« Juste La Fin Du Monde » au Théâtre Montmartre Galabru, nous y étions !
« Juste La Fin Du Monde », pièce écrite par Jean-Luc Lagarce, date de 1990 mais demeure intemporelle car le sujet peut encore toucher n’importe quelle famille.
Terry Misseraoui n’a pas choisi la facilité car ce texte n’est pas évident, le thème est lourd, pesant, triste mais le metteur en scène relève le défi et propose quelque chose de fort et d’assez cinématographique sur scène.
Jean-Luc Lagarce a écrit ce drame familial alors qu’il se savait atteint du Sida et la mort est donc omniprésente dans la pièce, d’ailleurs le metteur en scène la personnalise même à un moment donné puisque Louis le personnage principal exécute une danse macabre avec la grande faucheuse.
Forcément, le spectateur est touché par cet homme qui revient dans sa famille après des années d’absence afin de leur apprendre sa mort prochaine mais les tensions autour de la table entre les cinq personnages « plombent » l’atmosphère.
Absence, jalousie, solitude, mort, autant de thèmes peu joyeux qui sont ici traités de manière brillante.
Noëlle Malacchina, Guillaume Chabaud, Isabelle Toris, Romain Moine et Laure Massard ne donnent pas l’impression de jouer mais d’être tout simplement et de ce fait, le spectateur est totalement immergé au sein de cette famille, il est au plein cœur de cette intimité et il peut ressentir une certaine sensation de voyeurisme.
Mention spéciale à Guillaume Chabaud qui incarne Antoine le frère de Louis car le comédien dont le rôle prend de plus en plus d’ampleur tout au long de la pièce se révèle être un atout certain pour « Juste La Fin Du Monde » tant son interprétation est puissante. Cet « outsider » dans la pièce est le personnage le plus intéressant au final.