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Rencontre avec Renaud Druel de Coffees And Cigarettes ; apprenez en plus sur ce projet musical très original !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Laurent Besson

Photo Laurent Besson

Peux-tu nous présenter Coffees And Cigarettes ?

Coffees And Cigarettes est né en 2014, c’est un duo mais c’est également une formule évolutive. Nous pouvons être plus nombreux sur scène puisque nous pouvons être accompagnés d’un claviériste, de quelqu’un aux scratchs, à la batterie et à la contrebasse. Je suis accompagné sur scène d'une corde en fonction des dates et de la tournée c'est soit Caroline (alto) , soit Lyllou (alto), soit Quentin (violoncelle). Coffees And Cigarettes est un projet musical qui mêle chanson, Hip Hop et Rock et sur scène, nous avons de la vidéo projection derrière nous. Pour ma part, j’écris nos textes, je suis guitariste, chanteur, je joue de l’harmonica, je suis aux machines et je m’occupe également de monter toutes les vidéos qui sont essentiellement des dessins animés d’animation.

D’où vient le nom de ton projet musical ?

C’est un hommage au film « Coffee And Cigarettes » de Jim Jarmusch. C’est un film à sketchs que j’aime beaucoup. Nous sommes un duo et je trouve fun la dualité assez simple que l’on retrouve dans Coffees And Cigarettes. « London Western » notre premier album parlait du Londres Victorien de Jack l’Eventreur et c’était un album à thème qui déroulait une histoire vraiment de A à Z et le nom Coffees And Cigarettes collait bien à cette ambiance. Un nom en Anglais sonnait bien et comme nous rendons énormément hommage au cinéma dans nos chansons, c’était logique que l’on prenne un nom de film.

Rencontre avec Renaud Druel de Coffees And Cigarettes ; apprenez en plus sur ce projet musical très original !

Votre musique est peuplée de références cinématographiques et on imagine très bien vos deux albums totalement mis en images. As-tu hésité entre musique et cinéma ?

C’est presque un acte manqué. J’aime tellement le cinéma que j’aurais aimé en faire. La plus belle chose serait qu’un jour quelqu’un vienne me voir pour me proposer de faire un film du premier album qui est un roman que j’avais écrit. D'ailleurs quand j’ai fait cet album, je n’avais plus qu’à piocher dans les chapitres pour faire des chansons. Je considère que je sais faire des chansons mais je ne me trouvais pas légitime d’un roman. Je te dirai que le cinéma est l’art ultime pour quelqu’un qui aime le multimédia et l'art comme moi car tu peux y mélanger musique et images et c’est ce que j’aimerai faire bien que d’une certaine façon, on le fasse déjà sur scène puisqu’on essaie d’habiter le truc de manière théâtrale.

« London Western » et « Freak Show » sont assez différents ; comment nous présenterais-tu cette évolution ?

Je pense que c'est une histoire d’envies. Pour le premier album, j’étais bercé simplement par l’envie de faire un album et comme j’avais créé des chansons qui répondaient à la narration d’une histoire, j’étais un peu tributaire de cela. Certains personnages avaient plus une ambiance de chanson et d’autres de Rap. Quand j’ai vu le résultat du premier album, j’ai vu ce que j’allais faire sur le second ; c’est-à-dire enlever un peu plus le côté chanson et aller vers quelque chose de plus dur et de plus sombre qui correspond aussi à ce qui s’est passé dans ma vie personnelle. Pour le second album, nous avons beaucoup plus travaillé en studio sur les productions, les arrangements et nous avons utilisé les instruments différemment. Sur ce disque, mes guitares ont été beaucoup plus lourdes voire Métal par moments alors que sur le premier album, elles étaient des guitares d’accompagnement plus légères. Les voix ont été travaillées différemment aussi. Mon flow et ma façon de chanter ont évolués avec la scène. Ma voix est moins fluette, elle s’est affirmée et cela est dû au fait d’avoir fait quasiment 100 concerts par an pendant trois ans.

Photo Laurent Besson

Photo Laurent Besson

Le Londres Victorien et maintenant « un cabaret des curiosités », vas-tu planter un décor à chaque album ?

C’est ce qu’on essaie de faire sur scène et très honnêtement, je ne pense pas savoir faire autrement. J’aime bien composer autour d’un thème car sinon je me disperse et j’aurais peur de faire les choses de manière désintéressée.  J’aime cadrer un truc, aller dedans et essayer d’explorer tout cela.

La série American Horror Story a-t-elle fait partie de tes inspirations ?

Cet album est un hommage au film « Freaks » de Tod Browning sorti en 1932. Quand je l’ai vu, ce film m’a marqué et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à en faire. En parallèle à cela, je voyais des faits de société arriver, il y avait plein de choses qui se passaient et je crois que le plus marquant a été la manif pour tous. C’est ce qui m’a le plus énervé et c’est de là que sont nées plein de chansons de l’album. Dans le temps, des gens allaient dans la rue pour défendre leurs droits et maintenant, il y a des gens qui vont dans la rue pour se battre contre le droit des autres. Le monde marche sur la tête. Les inspirations sont autour des thèmes de Freaks, de la différence, des marginaux et de mon expérience personnelle. Pour répondre à ta question, ce qui est assez rigolo, c’est que quand j’ai trouvé le nom de l’album, je me suis renseigné sur Internet et j’ai vu que la série American Horror Story ; dont je n'avais vu jusqu’alors que quelques épisodes ; allait faire une saison sur ce thème-là. J’ai regardé la série mais la majorité de l’album a été écrit avant la série. Mais c'est très chouette aussi. Pour moi, le film de Tod Browing permettait de continuer certains thèmes abordés sur le premier album et donc ce film et ces thèmes créaient une légère continuité qui menait vers la transition.

Photo Laurent Besson

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Peux-tu nous parler du titre « Freak Show » ?

« Freak Show » est un peu une chanson de passage. Je parle encore un peu de monstres et de vampires dans ce titre, thèmes assez présents dans le premier album, mais je les amène vers différents thèmes. On retrouve tout le premier album de Coffees And Cigarettes dans cette chanson, le côté Victorien est encore un peu là, il y a des hommages à des films (« Alien », Romero, « Entretien Avec Un Vampire » et même « Twilight », oui « Twilight » enfin que j'écorche bien sur) et à la littérature puisque je parle notamment de Lovecraft et autres. Je présente dans cette chanson toutes les choses qui ont fait que je me suis construit et que ma musique s’est construite ainsi. Le rythme de « Freak Show » est assez dansant et joyeux mais le texte est assez lourd et c’est quelque chose que j’aime faire. J’aime faire des contrepieds entre la musique et les textes.

Quels sont les autres thèmes de l’album ?

J’ai voulu aborder le thème de la marginalité et de la différence au sens large du terme. Je voulais proposer, en toute modestie, quelque chose de plus profond dans mes textes. « Hip Hop Blues » parle d’un vagabond mais la marginalisation passe également par l’artiste que l’on va essayer de faire rentrer dans des cases comme dans « Steapunk Fantasy », « Un Nouvel Espoir » et « Ecroule Croule Coule ». Dans « Un Cri », je parle des enfants que l’on maltraite à l’école. C’est un sujet qui me touche. La peur de l’écriture est un thème sous-jacent dans l’album. J’ai essayé de placer également comme je le pouvais des thèmes Gay et LGBT qui me tenaient à cœur. Il y a une chanson qui parle très légèrement de la drogue…Je voulais aborder tous les thèmes qui font que l’on peut se marginaliser dans la société et surtout qui font que l’on montre du doigt celui qui est marginalisé.

Quel genre de super héros est Coffees ?

Personnellement, je me retrouve plus dans la folie de Batman. C’est un mec qui n’a pas de super pouvoirs et il y a juste du super fric qui lui permet d’avoir de super accessoires. Dans le premier album, nous parlions de Jesse Juice qui est en fait un super zéro, c’est un gars qui loupe un peu tout et il devient un super héros un peu maladroitement à la façon d’Inspecteur Gadget. Je me considère un peu comme cela. J’aimerais devenir tout simplement une belle personne, c’est un chouette projet de vie que de se dire que le matin quand tu te lèves, tu veux faire quelque chose de bien pour toi et pour les autres. J’ai envie de me dire que je ne suis pas trop un pourri et que je suis du bon côté du truc quand je me regarde dans la glace (rires).

Photo Laurent Besson

Photo Laurent Besson

Décliner ta musique en roman graphique, serait-ce quelque chose qui te tenterait ?

Oui, beaucoup et cette question me fait très plaisir car c’est une chose à laquelle je pense énormément. Le premier album était à la base un roman et j’aurais aimé proposer une sorte de livre CD mais c’était compliqué pour un premier disque mais je n’ai pas oublié l’idée d’autant plus que j’ai rencontré ; depuis ; beaucoup de gens merveilleux dans l’univers de la BD comme Michael Danieau mon graphiste, Mathieu Moreau et Célina Guiné, des gens bourrés de talents.  

Des clips arrivent-ils ?

Oui, des clips arrivent et pour ce second album, j’ai décidé de travailler différemment par rapport au premier. J’ai laissé carte blanche aux réalisateurs afin de savoir ce qu’ils voient dans mon univers et ce qu’ils pourraient me proposer. Je pense que deux clips arriveront dans les prochains mois.

Photo Jipe Truong

Photo Jipe Truong

Quels sont tes prochains projets ?

Nous serons en concert à La Boule Noire le 27 janvier et nous aurons des dates de tournée en 2018 afin d’assumer totalement le nouvel album sur scène. Comme nous sommes totalement en do it yourself, nous sommes à la recherche d’un tourneur afin de donner à Coffees And Cigarettes une plus grande exposition. Je suis aussi actuellement entrain de créer d’autres projets musicaux en parallèle de Coffees And Cigarettes pour mieux faire respirer ce dernier.

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