La très glamour Mademoiselle A vous présente son spectacle « Mon Gainsbourg A Moi » !

Peux-tu nous en dire plus sur toi et sur ton parcours ?

Je te dirais que ce qui est drôle est le fait que pour les chanteurs, je suis comédienne et que pour les comédiens, je suis chanteuse. Ici en France, on a un peu du mal à avoir des artistes pluridisciplinaires. Moi-même, je ne me définis ni comme chanteuse, ni comme comédienne mais comme une artiste. Je me sers du don que j’ai qui est d’utiliser ma voix mais aussi mon corps et ma tête. A la base, j’ai toujours voulu être comédienne et j’ai fait pour cela le Cours Simon. J’y ai été un peu poussée par ma grand-mère qui voyait en moi la réincarnation de Brigitte Bardot mais j’en ai également été empêchée par mon père pour qui il fallait d’abord passer son BAC, faire des études et pour qui les comédiennes étaient des putes. Comme mon père est quand même quelqu’un d’intelligent, il m’a proposé de travailler d’abord derrière la caméra. J’ai fait une école de cinéma et j’ai fini à la télé pour différentes boites de production. J’ai notamment travaillé avec Kad et Olivier. J’ai très rapidement eu envie de faire des choses plus sérieuses et je me suis intéressée au journalisme et aux reportages. De fil en aiguilles, je suis devenue la coordinatrice de feu Benoît Duquesne sur « Complément d’Enquête » et c’est à ce moment-là que j’y ai rencontré celui qui est aujourd’hui mon mari. Le coup de foudre existe bien ! C’est Cyrille qui a découvert en moi des qualités de chanteuse et qui m’a permis de me réaliser. J’ai chanté dans un caveau à Montmartre, j’ai gagné un concours et je me suis retrouvée à chanter.

Comment nous présenterais-tu « Mon Gainsbourg A Moi » ?

C’est une pièce de théâtre musicale. « Mon Gainsbourg A Moi » a été écrit comme un one woman show, je suis seule en scène à raconter mon histoire. Je pense que l’on parle mieux de ce que l’on connait, c’est-à-dire soi-même. La pièce commence quand j’ai 11 ans et va jusqu’à aujourd’hui. L’originalité de ce spectacle est d’avoir su trouver une quinzaine de titres de Gainsbourg que nous avons intégré à la mise en scène. Les paroles sont en parfaite adéquation avec ce que je raconte. Ça a été le vrai coup de génie mais en même la plus grande difficulté car il a fallu choisir entre des centaines de chansons. Je pourrais jouer ce spectacle chaque soir avec des chansons différentes de Gainsbourg. Le vrai désir a été aussi de faire découvrir ou redécouvrir des chansons un peu oubliées. Dans ce spectacle, il fallait oser porter ce message de liberté et de féminisme que j'ai appris à assumer. 

D’où te vient cet amour pour l’homme à la tête de chou ?

Cela fait très longtemps que je suis en admiration devant son génie de l’écriture. Je suis rentrée dans Gainsbourg grâce à sa musique. J’aime ses mélodies. J’ai 35 ans et je n’ai donc pas vraiment connu Gainsbourg de son vivant. J’ai découvert le personnage après car j'en ai que de vagues souvenirs de mon enfance.

Comment est née l’idée de ton spectacle ?

Au fur et à mesure de mon évolution personnelle, je me suis rendue compte que j’avais des choses nécessaires à dire et j’en avais un peu marre de faire des reprises. Une fois que j’ai eu mon fils, je me suis posé la question de savoir ce que j’allais faire à l’avenir. J’avais envie de créer quelque chose mais je n’avais ni le courage ni l’inspiration pour écrire des chansons moi-même. J’ai cherché un thème. Je voulais raconter cette histoire mais je voulais qu’il y ait de la musique dedans. C’est tout bête, j’ai retrouvé un double DVD collector de toute l’œuvre de Serge Gainsbourg que mon mari Cyrille m’avait offert longtemps avant et j’ai tout regardé. Je me suis reconnue dans ses propos et ses chansons. Je me suis rendue compte que nous avions beaucoup de points en commun, du plus petit ou plus gros détail. Je me suis dit qui mieux que lui pour m’aider à raconter cette histoire car il était le symbole de la liberté et du sulfureux. J’y ai juste rajouté une touche de glamour. C’était un pari pour une femme de chanter du Gainsbourg.

Quelle chanson aurais-tu voulu que Gainsbourg t’écrive ?

Très honnêtement, j’aurais aimé qu’il m’écrive une chanson baptisée « Mademoiselle A » et que ce soit la plus belle chanson qui soit.

Un album avec des chansons du spectacle est-il prévu ?

Oui car nous avons les droits depuis un an grâce aux quatre héritiers de Serge Gainsbourg. Nous pouvons faire des reprises officielles. Nous avons sorti « Poupée de cire, Poupée de Son ». Nous avons déjà enregistré le prochain single. Nous réunirons plus tard sur un album les singles que nous allons sortir les uns après les autres. C’est un grand honneur pour moi d’avoir pu travailler avec Kamil Rustam sur le premier single car il a travaillé avec Bashung, Gainsbourg, France Gall et des grands artistes Américains.

Quels ont été les retours de la famille du chanteur ?

Jane Birkin n’est pas venue voir le spectacle mais je l’ai rencontré, elle a été très adorable et attentive et elle m’a dit que Gainsbourg m’aurait adoré et qu’il m’aurait fait chanter. J’ai rencontré Lulu, nous avons discuté, il m’a remercié pour son père mais aussi pour la façon glamour dont je fais ce spectacle. Je n’ai pas rencontré Charlotte mais elle a donné son accord après avoir tout écouté et tout vu. Pour moi, c’est déjà énorme car je suis très fan de Charlotte Gainsbourg en tant que chanteuse et tant que comédienne.

Peux-tu nous présenter ton acolyte sur scène ?

Mathieu Lucas a arrangé les morceaux et il les joue sur scène. De par son talent et de par son génie, Mathieu a pris sa place et maintenant il a une part entière en tant que comédien dans la pièce mais il faut savoir qu’au début, il ne voulait même pas se lever de derrière son piano. Nous avons rusé avec le metteur en scène pour qu’il mette sa timidité de côté et maintenant, il s’est pris au jeu. Il se trouve qu’il a énormément de talent et une très belle présence et c’est devenu un duo.

Quel passage de ton spectacle te procure le plus de plaisir ?

Cela dépend des soirs. Parfois, il y a des scènes que je n’ai pas envie de jouer.

Quels sont tes prochains projets ?

J’aimerais continuer à faire vivre ce spectacle qui pour moi n’est qu’au début. Je souhaite qu’il soit de plus en plus vu. Dans mes projets, on retrouve l’album de reprises officielles mais également un disque de chansons originales. Nous avons déjà environ six titres et nous avons très envie de nous lancer !

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir sur les planches au Théâtre Trévise ?

Je dirais qu’il ne faut pas se contenter de dire j’aime ou j’aime pas Gainsbourg qui est un peu une très belle excuse dans ce spectacle. Les questions qu’il faut se poser sont est-ce que j’ai envie de voir un spectacle avec une femme libre qui raconte librement sa vie, est-ce que j’ai envie de me laisser emporter dans une histoire un peu différente qui va certainement me chambouler et me faire réfléchir, est-ce que j’ai envie de me remettre en cause et de me laisser entraîner dans une autre galaxie un peu fantasmagorique. Venez vous ouvrir esprit sans avoir d’a priori !