Rencontre avec Faustine la chanteuse !
Comment a commencé ton parcours en chant ?
Toute jeune, je chantais dans la chorale du conservatoire de Nîmes. En grandissant, j’ai eu envie de prendre des cours de chant mais on ne peut pas en prendre au conservatoire car ce sont forcément des cours de chant lyrique et ils estiment à juste titre que ce n’est pas possible avant 18 ans. J’ai donc pris des cours particuliers dans une école privée, je l’ai fait durant plusieurs années et c’était très chouette. J’ai participé à quelques spectacles, je suis monté sur scène et je me suis rendu compte que c’était ce qui me plaisait. Mon bac en poche, je suis monté à Paris et j’ai étudié à l’Institut des Arts de la Scène qui m’a permis d’approfondir la technique vocale et de bosser mon interprétation à raison de 15 heures par semaine. Comme j’écrivais, je me suis lancée. J’ai trouvé des copains pour bosser la musique et cela s’est fait petit à petit et depuis je suis sur scène, c’est une concrétisation d’un premier projet.
Comment nous présenterais-tu ton univers ?
Mon univers a évolué. Quand je suis arrivée sur Paris, j’avais souvent des mélodies assez jazzy. Aujourd’hui, je tends vers des sonorités plus electro et plus rock. Je ne l’ai pas réfléchi, cela s’est fait de manière naturelle par le biais de mon évolution personnelle. Je suis arrivée en septembre 2007 et nous sommes en 2016, je me rends compte que ma musique m’a suivie et a évolué. Je pense que les rencontres musicales et professionnelles font bouger également car j’ai découvert de nouveaux univers.
La chanteuse est-elle différente de la comédienne ?
Oui car la comédienne est au service d’un personnage, d’une situation, d’un texte ou d’un metteur en scène. La comédienne essaye de donner corps à un personnage; la chanteuse puise dans ses propres expériences et son propre vécu même si le «je» dans une chanson n’est pas forcément autobiographique. La chanteuse a moins de filtres avec la personne que je suis et en tant que comédienne, la personne que je suis est déjà dans le personnage. Quand je joue, ce sont deux personnes qui se rencontrent, il y a mes émotions et celles dictées par un personnage ou par un texte.
Que retrouve-t-on dans tes textes et quel univers défends-tu ?
Mon univers est celui de la chanson française. On me dit souvent que dans mes derniers textes, on y retrouve de la tristesse ou de la mélancolie, j’y ai un regard un peu triste sur le passé alors que moi j’ai la sensation que rien n’est grave, que ce sont juste des constats. Je n’ai pas envie de raconter du drame mais des instantanés de ce j’ai pu traverser ou d’une situation qui m’a marquée. Il y a pas mal de chansons qui parlent d’amour ou de désamour mais cela va avec la vie.
Peux-tu nous parler de la création de ton titre « Je Ne Te Dirai Pas » ?
Cette chanson n’était pas du tout au départ ce qu’elle est maintenant. Nous étions partis avec mon guitariste dans quelque chose de léger au niveau de l’accompagnement et cela ne collait pas. Nous sommes repartis sur du rien, nous avons gardé la mélodie que j’avais trouvé. On a farfouillé et on a essayé des choses en résidence avec mon guitariste, ma violoniste et mon bassiste. Je me rappelle d’un moment très convivial où l’on s’arrachait un peu les cheveux; nous avons fait une pause, on a été manger, boire un coup et avec un petit coup dans le nez, on y est retourné et on a trouvé des choses chouettes! J’ai ensuite concrétisé les arrangements avec Raphael Archambault.
Qu’en est-il de l’histoire contenue dans le texte ?
J’ai commencé à écrire ce texte il y a environ deux ans en pensant à quelqu’un, je l’ai écrit en plein dans le sentiment et l’état dans lequel j’étais. J’ai du mal à me mettre à une table pour écrire, les mots me viennent naturellement et n’importe où, cela peut être la nuit, dans la rue…Parfois, j’ai une phrase qui me vient dans un rêve et j’arrive à me réveiller pour la noter, ce qui est rare mais cela m’est arrivé. Pour cette chanson, c’est sorti un peu comme quelque chose qu’il fallait que je vomisse même si le mot n’est pas beau, cela m’a peut-être aidé car je ne pouvais pas dire ses mots-là et c’est là que m’est venu le titre « Je Ne Te Dirai Pas » qui est apparu comme un leitmotiv. J’ai écrit les deux premiers couplets et puis plus rien. La suite est venue naturellement l’année dernière car j’ai vécu la même situation de nouveau. Je me suis dit tu galères mais au moins tu as terminé une chanson (rires).
Peux-tu nous raconter le clip l’illustrant ?
Ce clip tout comme mon premier clip a été réalisé par mon frère avec la même équipe technique top, ma sœur aux costumes, maquillages et décors, mon beau-frère à la production et à la machinerie, des copains figurants au top qui ont bien voulu participer et faire la teuf à 11 heures du matin (rires) et enfin, des potes comédiens ainsi qu’un danseur en qui j’ai une totale confiance. Nous avons tourné le clip en deux jours à Paris. Pour le scénario, j’avais une idée de l’ambiance que je voulais et qui contraste avec mon premier clip qui était plus solaire. Je voulais coller au texte et raconter une histoire sans être trop précise afin que les spectateurs puissent y mettre leurs propres vies et expériences. Nous avons tous réfléchi ensemble.
« Je Ne Te Dirai Pas » introduit-il un EP ou un album ?
On travaille sur un EP de quatre originaux et on espère pouvoir le sortir à la rentrée.
Que ressens-tu quand tu montes sur scène afin d’interpréter tes propres titres ?
C’est un bonheur immense! Il y a des concerts où ce que je ressens est même assez étrange. Je me souviens de ma première partie du groupe L’Homme Parle à La Boule Noire, c’était un set d’une demi-heure et quand je suis sortie de scène, c’était comme si j’étais en transe, comme si j’étais sortie de moi et il m’a fallu un temps fou pour revenir à moi. Je crois que je n’avais jamais été aussi connectée avec le public et avec moi-même. J’ai ressenti un bien-être intérieur que j’aurais aimé garder durant des heures. La scène est synonyme pour moi de partage avec les gens et avec mes musiciens.
Que sont les Metro Music Awards dont tu es lauréate cette année ?
Je dirais que c’est une expérience rigolote et improbable par l’ampleur qu’elle a prise. Les Metro Music Awards n’existaient pas avant, c’est un amoureux des artistes du métro qui a dans un premier créer la page Musiciens Du Métro puis qui s’est dit qu’il allait créer un petit concours mais plus pour s’amuser, pour que les musiciens se rencontrent entre eux ainsi que le public. Ce qui était au départ un petit concours a pris une super ampleur pour l’organisateur et pour nous.
Qu’est-ce que ce concours t’a permis concrètement ?
Une belle visibilité auprès des médias car il y a eu plusieurs télévisions qui sont venu à notre rencontre dans le métro afin de tourner des petits reportages.Une visibilité auprès des programmateurs puisque l’on est venu me contacter pour faire un concert par ci un concert par là. C’est super, c’est une très belle retombée. Sur les réseaux sociaux, j’ai acquis un public plus large. De manière très bienveillante, les gens partagent et font découvrir à leurs amis. Ce concours-là a élargi d’un coup mon audience et je dirais que cela a été une très belle expérience de A à Z et je suis super reconnaissante de la mobilisation des gens pour voter et faire voter, c’est génial et je les remercie.
Quelles ont été tes premières fois musicales ?
- Ton premier souvenir musical ?
Je sais que j’écoutais des comptines d’Anne Sylvestre mais je n’en ai pas vraiment le souvenir. Mon tout premier souvenir est lié à un moment filmé et je pense qu’il est resté ancré en moi. Nous étions en famille à la maison et Barbara chantait. Je revois ma mère chanter Barbara avec passion. Elle m’a transmis son amour inconditionnel pour cette artiste.
- Ton premier disque?
J’avais énormément de CDS à la maison grâce à mes parents et je ne sais pas si cela a été mon premier disque mais en tout cas c’est celui qui a énormément compté pour moi, il s’agit de l’album de la comédie musicale Notre Dame De Paris. Je suis tombée amoureuse de ce spectacle grâce à mes parents qui m’avaient tout d’abord acheté l’album mais je dois dire qu’avec le temps, j’ai découvert que je n’aimais pas les autres comédies musicales (rires).
- Ton premier concert ?
Je crois que c’est un concert d’Yves Duteil avec ma meilleure amie et nos parents. Nous étions toutes petites puisque nous nous sommes rencontrées en maternelle.
Faustine en duo…ce serait avec qui ?
Franchement, cela serait chouette de faire un duo avec Julien Doré car nous venons tous les deux du même coin et ça serait sympa de faire un duo entre «voisins». J’aime ce qu’il fait ainsi que son grain de folie. Et sinon, je dirais Mathieu Chedid qui est un artiste qui m’inspire énormément tout comme Barbara.
Quelles sont tes prochaines dates de concert ?
Je donnerai un concert le 7 juillet lors des « Jeudis de Nîmes » ainsi que le 15 juillet au bar « Le Prolé », à Nîmes toujours. Je fais un petit saut de puce avec mon métier de comédienne : je jouerai au Festival Off d’Avignon dans le spectacle jeune public « Hercule dans une histoire à la grecque » (Théâtre du Rouge Gorge).
Pour revenir à la musique, d’autres concerts arriveront à la rentrée avec la sortie de l’EP!