Rencontre avec la comédienne Laure-Estelle Nézan à l’affiche de la pièce « Le Village Est A 12 Kilomètres…Environ ! »
Peux-tu te présenter à nos lecteurs et nous en dire plus sur ton parcours ?
Je suis comédienne et j’ai grandi à Angers. J’ai commencé à faire du théâtre tardivement il y a une dizaine d’années mais cela me tentait depuis longtemps. Je dois t’avouer que j’avais super peur des premiers rôles, des trous de texte et de la lumière sur moi. En arrivant à Paris, j’avais un travail alimentaire pour financer mes cours au Cours Florent et mon logement. Cela fait deux ans que j’ai quitté ce travail et ce choix fut le bon, j’en suis très heureuse, plus épanouie et je ne m’ennuie pas une seule seconde !
J’ai lu dans ta biographie que tu chantais également. Te verrais-tu participer à une comédie musicale ?
C’est drôle car cela ne m’attirait pas du tout il y a quelques années et depuis deux ou trois ans ça m’intéresse de plus en plus. J’ai envie de me perfectionner dans d’autres domaines artistiques et le chant et la danse en font parti. C’est un challenge car ce n’est pas évident d’intégrer ce milieu quand on ne chante pas ou ne danse pas depuis longtemps mais je ne désespère pas et je vais me former. J’ai toujours voulu chanter et c’est grâce à Vincent Mignault et Nicolas Fumo, deux amis comédiens, auteurs et metteurs en scène de talent, que j’ai pu jouer et chanter sur scène dans « Brassens, Lettres à Toussenot ». Nous continuons ce spectacle en tournée !
Peux-tu nous éclairer sur ce qu’est l’art délicat de la lecture au théâtre ?
Tu fais référence à « Love Letters ». La lecture au théâtre est tout simplement quand on a le texte sous les yeux et qu’on le lit au public. On raconte une histoire et comme c’est une lecture, nous sommes à une table, il n’y a pas de déplacements. On essaye de faire vivre le texte comme si nous n’étions pas en train de lire. Cet exercice a été très agréable et le texte aidait énormément. Il faut puiser l’énergie différemment pour faire vivre le texte et passer les émotions.
Tu es actuellement à l’affiche de la pièce « Le Village Est à 12 Kilomètres…Environ ! ». Quel en est le pitch ?
C’est l’histoire de trois super copines qui décident de s’éloigner de leurs mecs pour le weekend en partant dans la Creuse dans la maison des grands-parents décédés de l’une d’entre elles. Il s’avère que leur escapade ne va pas être de tout repos car la maison est hantée. Elles vont se sentir en danger et cela va les amener à se livrer sur ce qu’elles ressentent et être un peu plus vraies que lors d’une relation où on se raconte que tout va bien sans véritable profondeur. Elles vont s’émanciper à coups de hache !
Comment décrirais-tu cette pièce ?
Je dirais que c’est une comédie fantastique où il y a des moments très drôles, d’autres plus dramatiques et certains complètement fantastiques. Les deux auteurs Maud Heywang et Stéphanie Gesnel ont fait un mélange détonnant en parlant de la condition féminine sur fond de film d’horreur.
Qui est ton personnage ?
J’interprète Hélène, je suis la petite fille des grands-parents décédés et donc celle qui invite ses amies à aller dans la maison. Hélène est très contente de retourner dans la maison de son enfance. Son mari n’est pas très tendre avec elle et lui impose sa vision de la vie. Etant influençable, elle se persuade que c’est bien pour elle et qu’elle a besoin de ça. Elle a du caractère mais l’amour fait qu’elle s’est perdue et est devenue celle que son mari voulait. En venant voir la pièce, vous pourrez vous apercevoir qu’Hélène va changer de vie.
Comment qualifierais-tu les deux autres personnages t’accompagnant ?
Roxanne qui est interprétée par Laetitia Giorda, est une fashionista qui ne mâche pas ses mots, c’est une guerrière qui est brute de décoffrage. Roxanne est très honnête et peut parfois en être violente et méchante dans les conseils qu’elle donne à ses amies. Louise qui est jouée par Ludivine Desrousseaux est une hypocondriaque. Elle est intelligente mais un peu à l’ouest. Louise se fait piquer son job par son mari et on sent qu’elle en a un peu ras le bol. Elle est un peu perchée, elle ressent les ondes autour d’elle et croit aux fantômes. Les trois personnages réunis donnent un cocktail explosif !
Que mettrais-tu en avant dans cette pièce ?
C’est une pièce qui se situe dans un style nouveau et peu vu au théâtre. Alain Cerrer, notre metteur en scène, a d’ailleurs vraiment tout travaillé avec minutie tant au niveau de la direction d’actrices que la gestion du décor et des costumes. C’est une pièce qui interpellera les gens et qui ne laissera pas indifférent. Je dirais que c’est le genre de pièce à déclencher des passions et j’aime bien ça !
Penses-tu qu’une adaptation ciné serait envisageable ?
Carrément ! Nous en parlions avec les auteurs récemment. Cette pièce s’adapterait très bien au cinéma. On pourrait garder l’humour de la pièce en y ajoutant plus de fantastique avec de vrais effets spéciaux. Avec une adaptation cinématographique, on y verrait de vrais zombies, des fantômes et chaises qui tournent.
T’es-tu mise en condition pour ce rôle en revoyant des classiques ?
J’aime beaucoup les films de zombies mais oui, j’ai revu « L’Exorciste » pour nourrir la scène finale du spectacle, il fallait que ce soit une scène crédible et efficace.
Quels sont tes prochains projets ?
On continue la pièce sur Brassens en tournée à Lyon fin février durant une semaine. Il y a une pièce pour enfants sur le thème du fromage qui se profile ainsi qu’une nouvelle pièce sur la condition de pères que nous jouerons à Avignon cet été avec la même équipe que celle qui était sur Brassens et une autre comédie dont on m’a parlé récemment devrait voir le jour mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.