Rencontre avec le groupe Vanished Souls à l’occasion de la sortie de leur nouvel album !
Pouvez-vous présenter le groupe à nos lecteurs et nous dire comment il s’est formé ?
DriX : Avec Svein, nous nous sommes rencontrés il y a de nombreuses années alors que nous étions étudiants en musique à Nancy. Nous avons accroché immédiatement et nous avons commencé à faire des bouts de choses et le groupe est né de cela.
Svein : En live, au sein du groupe, DriX chante, joue de la guitare et du Pad ; pour ma part, je joue essentiellement de la guitare et nous sommes accompagnés d’un bassiste et un batteur.
D : Avec Svein, nous sommes tous les deux compositeurs et arrangeurs et nous faisons quasiment tout à deux. Svein est un peu mon alter égo et inversement.
Votre nouvel album éponyme est-il le fruit d’une évolution depuis vos débuts ?
D : Oui car nous avons évolué depuis nos débuts, nous sommes passés d’une musique un peu Post-Rock et expérimentale à quelque chose de plus Rock, Pop, Electro et psychédélique.
Comment nous présenteriez-vous musicalement ce disque ?
S : Dans les atmosphères, il y a quelque chose de cinématographique dans ce disque mais avec une structure moins étendue que celle d’un morceau qui serait destiné à un film ou à quelque chose de visuel.
D : J’envisage cet album comme une saison d’une série. Tu peux ; et je dirais même tu devrais ; écouter ce disque du début jusqu’à la fin car il y a un vrai début, un milieu et une fin qui le clôture et en même temps, comme c’est un vrai album de chansons, il est tout à fait possible de prendre « un épisode » et d’écouter un seul morceau.
Justement…si ce disque devait accompagner un film ou une série ; à quel genre penseriez-vous ?
D : Je dirais un film d’anticipation qui mélangerait du sociétal, de l’être humain mais aussi quelque chose de froid avec des machines. Quelque chose qui serait entre l’organique et la machine avec une atmosphère de thriller mais pas forcément quelque chose de dépressif ou de triste car il y a ; certes ; de la mélancolie dans notre musique mais tout le propos de l’album est de dire que même dans les moments les plus sombres ou les plus durs que nous pouvons tous traverser, il y a toujours une lueur qui se dégage et c’est ce que représente le visuel de l’album. De l’obscurité nait la lumière et notre logo exprime cela.
De quoi parlent vos nouveaux titres ?
D : Nous sommes observateurs sur ce disque. Dans cet album, il y a du sociétal et un constat sur ce monde qui va de plus en plus vite. Nous parlons des nouvelles technologies, de streaming, nous avons un titre engagé sur Trump et certains morceaux peuvent être plus intimes. Il y a un morceau que Svein a écrit et qu’il interprète, c’est presque une discussion entre nous deux ; c’est comme si nous étions tous les deux autour d’un bar et que nous nous interrogions sur tout ce que nous avons vécu. On retrouve une certaine forme de nervosité dans cet album mais il y a également des choses très douces et très posées car il est nécessaire de s’asseoir, de regarder le monde autour et de respirer. La respiration est importante dans cet album.
Comment qualifieriez-vous ce nouvel album ?
D : C’est un disque assez ambigu car finalement, il n’est pas triste mais il n’est pas totalement heureux, il n’est pas totalement défaitiste et il n’est pas totalement optimiste ; nous sommes sur des sentiments partagés car nous sommes sur de l’observation.
Ce nouveau disque est-il en quelque sorte un « hommage » à vos influences musicales ?
S : Ça aurait pu l’être mais je pense que ça l’est moins que sur le premier album car sur ce premier disque, on ressentait plus l’influence de groupes comme Sigur Ros et Radiohead.
D : En tout cas, nous n’avons pas pensé cet album comme un hommage mais forcément, nous avons été influencés par ce que nous avons écouté. Nos goûts musicaux sont beaucoup plus complexes que cela. Svein écoute beaucoup de musique classique et pour ma part, je suis très fan d’Electro et de Hip Hop. Nous essayons de trouver notre propre chemin à travers tout ce langage sur lequel on récupère des bouts de mélodies pour faire notre propre sauce à nous.
Pouvez-vous revenir pour nous sur le tournage du clip illustrant « 3 : 42 » ?
S : Nous avons rencontré le réalisateur Rachid Dhibou et il a quasiment imaginé instantanément le scénario du clip pendant que nous discutions tous ensemble. Le clip qui a été tourné à la Cité du Cinéma aborde la communication aujourd’hui et ce que nous ferions si demain tout était coupé et nous y incarnons le bug dans la machine.
D : Il y a un côté nerveux dans ce morceau et on retrouve cela dans les paroles « this world is driving me insane/ce monde me rend fou ». Le réalisateur a bien retranscrit cela. On ressent le côté impalpable où tout va très vite. Ce titre parle vraiment du téléphone portable. Il y a encore quelques années, personne n’en avait et maintenant, ne pas en avoir est devenu bizarre et personne ne s’en est rendu compte. Les gens pensaient qu’un téléphone n’était fait que pour téléphoner mais qui ne fait que passer des appels avec son portable aujourd’hui. Ce qui devient dingue, c’est que l’on commence même à parler à notre téléphone. Les machines commencent à devenir nos propres assistants. Nous avons commencé par pianoter sur des claviers puis nous sommes passés aux surfaces tactiles et donc, nous avons un rapport direct de contact avec la machine et l’évolution est de lui parler maintenant. On peut imaginer que plus tard, nous le lui parlerons plus mais que nous penserons directement. C’est la folie de l’évolution. Le vrai titre du morceau est « 3 : 42 Before » mais avant quoi, c’est ça la question.
Vous avez mis en images le titre « You’re Not Alone », le tournage a été épique me semble-t-il ?
D : En effet, nous avons passé trois jours dans un grand hangar désaffecté à côté de Meaux dans le froid et les conditions étaient extrêmes. Nous avons eu du mal à dominer ce lieu qui avait sa propre vie. Il a fallu annuler et reporter le tournage qui était prévu plus tôt à cause d’une grosse tempête de neige et il y a eu une inondation terrible le premier jour du tournage, nous nous sommes retrouvés dans une piscine avec les câbles électriques qui flottaient. Nous avons réussi à colmater les fuites avec toute l’équipe qui était là et nous nous sommes dit qu’à un moment donné, ce lieu tellement improbable nous avait prévenu en fait. Si nous avions eu ces problèmes à cause de la pluie le soir même, le tournage était fini et il n’y aurait pas eu de clip car nous devions filmer les scènes avec le public. Notre nouveau clip est une relecture d’Alice Au Pays Des Merveilles en version 2.0 avec un énorme côté psyché, un peu tribal et totalement sous LSD. Il y a plein de choses dans ce clip dont le visuel est très coloré, très festif et très hallucinogène.
Quelles sont les forces du groupe ? Peut-être votre complicité, votre complémentarité…
D : Je suis assez d’accord avec ça.
S : Je dirais le fait que nous ne nous mettons pas trop de limites ; pas forcément d’un point de vue du style, mais nous ne nous disons pas que nous n’allons pas faire quelque chose car cela sort du cadre, nous essayons d’apporter quelque chose de totalement différent et de l’y inclure.
D : Le leitmotiv du groupe est un peu de considérer qu’un morceau est comme un animal que tu essayes de domestiquer et que globalement, le morceau se compose par lui-même. Tu dois retenir la bête mais nous ne sommes que les « pauvres ouvriers » de ce truc un peu plus gros qui nous dépasse et qui est la création. Cela rejoint ce que disait Svein car il est question de liberté et pourtant, nous travaillons avec des machines. Cela pourrait paraitre antinomique mais pas du tout.
A quoi ressemble Vanished Souls sur scène ?
S : En fonction des salles, il peut y avoir du vijing pendant que nous jouons.
D : Le visuel a toujours été très important dans Vanished Souls et en fonction des lieux, il y a soit de la vidéo qui permet au public de s’immerger plus dans l’univers soit un jeu de lumières proposé par notre technicien qui reconstruit une ambiance au travers de son positionnement de lumières.
S : Bruno notre technicien lumière fait un peu la ponctuation des morceaux.
D : Il y a beaucoup de géométrie dans tout ce qui fait et c’est très joli car cela permet de créer un volume en 3D grâce à la lumière. Sur scène, nous sommes quatre musiciens et nous essayons de ne pas réinterpréter les morceaux de la même façon d’un concert à l’autre afin de ne pas tomber dans une facilité à cause de la présence des machines. Notre tapis de base est l’électronique et nous, nous nous greffons dessus et nous donnons un aspect vivant à l’électronique.
S : Nous serons d’ailleurs en concert à Paris pour notre release party le 19 avril au Nouveau Casino.
Vanished Souls de Vanished Souls
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Vanished Souls - You're not alone (Clip Officiel)
Vanished Souls "You're not alone" Réalisation : Stan Walbert (Stello Productions - stello.fr) Produit par : Frozen records/Chancy Publishing * http://www.vanishedsouls.com * ...