Rencontre avec la chanteuse Mary L*Asterisk !
Peux-tu en dire plus sur toi à nos lecteurs ?
Je suis auteur, compositeur et interprète ; originaire de Lillebonne qui se situe entre Le Havre et Rouen. Je suis la seule Normande de ma famille et c’est un peu une fierté. J’ai fait ma scolarité en Normandie avant de partir en région Parisienne pour faire des études d’audiovisuel. Je me suis spécialisée en son mais étant une bonne amoureuse du cadre, vidéo comme photo, j’ai fait aussi pas mal d’image. Je suis restée en Ile-De-France pendant 12 ans et maintenant, je suis sur Bordeaux depuis début 2016.
Comment as-tu débuté dans la musique ?
Je me suis intéressée à la guitare dès l’âge de 7 ans, mais je te dirai que j’ai vraiment débuté dans la musique vers mes 12/14 ans grâce à Élise, une pote violoniste à ma sœur qui voulait faire un petit concert pour la fête de la musique de Lillebonne. Nous étions parties sur des reprises mais elle avait commencé à écrire un texte et elle m’a demandé de trouver quelques accords dessus. Après ça, nous avons monté un groupe dans lequel jouaient également ma sœur et des copines à elle, un pote à la batterie, et ma meilleure amie d’enfance Justine au chant. Nous ne nous prenions pas au sérieux et nous faisions de la musique pour nous amuser. On s’appelait à l’époque Challenge In The Sky ; nous avions 13/14 ans, il ne faut pas nous en vouloir (rires). Nous étions une formation totalement improbable où il ne manquait que la basse ! Par suite, nous avons changé de nom pour Merfolk et nous jouions tous les ans pour la fête de la musique sur la Place des Marronniers à Lillebonne.
Te voyais-tu chanter dès le début ?
C’est le groupe Merfolk qui m’a donné envie d’écrire et de composer, afin de proposer des « vraies » chansons, mais comme je le dis souvent, je n’ai jamais rêvé d’être chanteuse. Quand j’étais petite, je rêvais de devenir musicienne. Pour la petite anecdote, je me rappelle faire de la air batterie sur mon CD des Hanson ! J’aurais adoré devenir batteuse mais la guitare est arrivée. Je te dirais que je me suis toujours positionnée comme guitariste avant de me positionner comme chanteuse. La voix a mis du temps à venir et à s’assumer, et cela est venu avec à l’écriture. Comme j’ai toujours eu un rapport exutoire à la plume, j’écris sur des choses personnelles, profondes, et je ne me voyais pas donner ces textes pour qu’ils soient chantés par quelqu’un d’autre. Je me suis décomplexée par rapport au chant grâce à Justine, avec qui je chantais énormément, en voiture, ou comme ça pour s’amuser, sur les cd que nous écoutions.
Pourquoi L*Astérisk ?
Je dessinais pas mal quand j’étais plus jeune et j’accolais toujours un astérisque à mon surnom quand je signais. Ce caractère m’a toujours fascinée. Le fait de pouvoir préciser un détail, souligner l’important du sens d’un mot que tu veux appuyer, je ne saurai te dire pourquoi mais le rôle de l’astérisque m’a plu. A l’époque avec cet astérisque, je précisais que ce n’était pas la Marie de tous les jours, c’était comme un alter ego artistique. Le fait que maintenant cet astérisque se retrouve en mode écrit, c’est assez récent et cela est en partie dû au référencement quasi impossible sur Internet. Depuis quelques temps déjà, les gens commençaient à m’appeler L*Astérisk et avec mes équipes, nous avons opté pour ce nom de scène entièrement assumé.
Évolues-tu dans d’autres sphères artistiques comme la danse par exemple comme le laisse entendre le clip de « Oulefalesam » ?
Ta question est drôle et je dois te répondre que non, mais si je suis honnête, la danse est une grande frustration. J’adore danser… J’ai fait un peu de danse quand j’étais vraiment toute petite mais j’ai très vite complexé. La danse est un gros lâcher prise et je ne concevais pas de me retrouver avec plein de gens et une prof et danser devant un miroir. Je n’ai jamais eu « les couilles » de lâcher ce complexe afin d’oser même si j’ai eu des opportunités notamment par rapport à la danse Hip Hop, mais c’était vraiment en dilettante. C’est une grande frustration au final, et je le regrette un peu aujourd’hui, mais la vie n’est pas finie ! Pour le clip illustrant « Oulefalesam », c’est mon ami PYV qui m’a aidé pour la chorégraphie.
Que signifie ce titre, d’ailleurs ?
Tu auras beau retourner le dictionnaire, tu ne trouveras pas ce mot car, en soit, il ne veut rien dire, car il n’existe pas ce mot. « Oulefalesam » est un cri du cœur, un cri des tripes, un cri du ventre, un cri d’apaisement. Il est sorti comme ça, d’un coup, avec ces sons, qui n’ont jamais plus bougés. Lors d’une résidence il y a bien 10 ans, j’apprenais le décès de mon grand-père pour qui j’avais une assez haute estime. J’ai pris ce décès en pleine tête, j’ai laissé mon équipe qui mangeait, et je suis allée jouer au plateau, j’en avais besoin, et en improvisant, ce « cri » est sorti directement. Au fil du temps il est devenu un mantra, qui m’apaisait. Quelques années plus tard, ce mantra a été relié à une histoire d’amour passionnelle, qui a connu des gros hauts mais des gros bas… Oulefalesam est un pansement pour âme.
Comment présenterais-tu l’univers musical de ton nouvel album intitulé « A Travers » ?
Je dirais hybride. Dans cet album, j’ai poussé au maximum mes deux grosses influences qui sont la chanson Hip Hop et l’Electro/Trip Hop. Mon pote Yotta (Cédric Vanderstraeten) qui a réalisé ce second album avec moi a su donner vie à tous ces trucs que j’avais dans la tête.
De quoi parles-tu dans tes textes ?
Je te dirais qu’en gros, sur ce deuxième album, je parle de rencontre, de rupture et du monde qui nous entoure. Il y a aussi deux chansons qui font référence à une période assez noire de ma vie où j’ai eu de sérieux problèmes de santé.
Comment est né le texte de « Betty Jane » écrit par Joseph D’Anvers ?
Ce titre est un vrai cadeau de Joseph, qui rentrait complètement dans les thématiques de cet album. A l’époque, je travaillais avec Amélie De Chassey, qui était également manageuse de Joseph et c’est en lui faisant écouter mes maquettes qu’elle m’a dit qu’il faudrait que je m’ouvre un peu plus, car mes textes étaient assez sombres et beaucoup portés sur moi. Je me souviens lui avoir dit que je chanterai le bonheur quand je l’aurai trouvé… Elle m’a alors mis au défi de chanter les mots de quelqu’un d’autre. Pour moi, c’était compliqué, car il fallait vraiment que le texte « matche » avec ce que je suis, ce que j’ai vécu, afin que je puisse porter les mots de l’auteur. Elle a contacté Joseph qui lui a envoyé plusieurs guitares-voix, dont « Betty Jane » et j’ai accroché au titre et aux mots. Le texte était assez troublant car il y avait des coïncidences avec ma vie. On m’a donné carte blanche pour l’arranger, le réaliser et l’interpréter, j’ai alors cherché comment mettre « Betty Jane » à la sauce Mary L*Astérisk. Je me suis lancée, nous avons envoyé le titre à Joseph qui a validé, et « Betty Jane » était née pour mon album.
A Quoi ressemble Mary L*Astérisk sur scène ?
Sur scène, je suis en solo mais avec des petits joujoux. Ce que j’appelle ma petite boite magique est un looper RC50 avec lequel j’enregistre tout en direct, afin que le public puisse vraiment voir la chanson se façonner au fur et à mesure. En plus de ma boite magique et de ma guitare Folk, j’ai récemment ajouté un Pad SPDSX en raccord avec toutes les influences Electro que l’on retrouve sur ce deuxième album. J’ai aussi une guitare Fender Telecaster qui apporte un nouveau son qui change du côté Folk et j’ai des nouvelles pédales d’effets. Comme je dis souvent, Mary* est seule sur scène mais elle « fait mine qu’elle est plein », d’où le côté magique du sampling.
L’énergie qui se dégage de toi sur scène est bluffante. Est-ce que le public met en avant quand il vient de voir à la fin d’un show ?
Franchement, oui. Quand on me fait des retours, ce sont les mots énergie et authenticité qui reviennent souvent. On me parle aussi beaucoup de l’humour, car je ballade les gens entre blagues et chansons profondes et assez sombres. Je pense que c’est ça qui fait une certaine originalité. Cela peut être clivant, et je le constate bien, mais je préfère ça à faire la même bouillie qui passe sur NRJ…
Quels sont tes prochains projets ?
A partir de fin janvier, je serai en résidence dans Les Landes afin de monter un peu plus sérieusement quelques titres en duo avec Hantcha, afin de proposer une seconde formule en plus du solo que je garderai forcément, notamment pour les premières parties ou autre opportunités. Hantcha est ma groovy sista, une soeur de coeur, et nous souhaitons nous serrer les coudes toutes les deux. Nous aimerions proposer des tournées où nous alternerions nos prestations, même si c’est loin d’être simple…En 2018, nous allons mettre en images la chanson « A Travers ». Michel Allouche qui a déjà travaillé sur « Oulefalesam » en tant que chef opérateur, le réaliserait et à la lecture du scénario, nous sommes presque dans une sorte de mini court-métrage. Nous allons prendre notre temps et comme cela nécessitera des moyens, je réfléchis à faire peut-être un crowdfunding, ou en tout cas, à trouver un moyen de financer tout ça. Des captations live devraient arriver aussi, afin d’alimenter ma chaîne Youtube, et pouvoir présenter l’évolution du set aujourd’hui, et des dates devraient arriver… !
MARY L*ASTERISK - OULEFALESAM [Clip Officiel]
Extrait de l'album "A travers" de Mary L*Asterisk On Lâche Rien Production - OLRP / Inouïe Distribution / Soulbeats Records / Le Bureau de Lilith Réalisation : Safia Hadjhadjeba Assistant réal ...