Rencontre avec Pendentif à l’occasion de la sortie de leur second album !

Pouvez-vous présenter Pendentif à nos lecteurs ?

Mathieu : Nous sommes originaires de Bordeaux. Benoit et moi, nous faisons les morceaux ensemble. Nous commençons par composer une base instrumentale et ensuite, Benoit écrit les paroles. Nous habitons à 300 mètres l’un de l’autre et nous avons chacun un petit studio chez nous.

Benoit : J’essaie de faire des textes assez universels et j’en discute avec Julia qui les interprète afin qu’elle puisse se les approprier.

M : Nous avons bossé avec Thomas Brière qui est un ancien membre du groupe qui a su mettre sa patte sur les arrangements et la production.

B : Il est arrivé à rendre cette prod un peu plus Electro et musclée par rapport à notre premier album.

M : En live, nous sommes rejoints par Jonathan notre batteur qui est l’un des membres historiques du groupe.

Comment le groupe s’est-il formé ?

M : Le groupe s’est formé en 2010 suite à un premier morceau que nous avons publié. Il s’intitulait « Pendentif » et il a donc donné son nom au groupe. Notre titre a été relayé assez rapidement par les Inrocks et cela a un peu accéléré les débuts du groupe car nous avons été invités à jouer à Paris pour les Inrocks Lab  et nous avons été soutenus également de manière locale. Nous avions été sélectionnés pour participer aux Inouïs du Printemps de Bourges.  Par la suite, nous avons sorti notre premier album en 2013 et nous avons pris notre temps pour faire le deuxième qui vient de sortir.

Votre son a beaucoup changé entre « Mafia Douce » sorti en 2013 et « Vertige Exhaussé » qui vient de sortir. Comment compareriez-vous vos deux albums ?

M : Ils sont très différents. Le premier était plus acoustique. Nous l’avions enregistré en studio avec de vrais instruments.

B : Le premier était plus un album de guitares lignes claires influencé par The Pastels et la Twee Pop Anglo-saxonne avec toute une thématique basée sur la plage, notre Ouest chez nous qui est la Californie de la France. « Vertige Exhaussé » est beaucoup plus synthétique. Nous sommes partis sur des bases qui ne sont pas acoustiques et qui proviennent notamment de la Deep House. Comme nous sommes; quelque part;  très reliés à la géographie, cet album possède tout un univers qui est basé sur la montagne car j'y vis la moitié de l’année maintenant.

M : Nous sommes remontés aux sources de l’eau. Nous sommes partis de l’océan, nous avons remonté le fleuve afin d’arriver dans les glaciers. La prochaine fois, il faudra que nous fassions quelque chose dans les nuages !

Quelle est l’ambiance de votre nouvel album ?

B : Je trouve ; et c’est aussi ce que l’on me dit ; qu’il y a une ambiance très aquatique. Je vis dans un village dans la montagne où il y a des fontaines partout et je parle de la mythologie qu’il y a autour de l’eau dans ce nouveau disque et des ondines qui sont les sirènes des fontaines.

M : Au niveau du tempo, cet album est un peu plus lent, il est un peu plus synthétique et froid si on le compare au premier.

B : Il y a beaucoup de douceur dans cet album. Nous avons chanté très près des micros. Il y avait cette idée de l’eau qui caresse les cailloux et qui les sculpte.

Quels sont les thèmes des chansons de « Vertige Exhaussé » ?

B : Il y a notamment l’eau mais également des histoires d’amour sous toutes ses formes. Par exemple, « L’Au-Delà » parle des relations d’amour un peu destructrices. Ce sont des histoires qui arrivent autour de nous et je me suis même rendu compte que j’avais écrit sur ce qui arrivait personnellement à Mathieu. « L’Originel » est un morceau qui tourne comme une pale de gyrocoptère. Il y a cet esprit de prendre de la hauteur et d’être au milieu des nuages afin de se fondre dans le paysage.

M : La couleur bleue ressort pas mal sur cet album. La nature est présente, le ciel, l’eau, les glaciers.

Pouvez-vous expliciter le titre de votre second album ?

B : A la base, j’avais écrit vertige exaucé comme un vœu. J’ai envoyé le titre à mon père en faisant l’erreur de l’homonyme qui signifie s’élever mais il a trouvé ça super bien. Un vertige pour moi est comme un orgasme et finalement, le terme exhaussé est comme un orgasme que tu attendais depuis longtemps et qui monte qui monte qui monte.

Vous avez proposé une première version du clip illustrant « L’Originel ». Quelles ont été vos envies sur cette première vidéo ?

Pour ce clip, nous aurions bien aimé le faire avec notre ami qui est champion de France d’ULM avec qui j’avais volé et qui est fan de musique électronique mais nous n’avons pas trouvé les moyens. Nous lui avons demandé de nous donner des images de ses vols et il y a également des images d’amis qui font de la randonnée. Nous avons récupéré aussi quelques images sur Internet. Nous avons saturé un maximum les images au niveau des couleurs. Nous avons essayé d’avoir l’image la plus belle avec un côté pictural car je suis très sensible à la peinture ayant fait des études d’art.

Julia a intégré le groupe en 2014 ; quelles sont ses qualités premières ?

M : Julia a rejoint l’aventure en cours de route et sa première qualité a été d'être hyper réactive et d’avoir pu s’adapter immédiatement. Nous avons appelé Julia un peu du jour au lendemain quand Cindy notre précédente chanteuse nous a annoncé en pleine tournée qu’elle avait d’autres projets dans sa vie personnelle. Julia nous a dit oui tout de suite et elle a fini la tournée. C’était cool pour elle car elle est arrivée au moment où nous sommes partis en Chine, en Angleterre…Julia s’est très bien adaptée et c’est quelqu’un qui bosse beaucoup.

Quel serait le mot d’ordre chez Pendentif ?

B : Profiter des moments ! On essaie, tout le temps, avant tout, de passer des bons moments. Pour le shooting pour les photos de presse, plutôt que d’aller en studio, nous nous sommes dit que nous allions partir trois jours tous ensemble dans la montagne et nous avons fait notamment une randonnée de cinq heures avec le photographe Paul Rousteau. Le mot d'ordre est donc de vivre une expérience pour chaque chose.

M : C’est de prendre du plaisir, de ne pas se coller la pression et de ne pas se dire que même si nous sommes très investis dans ce projet, il faut absolument qu’il marche. Nous avons d’autres activités à côté afin de ne pas être dépendants de Pendentif. Nous voulons nous coller une pression positive car nous avons une exigence artistique mais nous ne voulons pas miser notre vie sur ce projet.

« Vertige Exhaussé » sera très certainement défendu sur scène, prévoyez-vous une scénographie particulière ?

M : Nous sommes en train de travailler dessus. Nous pensons à l’habillage pour la scène.

B : Nous travaillons avec quelqu’un dont c’est vraiment le métier et il a fait dernièrement les lumières pour la tournée de Fishbach.

M : Les premières dates de tournée sont disponibles, nous serons à Paris le 08 mars à La Maroquinerie, nous allons jouer à Lyon, à Strasbourg, à Rennes et à Saint Jean de Vedas. D’autres dates arriveront très rapidement.

B : Nous aimerions beaucoup jouer au Festival Vie Sauvage qui nous tient bien à cœur.

« Vertige Exhaussé » du fait de sa couleur plus électronique que « Mafia Douce » sera-t-il décliné sous la forme de remixes ?

B : On y pensait…

M : Il y a des gens que nous apprécions et que nous aimerions bien contacter. Pas mal de remixes ont été faits pour notre premier album et il y avait même eu un concours d’organiser. Je suis d’accord avec toi, certains titres de « Vertige Exhaussé » s’y prêtent bien mais on voit de moins en moins de remixes…

B : Ça nous est déjà arrivé de faire des remixes pour d’autres artistes comme pour Adrien Gallo par exemple mais à vrai dire, nous faisons plus des covers. Nous rejouons tout le morceau et nous rechantons parfois plutôt que tout soit fait sur ordinateur.