« Probablement Les Bahamas » à L’Artistic Théâtre, nous y étions !

Ne vous fiez pas au titre de cette pièce de Martin Crimp, vous ne vous embarquerez pas pour une destination de rêve à l’autre bout du monde même si les Bahamas sont cités par Milly et Frank qui reçoivent chez eux un invité à qui ils racontent tout et rien ; du moins, c’est ce que l’on pourrait croire au premier abord…

Sous ce qui pourrait paraitre un insignifiant bavarde quelque chose est là, des vérités remontent comme par exemple la peur de l’autre et ce racisme se dirige tout aussi bien contre les Africains, les Hollandais ou les Espagnols.

Les deux retraités ne voyagent pas autant que leur fils ou leurs amis et ce sont ces derniers alors qu'ils ne sont pas présents physiquement qui au final deviennent les personnages principaux ; comme si Milly et Frank vivaient une vie par procuration.

Chez eux, vit Marijka une jeune fille au pair qui apporte un peu de fraicheur dans cette pièce même si c’est elle qui lors d’un monologue fait remonter à la surface des choses non révélées jusqu’alors.

Le danger vient de l’extérieur, la violence, le viol, la drogue, les agressions, voici quelques thèmes abordés lors de cette discussion avec celui dont on ne distingue pas les traits et qui pourrait symboliser la porte d’entrée dans cette demeure pour le public.

Le spectateur entre directement dans cette maison dès le début de la pièce et reste comme happé jusqu’à la fin de la représentation.

Parmi les points forts, il y a bien sûr le jeu des trois comédiens, Catherine Salviat, Jacques Bondoux et Heidi-Eva Clavier mais également le magnifique décor qui recréé parfaitement une maison entière, cinq pièces et un jardin, nous devons vous dire que nous avons vu rarement au théâtre une pareille splendeur et cela permet encore plus de se croire en plein cœur de « l’action ».

« Probablement Les Bahamas » mis en scène par Anne-Marie Lazarini est une pièce intéressante et intemporelle alors qu’elle a quand même été écrite dans les années 80.