de se trouver, de comment aller vers les autres, de comment capter sa sensibilité et en faire une force, comment prendre le temps dans une société qui avance tout le temps et qui court, comment prendre soin de ce qui nous entoure, comment percevoir les choses…Je crois qu’il y a quelque chose qui se veut un peu shamanique. Ce qui est assez émouvant quand on sort un album, c’est que l’on y retrouve différentes périodes de sa vie car nous avons composé certaines chansons bien avant de commencer la scène. Ces chansons ont été figées sur un album quatre ans plus tard alors que nous avons évolué mais l’exercice de cet album a été de les réarranger pour qu’elles nous plaisent et qu’elles nous ressemblent à ce moment-là.

Comment voyez-vous ce premier album ?

C : Cet album nous fait penser à un être humain car il est parfois possédé, très doux, plein de rage, amoureux, déçu, … c’est une petite boite qui crée un petit être humain qui s’appelle « Boxes ».

Quels ont été les retours de votre cercle intime sur « Boxes » ?

R : Beaucoup de nos amis attendaient cet album depuis longtemps et Corentin l’un d’eux nous a fait une chronique et il nous a dit que cet album nous ressemblait vraiment.

C : Je pense que nous faisons cette musique-là car nous sommes soutenus par notre entourage proche et cela nous procure un apaisement car il y a un cercle très doux autour de nous.

R : Sur certains titres, certains d’entre eux ont pu être surpris de la maturité que le projet avait pu prendre depuis la parution du premier EP.

: Oui ou surpris parfois par rapport aux chansons en elles-mêmes. Quelquefois, tu les fais dans un but et la personne qui écoute va la recevoir différemment selon ce qu’elle vit à ce moment-là.

Photo Thibaut Ras

Photo Thibaut Ras

Comment se présente le live ?

: L’album fige les choses mais souvent les gens arrivent encore plus à comprendre les thèmes en venant nous voir en live.

R : Avec Camille, je pense que nous sommes vraiment des artistes de live et d’ailleurs Black Lilys est né de ça. A vrai dire, je me sens plus à l’aise sur scène qu’en studio où tout est un peu plus millimétré. J’apprécie la liberté que procure la scène. Avec Camille, nous avons fait plein de concerts dans des configurations différentes et ça nous plait vraiment que ce soit en appartement, dans des salles de 2000 personnes, en prison, dans des hôpitaux…cela ne nous fait pas vibrer de la même façon.

C : Le live nous permet d’incarner les chansons et d’avoir une véritable liberté d’expression pour diffuser notre message. Derrière la musique, il y a un vrai désir de partager avec les gens et on se rend compte en live de ce désir inconscient de réunir les gens et de les amener dans un cercle et qu’ils en ressortent avec une force supplémentaire en eux.

Apprivoiser la caméra pour les clips a-t-il été plus complexe qu’entrer en studio ?

C : Il y a une véritable évolution dans nos clips car au tout début, nous n’aimions pas être filmés et nous mettre en avant dans nos vidéos et puis, nous l’avons fait petit à petit.

R : Je pense que je ne pourrais jamais être acteur car j’ai du mal à suivre des scènes imposées. Quand les choses ne sont pas naturelles, ça me bloque, c’est un truc de dingue.

Pouvez-vous nous parler plus en détail du clip illustrant « Boxes » ?

C : Le clip de « Boxes » que nous avons co-réalisé avec Bertrand Guerry a été tourné du côté de Jullouville et il montre vraiment cette évolution dont je te parlais dans la question précédente. Nous savions exactement ce que nous voulions et nous avions déjà les images en tête. Nous n’avons pas eu de réticences sur ce clip, nous ne voulions pas de maquillage, pas de superflu, pas de coiffeuse…et nous avons demandé à des amis d'y jouer. Quand tu sais vraiment ce que tu veux, je pense que tu assumes vraiment. Il n’y a pas eu une ligne directrice dans le clip de « Boxes » ; par exemple, à un moment donné, Robin a voulu crier parce que la musique lui avait donné envie de le faire et nous l’avons gardé dans la vidéo. Je pense qu’avec nous, pour que cela fonctionne, il faut faire les choses naturellement.

Photo Fabrice Buffart

Photo Fabrice Buffart

Quelles sont vos influences musicales ?

R : Comme nous sommes frère et sœur, nous avons beaucoup d’influences musicales en commun.

: Nous avons beaucoup écouté CocoRosie, The Kills, The Do ; ces groupes ont été nos premières influences. Aujourd’hui, j’écoute pas mal de musiques du monde car j’ai beaucoup voyagé et je pense que cela a influencé aussi notre album.

R : Nous écoutons aussi pas mal de musique nordique comme Olafur Arnalds et le groupe Müm. Quand nous étions plus jeunes, nous avons écouté pas mal de Folk dont Cat Stevens, Angus et Julia Stone

Comment voyez-vous la suite de votre aventure musicale ?

R : Nous souhaitons faire vivre ce premier album sur scène et plusieurs dates sont prévues dans les prochains mois, nous serons notamment à l’affiche du Crussol Festival organisé par Zaz et nous aimerions beaucoup composer des musiques de films.

C : Trois de nos chansons seront présentes dans la bande originale du film « Mes Frères » de Bertrand Guerry qui a réalisé le clip de « Boxes ». Ce film sortira le 04 juillet ; Bertrand souhaite que nous découvrions le résultat sur grand écran et on a vraiment hâte ! Cette expérience nous a donné envie d’écrire pour des films. Nous aimerions continuer, nous surprendre encore dans la composition et aller à l’étranger.

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