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Rencontre avec David Federmann à l’occasion de la sortie de son nouvel EP !

Publié le par Steph Musicnation

© Julien Michel

© Julien Michel

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis né à Strasbourg en 1984 et je suis ingénieur du son, auteur, compositeur, parfois interprète, musicien, producteur, arrangeur. Je vais citer Laurent de Wilde qui est un grand pianiste Français et qui a dit qu’aujourd’hui, tu ne peux plus être artiste sans être une maison de disque à toi tout seul ; ce qui signifie que de nos jours, il faut avoir un œil sur tout. Toute ma quette studio est née de mes années d’ingénieur du son à la radio car c’est durant cette période que le champ des possibles s’est ouvert et l’enjeu ; pour moi ; est de rendre organique un objet cristallisé.

Peux-tu nous en dire plus sur ton apprentissage musical ?

Je crois que la révélation pour moi a été un concert de Jazz auquel j’ai accompagné mon père au pied levé ; je me souviens que c’était en Auvergne et que j’avais 13 ans. Je me suis rendu compte que les musiciens étaient réceptifs à la façon dont le public accueillait les morceaux et qu’ils pouvaient les rallonger ou les raccourcir. Lors de ce concert, j’ai pris conscience que la musique était vivante et c’est là que j’ai découvert toute la magie de l’improvisation. J’ai ressenti un attrait immédiat pour le Jazz alors que mes amis ; à l’adolescence ; écoutaient la Pop diffusée à la radio. Je me suis mis à faire beaucoup de percussions latines dont notamment des congas et du bongo. Dès l’âge de 14 ans, j’ai commencé à fréquenter assidument Le Piano Bar qui était le club de Jazz très connu et de très bon niveau de la place de Strasbourg.  J’y ai joué avec des stars du Jazz et notamment avec des artistes Américains qui étaient de passage. Par la suite, grâce à la découverte du pianiste Michel Petrucciani, j’ai commencé le piano à l’âge de 17 ans et c’est devenu mon instrument premier même si je joue également de beaucoup d’autres.

© Adrien Didierjean

© Adrien Didierjean

Comment décrirais-tu ton univers musical ?

Pour qualifier mon univers, je vais dire qu’il est empreint de mélancolie douce. En janvier dernier, j’ai commencé à donner des interviews à Strasbourg afin de présenter mon nouveau projet musical et les journalistes m’ont tous dit que ma musique leur donnait la pêche et qu’elle était joyeuse alors que pour moi, c’est un objet de mélancolie pure et dure et cela a à voir avec mon histoire personnelle. Pour moi, la mélancolie est un sentiment heureux et c’est un regard empli de sagesse sur ce qui n’a pas marché. Je pense que « Water’s Edge » est un disque de l’automne.

Depuis 2013 et la sortie de « Vmaj7 », on a l’impression que tu es en perpétuelle évolution. Est-ce que l’exploration de nouveaux sons est l’un des maitres mots de ton projet musical ?

Au-delà de cela, quand on compare tous mes albums, il y a tellement de musiciens invités, d’univers et de choses qui me plaisent que cela pourrait être comme une compilation à chaque fois. Il n’y a pas un morceau qui ressemble à un autre. Il y a une patte certaine et c’est ma fierté ; les amis à qui je fais écouter mes morceaux à l’aveugle la reconnaissent. Dans ma boulimie musicale, je n’arrive pas à m’arrêter à un style. J’écoute beaucoup de choses très différentes et je pense que j’ai besoin de les digérer longuement avant de les retranscrire dans ma musique.

Dirais-tu que « Cherry Tree » qui est sorti en décembre dernier ouvre un nouveau chapitre dans ta carrière ?

En effet, « Cherry Tree » a été signé en Angleterre. Dès que j’ai envoyé ce morceau, les Anglais ont été intéressés et c’est à ce moment-là que j’ai mis en suspend ma carrière à la radio car je me suis dit que c’était le moment de tenter quelque chose. « Cherry Tree » est un tournant dans ma carrière car musicalement ce titre me parait plus abouti et c'est tournant également dans l’attitude que j’ai pour défendre la musique. Avec le temps, j’ai compris qu’il faut être rassurant pour l’auditeur.

Rencontre avec David Federmann à l’occasion de la sortie de son nouvel EP !

Pourquoi revenir avec un EP et non avec un album directement ?

Je crois qu’il y a un temps des médias qu’il faut respecter et j’ai compris cela grâce à mon attachée de presse. Je pense qu’il faut présenter un premier jet afin de créer une attente et c’est cette perspective qui crée le désir. Un album beaucoup plus long arrivera à la rentrée prochaine. Je suis très content de présenter cet EP car il brouille quelque part un peu les pistes car ce format court ne donne pas l’image du disque à venir qui sera plus Jazz.

De quoi parlent les titres de « Water’s Edge » ?

Ce ne sont que des histoires d’amour perdues. « Water’s Edge » parle d’une femme qui vit une déception amoureuse et qui vit son deuil. « 133 » que je partage avec Valli est une exploration apaisée de la mort. « Dream It » parle d’une fille qui fait ce qu’elle veut de ses rêves ; toutes les nuits, elle décide de ce qu’elle va rêver… Dans cet EP, on retrouve notamment de la mélancolie et un regard sur l’existence.

Tu collabores beaucoup avec la gente féminine ; comment choisis-tu les chanteuses qui prêtent leurs voix à tes morceaux ?

Ce sont des rencontres. J’ai rencontré Karen Luke à Belleville en septembre dernier dans un open mic. J’ai été touché par son texte qu’elle a déclamé avec timidité et je suis lui ai immédiatement demandé si elle serait intéressée pour participer à mon nouveau projet caméléon. La chanson a été enregistrée la semaine suivante. Karen est très fière et heureuse de cette collaboration. J’ai rencontré Awa Sy dans un restaurant où elle était serveuse. Je lui ai dit qu’elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à Left Eye qui faisait partie du groupe TLC. Elle m’a dit qu’elle chantait et cela a donné naissance à une chanson. Camille Delage est une amie de ma nana de l’époque. J’ai adoré le timbre de sa voix et après avoir diner au restaurant, nous avons fait une chanson entre minuit et trois heures du matin. Pour moi, ces rencontres sont des photographies du temps.

@ Bartosch Salmanski

@ Bartosch Salmanski

Peux-tu nous raconter l’histoire du clip illustrant « Significant Others » ?

Je vais depuis des années chez le même coiffeur dans le quartier où j’habite et tous les vieux veufs se retrouvent chez cet homme de 80 ans qui est un Algérien très drôle. Je suis allé me faire couper les cheveux, quinze jours avant de partir en vacances à Stockholm et alors que j’en parlais avec mon coiffeur, un vieux Marocain de 150 kilos que j’avais toujours connu assis s’est levé d’un bond et il m’a dit qu’il connait bien cette ville. Cinq minutes plus tard, il me donne sa carte de visite de brocanteur datant de 1965. Il retourne la carte et derrière, il y a le nom d’une femme avec une adresse à Stockholm et il me raconte un peu leur histoire commune avant de me demander de la retrouver et juste de lui dire qu’elle l’appelle. Il voulait reprendre contact avec elle et cela est devenu l’idée du clip sous forme d’enquête pour retrouver cette femme. C’est une histoire vraie. Hayoub qui est devenu ma mascotte a tourné dans le clip de « Cherry Tree » et il sera présent dans d’autres clips à l’avenir.

Quel serait le mood et le cadre idéal pour découvrir ton nouvel EP ?

Le soir à partir de 20h30 chez soi avec un verre de vin rouge après une journée qui s’est bien passée.

Quels sont tes prochains projets ?

La plupart des chansons de l’EP seront mises en images dans les mois à venir et un double disque paraitra en septembre. Un live sera monté et filmé à la rentrée afin de donner une résonance live à ce prochain album studio. Nous voudrions présenter une musique Pop et dansante jouée par des virtuoses aux frontières du Trip Hop, du Jazz/Funk et de l’électronique. Le but serait de pouvoir partir en tournée en France et à l’étranger afin de défendre ce double album sur scène.

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