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Le chanteur Louis-Jean Cormier arrive enfin en France ! Rencontre à Paris !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Maude Chauvin

Photo Maude Chauvin

Peux-tu te présenter aux lecteurs qui ne te connaitraient pas encore ?

Je m’appelle Louis-Jean Cormier, je suis un artisan de la chanson Francophone et je viens de Montréal au Québec. Je viens lancer en France mon dernier disque solo qui s’appelle « Les Grandes Artères ». Je dis disque solo car j’ai évolué durant 15 ans au sein d’un groupe qui a forgé sa notoriété au fil du temps et qui finalement m’a fait découvrir également me permettant de construire mon projet solo d’une bien belle façon. Je suis très content de revenir travailler en France grâce au label Yotanka et me voici fin prêt à prendre d’assaut le public Français.

Tu as évolué au sein du groupe Karkwa depuis 1998. Quel a été le déclic pour te lancer en solo en 2012 ?

Cela a été un drôle de déclic. Nous avons décidé de prendre une pause avec le groupe et il nous restait un an et demi de tournée à faire. Chaque membre du groupe a eu l’occasion de réfléchir à ce qu’il voulait faire. Pour ma part, j’ai toujours composé des chansons comme un fil continu. J’écrivais mais peut-être plus dans une démarche de donner des chansons à d’autres et je commençais à les accumuler. Finalement, je ne les trouvais pas fâcheuses du tout et je me suis dit pourquoi ne pas essayer de faire un petit truc en solo. Il n’y avait vraiment rien de précis, c’était un épisode en parallèle avec Karkwa et puis, je pense que je me suis fait prendre à mon propre jeu. J’ai aimé ces chansons, j’ai fait un disque qui est sorti, cela a été une sorte d’explosion. Le public était prêt pour cela tout comme moi. Les gens ne voulaient pas que Karkwa arrête mais ils retrouvaient le chanteur sous une autre formule. Cela a donné quelque chose qui m’a autant surpris que bien du monde dans mon équipe, ce succès était insoupçonné et cela est devenu plus populaire que Karkwa.

Photo Sarah Marcotte-Boislard

Photo Sarah Marcotte-Boislard

Comment qualifierais-tu justement ton premier album qui a reçu plusieurs prix ?

Insoupçonné ! (Rires). C’est un disque qui était très bricolé. Généralement, ce genre de disque donne des choses très éclectiques mais celui-ci était très homogène. Cet album exprimait de manière différente ce que je voulais dire ou ce que j’avais déjà pu dire. Comme c’était un projet solo, je voulais que ma plume soit plus directe et plus terre à terre mais aussi plus fédératrice pour emmener les gens dans ces histoires-là. La musique de Karkwa était plus Britrock alors que cette musique sous le nom de Louis-Jean Cormier est plus folk Américaine et plus orchestrale et cinématographique de temps en temps.

« Les Grandes Artères » ton second disque est-il différent de ton premier disque « Le 13ème Etage » ?

Absolument, il est beaucoup plus torturé et sinueux. C’est un album encore plus cinématographique et visuel que le premier. Il y a vraiment une histoire et un questionnement sur l’amour, sur le cœur, sur les ruptures, sur les retours, sur la liberté à l’intérieur de l’amour ou du couple, sur la vie de tous les jours et sur le temps. Je suis en train de t’énumérer les sujets des chansons de tout le monde mais ce disque-là est autant le décor des villes que les boulevards que l’on envahit quand on manifeste ou que les grandes artères du cœur qui nous mènent à nous poser des questions.

Le chanteur Louis-Jean Cormier arrive enfin en France ! Rencontre à Paris !

Pourquoi ne sort-il que maintenant en France ?

Je ne sais pas ! (Rires). Prochaine question ! Tout d’abord, si nous n’avons pas sorti le disque « 13ème Etage » en France, c’est parce que nous travaillions très fort chez nous et je n’avais pratiquement pas de temps à donner à un producteur en France. Nous étions sur le coup d’un projet avec un promoteur ici mais cela est tombé à l’eau bien malgré nous. Cela a été un petit signe de la vie et nous nous sommes dits que nous attendrions le prochain pour venir en France. J’ai ce petit défaut d’être un accro au travail, j’avais à peine terminer la tournée de l’album « 13ème Etage » que j’étais déjà dans la construction du nouveau disque. A la sortie de l’album au Québec, je suis de suite reparti sur les routes et cela n’a peut-être pas aidé la gestion de signature de contrats à l’international. Ceci explique le décalage d’un an et quelques mois entre le Québec et la France mais cela était souvent le cas avec les disques de Karkwa.

Comment nous présenterais-tu « Si Tu Reviens » le premier extrait de ton nouvel album ?

« Si Tu Reviens » est une chanson fulgurante qui est arrivée d’un coup sec, elle est sortie en l’espace d’une vingtaine de minutes et c’est souvent le cas des meilleures chansons présentes sur des disques car ce sont des chansons solides. On a l’impression que c’est quelque d’autre qui écrit ces chansons. Je te dirais que c’est une chanson bricolée qui parle de bricolage amoureux. C’est une demande officielle d’une personne esseulée qui voudrait retrouver son alter ego à l’intérieur d’une œuvre d’art. Il se décrit comme une toile bricolée et cela donne une espèce de robot/bonhomme/œuvre d’art. C’est un angle que je n’avais pas vu venir, cela a été une inspiration soudaine et je me suis senti presque comme un artiste peintre à la fin de l’écriture de ce titre. On dit souvent que les chansons d’amour sont les meilleures chansons au monde car c’est le sujet de prédilection de tout être humain, c’est quelque chose qu’il a vécu ou qu’il espère vivre.

Qu’en est-il du clip ?

C’est sensiblement la même réponse qu’à la question précédente. C’était tellement simple que je me suis dit qu’il fallait le faire. Il fallait filmer un artiste peintre en l’occurrence mon ami Fabrice Landry en train de construire ce bonhomme-là avec des ralentis et des accélérations. C’est certainement l’un des clips les plus simples et des moins dispendieux mais il a été nominé et il a eu des prix chez nous. C’est drôle la vie car des fois, on se casse la tête pour faire des clips alors que la réponse est toute simple.

Photo Alexandre Leclerc

Photo Alexandre Leclerc

Que signifie l’expression « hurler des chaudières » ?

« Hurler des chaudières d’encre noire sur le bonheur » est l’une de mes phrases préférées. C’est une façon de dire que l’on va vider son cœur, que l’on va vomir la noirceur que l’on a sur le cœur pour aller mieux. Dans ce cas, on s’est tellement déchiré que l’on a salit notre bonheur en se hurlant des bêtises. C’est une façon imagée et poétique de dire les choses. J’avais du mal à dénouer les choses avec cette phrase-là et c’est ma fille Camille qui avait 7 ans à cette époque qui m’a aidé.

Qui retrouve-t-on dans tes inspirations ?

Je pourrais te citer le chanteur Québécois Gilles Vigneault, le chanteur Canadien Neil Young, le groupe Britannique The Beatles, le chanteur Américain bricolé, éclectique et fou Sufjan Stevens, Noir Désir, Ennio Morricone, Claude Debussy, Kendrick Lamar et tout plein de monde.

Photo LePetitRusse

Photo LePetitRusse

Il y a une reprise sur ce deuxième album. Peux-tu nous parler de « Complot D’Enfants » ?

C’est une chanson de l’une de mes influences que je n’ai pas citées. C’est une chanson de notre doyen Felix Leclerc, c’est lui qui nous a ouvert les portes. « Complot D’Enfants » est une vieille chanson de Felix Leclerc qui date de la fin des années 60. Nos deux versions sont très différentes et cette chanson symbolise le souffle juvénile de la fugue des enfants pour un avenir meilleur et cela représente beaucoup la politique Québécoise. Nous avions besoin d’une chanson un peu plus rythmée et cette chanson a joué un rôle de défibrillateur dans cet album.

Quels sont tes prochains projets ?

Pour l’invasion Française, nous allons y aller étape par étape mais dans un cycle normal (rires). Nous avons lancé « Si Tu Reviens » comme premier single et nous switcherons ensuite avec « St-Michel ». Je reviendrais pour faire des spectacles ici en France. Avec mon projet solo, nous avons fait plus de 400 spectacles au Québec et on est en train de tâter le terrain pour la France. On espère faire des premières parties, avoir des passages à la télévision… Je vais partir en solo sur la route au Québec, c’est la première fois pour moi et je vais également animer une émission de musique qui s’appellera « Microphone ». Nous allons tire-bouchonner et réinventer des chansons avec des artistes. Cela va être quelque chose de très fun.