Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec un artiste coup de cœur : Marvin Jouno qui vient de sortir son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec un artiste coup de cœur : Marvin Jouno qui vient de sortir son premier album !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Marvin Jouno, je suis auteur, compositeur et interprète. Je suis un tout jeune chanteur qui débarque dans le paysage musical Français et je viens de sortir mon premier album intitulé Intérieur Nuit.

Quitte A Me Quitter en est le premier extrait, quelle est son histoire ?

C’est une histoire assez simple, je ne suis pas la personne quittée car sinon je n’aurais pas écrit cette chanson, cela aurait été une chanson de pleureuse, je n’aurais pas pu écrire décemment de ce point de vue et de cette posture. Quitte A Me Quitter est l’histoire d’un garçon qui part et qui revient car il se rend compte assez vite qu’il a fait une grosse erreur mais la fille sait pertinemment depuis le début qu’il reviendra d’où ce « Va, vis mais reviens ». La fille a une espèce d’intime conviction secrète. Il peut y avoir confusion sur le sens de la chanson car on pourrait penser que je suis quitté mais non pas du tout.

Rencontre avec un artiste coup de cœur : Marvin Jouno qui vient de sortir son premier album !

Peux-tu nous parler du clip l’illustrant ?

Je suis très impliqué dans la mise en images globale sur le projet que ce soit dans les photos ou dans les clips. Je me suis entouré de Colin Solal Cardo qui travaille beaucoup pour la Blogothèque. Nous avons tous les deux souhaité intégrer à la fiction sa capacité à prendre des images sur le vif et c’était très intéressant. Nous avons écrit le script ensemble puis il s’est chargé de la réalisation du clip. Ce qui m’a plu dans sa démarche au moment de l’écriture a été le fait qu’il veuille apporter comme une sorte de strabisme sur l’histoire afin de la décentrer pour éviter la paraphrase : le contexte de science-fiction par exemple permet ce décalage souhaité. Nous ne voulions pas mettre cette histoire dans un décor trop naturaliste, nous voulions apporter un autre niveau de lecture.

Ouverture est sorti cet été, comment présenterais-tu cet EP et les titres le composant ?

L’EP est un extrait de l’album. On a repris certaines chansons et on les a retravaillées pour Intérieur Nuit. Même si je suis très fier de cet EP, j’ai envie de construire un petit muret par rapport à l’album et dire que c’est un chapitre qui appartient au passé. J’ai appris avec cet EP mais l’album est un nouveau départ. Il y avait plusieurs sens au titre Ouverture car c’est le début comme son nom l’indique de quelque chose et pour moi, c’était une sorte d’avant-gout ou une carte de visite. On a choisi quatre chansons pour présenter le projet. Les thématiques abordées sont assez proches de celles de l’album. Je dis souvent que j’ai accepté de parler de moi (rires) mais que par pudeur je fictionne toujours un peu tout en partant toujours d’éléments qui m’ont percuté. Je n’écris pas sur des choses trop légères ou trop faciles, il faut que je sois transpercé par ce que je peux ressentir dans le récit de proches ou dans ce que moi-même je peux vivre ou traverser, c’est un peu comme une catharsis de transposer tout cela à l’écrit.

Photo Silvia Grav

Photo Silvia Grav

Que proposes-tu musicalement parlant sur ton premier album Intérieur Nuit qui vient de sortir il y a quelques jours ?

Il y a toujours ce postulat de base qui fait partie du projet depuis quelques années, certes je chante en Français mais je dirais sur des instrumentaux plus Anglo-Saxons plutôt actuels avec une sorte de touche electro qui s’est précisée avec le temps pour tenter de proposer une version un peu différente de la chanson Française attendue… mais je ne suis pas le seul. J’ai envie que cela soit actuel mais ce n’est pas une obsession car ça correspond à ce que j’écoute, ça ne part pas d’une posture pour être dans la hype actuelle. J’ai la sensation que sur les onze titres de l’album, nous avons un panel beaucoup plus large que sur l’EP où il n’y a pas que ces incursions electro, il y en a peut-être des plus hip hop, parfois plus acoustiques, parfois plus electro. C’était un peu le défi sur l’album de mélanger les genres sans complexe, d’expérimenter.

Tu parles de Voyage Au Bout De L’Ennui (La Nuit) dans ton titre L’Avalanche. La littérature est-elle une source d’inspiration ?

En effet, c’est un clin d’oeil à Céline. Je te répondrais que oui, il y a souvent des références pour venir étoffer mes histoires personnelles, il y a toujours un livre ou un film qui traîne quelque part et cela peut être un point de départ. La chanson Antoine de 7 à 9 est la suite du film Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda datant de 1961. Je me suis posé la question de quels étaient la suite et le destin de ces deux personnages que l’on quitte au bout d’1h30. J’aime travailler une image, planter le décor et jouer avec la langue, j’aime la triturer et la déstructurer, c’est un vrai booster alors que si j’écris plus basiquement, j’ai l’impression de faire une liste de courses et ça ne m’intéresse pas. Il y a toujours une recherche. Pour le coup, L’Avalanche parle de mes nuits blanches, je suis parti de cette idée que depuis tout petit je peine terriblement à trouver le sommeil le dimanche, je fais le bilan de la semaine passée et je fais des projections sur la semaine à venir (rires). Je dors très peu.

Photo Élise Toïdé

Photo Élise Toïdé

Quels sont les thèmes que tu développes dans tes chansons ?

J’ai appris sur la tard à accepter de parler de moi. Au début, je reprenais des scénarios qui traînaient dans mes tiroirs, des faits divers, j’aimais bien les petites histoires dans la grande histoire. Il y a encore un ou deux vestiges de cette ancienne écriture dans l’album. Les Chers Leaders est l’histoire d’une petite fille Japonaise qui a été enlevée dans les années 70 par des espions Nord-Coréens, c’était une pratique assez courante pour faire de ces personnes enlevées des professeurs de Japonais en Corée du Nord pour leurs espions. Cette histoire m’a impacté et je me suis mis à la place de l’un de ses camarades de classe qui a vu son amie brusquement disparaître et ne jamais revenir. Je voulais écrire sur cette amertume et sur cet enlèvement violent. C’était vraiment un premier chapitre de mon écriture et puis un jour je me suis dit qu’il m’arrivait des choses aussi et que je devrais en parler. Je vais parfois piocher sur des choses très intimes qui peuvent arriver à des proches mais aussi dans mon histoire personnelle.

Pour Intérieur Nuit, il y a une trame narrative qui se détache, une histoire amoureuse dominante. J’ai la sensation de pouvoir décliner en quelques chapitres l’épopée d’un couple. J’aime bien les amours contrariés et cela reste une thématique assez récurrente. Je n’arrive pas encore à écrire des chansons où tout va bien (rires).

Photo Élise Toïdé

Photo Élise Toïdé

L’écriture a-t-elle toujours été une évidence ou un besoin pour toi ?

Les deux, l’écriture a toujours été une évidence et un besoin. Si j’avais une petite qualité au tout début de ce projet, cela a été l’écriture car je n’étais pas fait ni pour chanter ni pour composer. Tout part de l’écriture, c’est le nœud central de mon process. A la fin de l’adolescence, j’écrivais des petits textes, je commençais à écrire des scénarios et je suis arrivé au format chansons au moment où je n’arrivais pas à concrétiser mon scénario et où je l’ai transformé en chansons pour avoir de la matière. J’écris des textes ensuite je brode autour, je vais composer des musiques qui vont être en adéquation avec les histoires que je raconte.

As-tu toujours évolué dans la musique ?

Non, j’ai travaillé dans le cinéma pendant plus de dix ans. Vers la fin de l’adolescence, je faisais partie d’un petit groupe de lycée où je suis venu dépanner des copains en attrapant la basse mais j’ai toujours eu un rapport à la musique un peu empirique et autodidacte, je me suis toujours un peu démerdé avec mes petits moyens. J’avais un choix à faire au moment de mes études supérieures entre la musique et le cinéma mais je suis resté sur mon premier amour pour le cinéma. Par la suite tout en travaillant sur des films en tant que décorateur, je faisais lors de mes temps libres de la musique et de la photo. La musique a pris un peu le dessus et j’ai arrêté mon activité dans le cinéma il y a un an et demi pour vraiment me consacrer à l’élaboration de ce premier album.

Photo Élise Toïdé

Photo Élise Toïdé

J’ai lu sur tes réseaux sociaux que ton premier CD avait été la compilation Dance 94 volume 2. La « culture club » te suit-elle dans tes compositions ?

(Rires) oui, c’est vrai en plus, c’est le premier CD que l’on m’ait offert avec un petit poste alors que mon rapport à la musique était complètement différent puisqu’à la maison, nous avions beaucoup de vinyles. Cela a pu me marquer quoiqu’il en soit car j’ai toujours eu les oreilles très larges et je sais reconnaître un titre plus club pour sa qualité aussi à me donner envie de danser. Je ne suis vraiment pas un clubber mais depuis environ trois ans, j’ai un vrai gout pour l’electro même si c’est large. A une époque à choisir entre Britney Spears et Les Têtes raides, je savais admettre qu’un Toxic était juste irrésistible, il n’y avait aucune honte à écouter ce titre.

Quel est ton sentiment par rapport au fait de te retrouver maintenant sur des compilations ?

Je suis le premier surpris ! On a été contactés pour avoir les autorisations et j’ai été estomaqué mais ravi, c’est toujours chouette de se dire que le morceau a été retenu dans une sélection de titres qui ont plus ou moins marqué l’année. Je pense être le Petit Poucet de cette compilation mais je ne le vois pas du tout d’un mauvais œil (rires).

Photo Élise Toïdé

Photo Élise Toïdé

Y-a-t-il des artistes qui t’ont donné envie de faire ce métier ?

Comme je ne pensais pas faire ce métier…Je ne sais pas comment te répondre. J’ai toujours eu envie de m’exprimer dans une veine artistique, j’ai expérimenté et j’ai cherché le média pour. Je m’ennuie vite, j’essaye plein de choses, cela aurait pu être la photo, la musique ou le cinéma. Dans le cadre de la musique, je ne sais pas qui aurait pu me donner envie de faire ce métier, je n’écoute pas beaucoup de Français et je ne sais pas où me placer sur l’échiquier en France… J’ai juste eu envie de m’exprimer et de partager des histoires avec des gens.

Des concerts sont-ils prévus prochainement ?

Ca se construit ! Le 04 avril, je ferais un co-plateau à Macon avec le groupe Minuit. Ma première vraie date Parisienne sera le 05 avril, je serais en concert à La Flèche d’Or. Je serais présent au Printemps de Bourges le 14 avril. Je vais faire les premières parties de Zazie sur sa tournée à Nantes, Lille, Marseille et Toulouse et je serais en première partie de Michel Polnareff le 23 juillet à Nîmes.

Si je te demandais un mot pour décrire Intérieur Nuit, quel serait-il ?

Film !

Photo Élise Toïdé

Photo Élise Toïdé

Commenter cet article