Rencontre avec le duo LASKIZ afin de présenter leur univers et leurs projets à venir !

Pouvez-vous présenter LASKIZ à nos lecteurs et nous dire comment vous êtes-vous rencontrés ?

Louisa : A vrai dire nous nous sommes d’abord rencontrés humainement avant de se rencontrer musicalement. Henri était déjà producteur avant que nous ne débutions le projet. Pour ma part, j’étais assez éloignée du milieu de la musique. J’étais plutôt animée par l’écriture.

Henri : J’avais l’habitude de faire écouter mes productions à Louisa puis je lui ai proposé de faire quelque chose ensemble pour le fun. Nous avons passé une bonne partie de la nuit à travailler sur un morceau et ça nous a vraiment emballé. De fil en aiguille, on a fini par se dire qu’on pourrait peut être en faire un véritable projet.

Pourquoi LASKIZ ?

L : Nous sommes tous les deux de grands lecteurs. Je suis très fan de William S.Burroughs un auteur Américain des années 60. Il était contemporain de la Beat Generation et a beaucoup écrit sur la prise de drogues, les maladies mentales, sur tout ce qui est lié au psychique, aux angoisses de l’homme, au chaos sociétal humain… Burroughs employait apparemment le terme « la schiz’ » dans ses notes pour parler de schizophrénie. J’ai eu un petit coup de foudre pour ce mot qui est court, nébuleux et assez percutant dans sa sonorité. Et puis ça résume bien notre dualité, nos deux cerveaux  qui s’affrontent, tout ça.

Comment présenteriez-vous votre univers musical ?

L : Nous avons la volonté de proposer quelque chose de riche, direct et de plutôt subtil. Je pense que notre musique vient d’émotions vivement ressenties comme la mélancolie, une forme de désespoir, une douce nostalgie. Mais aussi d’une certaine fantaisie qui fait partie de nos personnalités. Tout cela est réinjecté dans ce que l’on propose.

H : En plus de cela, nous habitons dans un quartier très touristique et bruyant dans lequel nous ne nous sentons pas forcément à notre place. Cela contribue à une forme de mélancolie et de « rejet du monde » qui nous sert bien dans notre musique. Nous restons pas mal enfermés et observons l’agitation quotidienne sans trop vouloir y participer.

Quels thèmes développez-vous dans vos chansons ?       

L : Les thématiques sont finalement toujours les mêmes. Nous parlons du rapport de l’être au monde et du chaos crée à la fois par la ville et la société. Comme nous l’avons déjà dit, il y a déjà beaucoup de nostalgie et de mélancolie en nous qui sont réactivées par la ville et par une certaine violence sociale.

H : Nous n’allons pas en parler directement dans les morceaux mais nous n’avons pas non plus envie de faire semblant. On vit dans un monde merveilleux. Nous n’avons pas de discours politique, c’est plus une constatation et un partage d’émotions.

Pouvez-vous nous présenter Ophélie Paris et revenir pour nous sur la mise en images de « Shim’Poison » et de « Fairbanks » ?

H : Ophélie est une amie de Louisa ; elles ont fait leurs études ensemble et elle est illustratrice. Nous voulions pouvoir illustrer assez vite par des petits clips les musiques que nous sortions et nous lui avons parlé du projet. Elle a réalisé ses premières animations pour nous, n’ayant jamais auparavant tester ce médium.

L : Au-delà de l’amitié qui nous lie, je suivais son travail et j’aimais déjà son univers, pop et très vivant. Je trouve qu’il y a quelque chose de très doux mais aussi d’assez flou dans sa technique de gouache. Ce flou mêlé aux couleurs dresse un vrai parallèle avec le flou des émotions que l’on peut ressentir.

H : Cela s’est encore plus ressenti sur le second clip car le morceau est plus lancinant. Pour nous, le résultat met en avant une poésie assez forte et cela correspond bien à l’émotion que nous voulions dégager du morceau.

Cet univers visuel original est-il présent également sur scène ?

H : Nous n’avons pas encore commencé à faire de concerts. Pour l’instant, nous sommes dans l’affinage musical et artistique de notre projet. Nous nous concentrons sur les morceaux à venir mais le live sera la prochaine étape et nous y réfléchirons le moment venu.

Qu’annonce « Fairbanks » ?

H : Nous avions planché sur un EP l’année dernière et ne l’avons finalement pas sorti,  mais « Fairbanks » est un des titres qui composait ce 2^e EP. Cette balade fait se croiser plusieurs cheminements sur lesquels nous travaillons actuellement. Une nouvelle page de notre projet s’ouvre avec « Fairbanks ».

L : Nous affinons, nous expérimentons autour de l’idée d’une pop mélancolique associée à des beats hip hop, d’un minimalisme au lyrisme bizarroïde…

Quelles sont les influences musicales de l’un et de l’autre ?

H : J’écoute pas mal de Hip Hop, de Soul et de R&B Américain. Je te citerai notamment Frank Ocean, Blood Orange et Kanye West. A côté de cela, j’essaie d’écouter un peu tout ce qui se fait et de nos jours, tout se mélange dans la musique, il y a de moins en moins de style préétabli.

L : Pour ma part, je reste plus dans ma bulle et attends que l’on me fasse découvrir de nouveaux artistes, je suis ouverte et curieuse. J’ai gardé une petite préférence pour les genres de mon adolescence (New Wave, Rock, Folk)..

Quelles sont les qualités que vous mettriez en avant chez votre binôme ?

L : Henri est très perfectionniste, il a beaucoup de rigueur…

H : …parfois trop et c’est là où la complémentarité est pas mal car j’ai tendance à trop me concentrer sur les détails quitte à me retourner parfois le cerveau alors que Louisa est plus dans l’instinct.

L : Fantaisie Vs rigueur !

H : De manière générale Louisa aime que tout aille très vite là ou moi il faut vraiment que je prenne mon temps. Je pense que de manière générale on fonctionne vraiment par les opposés.

Où peut-on trouver la musique de LASKIZ ?

H : Pour ce qui est des 3 clips, ils sont disponibles sur Youtube et l’ensemble des morceaux sont sur Soundcloud et Bandcamp. On attend un peu avant de mettre tout ça sur Deezer, Itunes, etc.