Rencontre avec Marc Collin qui nous en dit plus sur Nouvelle Vague !

Comment est né le projet Nouvelle Vague ?

A la base, Nouvelle Vague est un concept. C’est une idée de producteur de vouloir reprendre des morceaux et de rendre hommage aux groupes des années 80 dits new-wave que j’adorais en prouvant qu’ils avaient écrit de sublimes chansons. Pour toute une génération, ce sont de véritables standards. Pour ma part, je suis plus attiré par The Cure et New Order que par The Beatles ou Stevie Wonder.

Quel est l’essence même de ce projet ?

Pour aller plus loin que cela, j’ai décidé d’amener ces chansons à Rio dans les années 60 et de les habiller totalement différemment. J’ai appelé Olivier Libaux qui est guitariste et passionné par la new-wave tout comme moi. Nous avons fait des essais dans mon studio à Paris alors que nous n’étions pas du tout issus du milieu de la bossa, nous n’avons pas du tout travaillé avec des musiciens Brésiliens ou de jazz et c’est ce qui a créé ce son un peu unique.

Comment expliqueriez-vous le travail à fournir pour adapter ces chansons déjà connues ?

Il faut réarranger des chansons dites punk. Il faut leur enlever tout leur habillage extravagant, politique, dur, violent et froid pour en retirer quelque chose que l’on va transformer en quelque chose de sensuel et d’élégant. Le but est de les amener totalement ailleurs. Pour le public, je pense que cela est quelque chose d’unique et d’inattendu car ces chansons ont été chantées par des hommes en colère et qui avaient froid dans les années 80 la plupart du temps alors que nous les faisons chanter 30 ans plus tard par des jeunes filles chaleureuses et sensuelles.

La gente féminine a toujours été très importante dans votre carrière me semble-t-il ?

Je pense que faire dire quelque chose à une femme, c’est comme lui écrire un rôle quand on est un homme. C’est plus facile d’exprimer quelque chose de personnel à travers les paroles d’une femme. C’est toujours aimé les cinéastes comme Bergman ou Antonioni dont les films étaient peuplés d’héroïnes féminines. Pour moi, c’est une façon de faire de la musique personnelle tout en mettant quelqu’un d’autre au premier rang et je pense que ce décalage est très intéressant.

Quelles sont les « nouveautés » dans le nouvel album de Nouvelle Vague intitulé « I Could Be Happy » ?

La principale nouveauté est d’avoir mis des chansons originales à côté de reprises. Nous ne l’avions jamais fait auparavant et c’est un peu osé mais c’est bien de faire se côtoyer une chanson des Cure avec une chanson d’Elodie Frégé ou une chanson de Marc Collin avec une de Brian Eno. Il y a également de nouvelles chanteuses que nous présentons pour la première fois sur disque. Sur « I Could Be Happy », vous pouvez retrouver Liset Alea, Elodie Frégé et Clara Luciani.

Quelle serait le plus de Nouvelle Vague ?

Là où nous avons toujours fait la différence avec d’autres groupes dits de reprises, c’est sur le choix des titres car nous ne reprenons pas les morceaux les plus connus du grand public mais des fans. Je dirais que c’est ça notre plus.

Comment est perçu Nouvelle Vague à l’étranger ?

Nouvelle Vague est très bien perçu à l’étranger et pour la petite histoire, nous avons signé sur un label Anglais à l’origine et cela a tout changé. Il se trouve que les maisons de disque en France n’ont pas compris ce qu’était le projet Nouvelle Vague mais un gros label indépendant Anglais l’a compris de suite. Nous sommes sortis comme un groupe international et non comme un groupe Français. Nous avons signé par la suite sur le label Américain de David Byrne. Nous sommes beaucoup plus connus à l’étranger qu’en France.

Quel serait votre morceau favori sur le cru 2016 ?

Si je ne connaissais pas du tout Nouvelle Vague, je pense que je serais sensible au projet au travers d’« Athol Brose » qui est un cover de Cocteau Twins mais aussi grâce à « All Cats Are Grey » de The Cure mais je trouve aussi que « La Pluie Et Le Beau Temps » est un très beau morceau. J’aime forcément « Algo Familiar » et « Loneliness » les morceaux que j’ai composé moi-même.

Y aura-t-il une suite à Bristol ?

Non car c’était un projet tout comme à l’époque « Hollywood, Mon Amour ». J’ai eu cette envie de faire un album autour de la scène de Bristol et du trip hop mais on ne peut pas faire trop de projets, si on veut que cela marche, il faut porter son projet et être derrière. Je ne peux pas porter quarante projets et je préfère me concentrer sur Nouvelle Vague.

Quels sont vos prochains projets ?

Je travaille sur un projet musical qui s’appelle Corine et je produis également l’album de Mona Soyoc qui était la chanteuse du groupe KaS Product. Mona est une femme dont j’étais très fan quand j’étais plus jeune et pour moi, c’est un peu comme si la boucle était bouclée en travaillant avec elle. J’ai écrit le scénario d’un film que j’espère tourner l’année prochaine.