Rencontre avec le duo Suisse Aliose dans les locaux de Warner à Paris !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous dire comment vous vous êtes rencontrés ?

Alizé : Nous sommes le duo Aliose composé de Xavier Michel et de moi-même Alizé Oswald. Nous nous rencontrés il y a quelques années lors d’ateliers pour auteurs, compositeurs et interprètes. Cela a tout de suite matché entre nous et nous avons eu envie de faire des chansons ensemble et nous voici maintenant devant vous pour vous présenter notre nouvel EP.

Xavier : Nous nous sommes rencontrés à Nyon en Suisse au bord du lac.

Faire de la musique ensemble a-t-elle été une évidence dès le départ ?

X : En fait, oui. Au début, Alizé n’écrivait pas encore des chansons puis nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes trouvés tout de suite sur l’écriture et nous avons beaucoup écrit ensemble que ce soit les textes ou les musiques et ce n’est pas un exercice facile. Nous nous sommes également trouvés sur l’alliance des voix et c’est cela qui a fait un petit peu l’identité du projet.

Pouvez-vous nous expliquer votre nom de scène ?

A : C’est une grande question ! Nous venons de Suisse et l’aliose est une plante magique qui pousse dans les montagnes et qui rend accro (rires). Nous allons voir si cela fonctionne sur vous !

Vous qui avez déjà un joli parcours en Suisse, pourquoi « Pixels » n’est que votre premier single en France ?

A : C’est une grande question également ! Je ne sais si c’est lié à notre parcours en Suisse. Jusqu’ici, nous avons fait deux albums auto-produits chez nous, nous avons toujours fait les choses par nous-mêmes un peu en indépendants sauf que dans l’évolution du projet, au bout d’un moment, on s’est dit que cela serait super de rendre notre musique encore plus accessible au-delà des frontières Suisse et la France a été une évidence puisque nous parlons la même langue et nous sommes très influencés par la France dans notre culture surtout à Genève. Je dirais donc que c’est plus une question de timing, nous jouons de plus en plus en France, nous avons quelques artistes qui nous soutiennent, c’était le bon moment pour nous de venir par ici.

X : On a eu la chance de faire déjà des jolies choses ici et de voyager déjà pas mal car nous avons des tournées dans les endroits cools. C’était peut-être le bon moment pour nous d’essayer de passer un pallier de plus.

Pouvez-vous nous parler de « Pixels » ? Que raconte ce titre ?

X : On se dit qu’au final la vie est faite de plein de petites images et de souvenirs qui en se formant font une grande image. Quand on rencontre quelqu’un, on apprend à la connaitre de plus en plus et elle est de plus en plus au fond des pixels et des détails. Soit on apprend à l’aimer avec ses différences et ses défauts, soit on s’éloigne, soit on s’enrichit l’un de l’autre, soit on peut se perdre.

A : On aimait bien l’aspect visuel aussi même si le mot pixel peut être un peu casse-gueule. Pour être tout à fait honnêtes, nous écrivons tous nos textes sauf celui-ci qui est de Patrice Genet un auteur Suisse. Nous avons trouvé son texte tellement beau et poétique que la musique est venue naturellement et cela faisait sens.

C’est assez rare que les duos unissent véritablement leurs voix. Etait-ce une « ligne directrice » quand le duo s’est formé ?

A : Pas au tout début car Xavier était plutôt un homme de l’ombre (rires) mais très naturellement sur scène, cela s’est imposé à nous et je dirais que c’est même vraiment la définition d’Aliose, c’est la rencontre de ces deux voix qui en forment une troisième.

X : Nous avons deux voix assez différentes sur le papier quand même.

A : J’ai une voix plus cristalline et Xavier possède une voix plus rocailleuse.

X : Nous jouions tous les deux dès le début mais Alizé chantait plus et c’est venu naturellement tout comme l’écriture dont nous parlions précédemment.

A : Pour moi, cet EP est vraiment l’incarnation du duo car il est parfaitement assumé que ce soit vocalement, dans l’écriture ou dans la composition. Nous sommes très contents de sortir cet EP comme premier disque en France car j’ai l’impression que nous sommes arrivés vraiment à l’identité d’Aliose et à ce que nous avons envie de défendre. On se sent vraiment bien dans nos baskets communes.

Votre EP sort demain. Pouvez-vous nous le présenter ?

A : C’est un EP de cinq titres. Nous sommes très heureux car nous avons eu la chance d’avoir comme réalisateur musical Pierre Jaconelli qui est bien connu en France puisqu’il a fait des albums avec Benjamin Biolay, Zazie, Pascal Obispo, Calogero… Je suis très contente de cette rencontre car cela a matché directement et je trouve que cet EP est un vrai petit cocon avec un joli verni dessus signé Pierre Jaconelli. Les cinq chansons se tiennent bien ensemble.

X : On accorde beaucoup d’importante à la mélodie et à l’alliance du texte avec la musique et c’était important pour nous de raconter des choses même si nous ne sommes pas engagés.

A : Ce ne sont pas juste des chansons d’amour, on parle de la peine de la mort, de notre société de consommation… On aime aborder des vrais sujets qui nous touchent même si ce n’est jamais révolutionnaire et que l’on ne fait pas la morale. On aime aller au-delà de petites histoires que l’on pourrait raconter vite fait.

« Du Sud Au Nord » est-elle justement une chanson engagée ?

X : Je n’aime pas trop le terme engagé mais cette chanson aborde un sujet un peu risqué qui peut apparaître un peu bateau comme ça. Notre intérêt avec ce titre était de dire qu’au fond, nous sommes tous dans le même bateau. Nous vivons dans un monde un peu manichéen mais tout n’est pas tout blanc ou tout noir.

A : On voulait rappeler que nous sommes tous responsables du monde dans lequel on vit et qu’il faut tous y participer.

Quels sont les thèmes qui vous tiennent à cœur dans l’écriture ?

A : Je ne sais pas s’il y a des thèmes précis car je ne me dis jamais ou très rarement que j’aimerais absolument écrire sur un sujet en particulier. Ce sont plutôt des choses que l’on vit ou que l’on voit, des choses vécues par d’autres personnes et qui nous touchent. Nous sommes très sensibles au monde qui nous entoure et à l’humain en général. Je pense que l’on retrouve beaucoup cela dans nos chansons. Jusqu’à très récemment alors que nous sommes un duo garçon-fille, les gens s’attendaient à des chansons d’amour ou de rupture et il y en avait très peu car ce n’est pas le leitmotiv d’Aliose.

X : La chanson « Loin » parle d’un sujet qui touche beaucoup de monde mais qui n’est pas souvent abordé en chanson, celui du fait de ne pas pouvoir avoir d’enfant. « Sans Ta Peau » traite du manque, c’est une chanson d’amour mais vu sous un autre angle.

A : Nous nous sommes rendus compte que nous étions très nostalgiques en fait de la notion de manque car nous sommes dans un monde hyper connecté où l’on se parle et on s’écrit sans cesse mais c’est vrai qu’à une époque, on s’écrivait des lettres à des milliers de kilomètres et on les attendait impatiemment… La notion de manque est quelque chose que j’aime assez.

Cet EP est-il un avant-goût de votre prochain album ?

X : Clairement, je pense que nous avons trouvé vraiment notre couleur mais également une équipe qui nous plait. Je pense que l’album aura cette teinte là mais nous n’y sommes pas encore même si nous avons beaucoup de chansons.

A : On a le nez dans l’EP mais je relève le mot équipe car j’ai l’impression que chaque membre a compris notre petit noyau et l’aide vraiment à grandir et à donner des feuilles. Nous sommes très contents d’avoir cet entourage là et cela s’est fait très naturellement alors que nous étions très indépendants jusque-là. C’est juste la suite logique.

X : En concert, nous jouons déjà de nouvelles chansons que nous aimerions mettre dans l’album.

Allons-nous vous retrouver en live en France ?

X : Nous jouons le 22 juin aux Etoiles à Paris et il y aura déjà un aperçu de la suite.

A : Si vous avez le courage de venir en Suisse, nous serons présents au Paléo Festival le 23 juillet. Il y a des dates qui se mettent en place avec la sortie de l’EP et il est prévu que nous fassions une tournée en France avec Live Nation quand l’album sortira mais plutôt en 2017. Nous préparons déjà bien le terrain.