Rencontre avec le chanteur Tété, un artiste humble et chaleureux !

Après avoir régalé le public Parisien à La Java et en attendant la sortie de son prochain album, Tété poursuit une tournée intimiste à travers la France. L'artiste a répondu à nos questions.

Pouvez-vous nous présenter votre série de concerts à La Java et nous dire pourquoi vous avez fait ce choix de concerts épurés en guitare-voix ?

Ces concerts à La Java s’appellent La Java Du Mardi et ils ont eu lieu tous les mardis au mois de février. Je voulais refaire des concerts mais quand on est à la veille de sortir un nouveau disque, il y a d’autres questions qui se posent comme par exemple si l’on va dans tel endroit pourra-t-on y retourner après une fois que le disque sera sorti…On a vraiment eu à cœur de pouvoir faire notre métier avec amour et sincérité en sortant un peu de ces circuits là pour un truc où du coup l’enjeu cède le pas au plaisir, non pas qu’on en prenne pas d’habitude mais dans le cas présent, c’est un peu comme lorsque l’on va se promener en forêt, ça ne sert à rien , c’est gratuit mais qu’est-ce que c’est bon (rires). L’idée était d’investir un lieu régulièrement et on a pensé à La Java où j’avais déjà joué il y a 7-8 ans et aux mardis et d’essayer de nouveaux titres, d’en jouer des anciens, faire quelques reprises. Nous ne sommes passés que par les réseaux sociaux pour promouvoir ces dates et nous avons eu l’idée durant huit semaines de mettre en ligne une reprise par semaine et j’en joue certaines durant les concerts et puis cerise sur le gâteau, il y a des copains qui viennent comme Leroy, Imany, Rose… Tous ces quartiers où il y a tous ces petits bars et ces terrasses où tu peux jouer et faire au chapeau, c’est là où j’ai pu faire mes armes à Paris quand je suis arrivé il y a une vingtaine d’années; ce sont les quartiers qui m’ont adopté dès le début et j’ai voulu faire cette série de concerts en revenant à cette base-là.

Pouvez-vous nous parler de l’affiche illustrant ces concerts ?

Ma première vocation était d’être illustrateur et de faire de la BD. J’ai arrêté de dessiner entre guillemets approximativement quand j’ai commencé à jouer de la guitare. Dès que je peux, j’essaye de faire vivre mes dessins autour de la musique. J’avais envie avec ces concerts de remettre la voix, la guitare et les gens au centre et l’affiche est un peu à l’image du concert et de l’album à venir dans le sens où nous aurions pu faire une affiche vectorisée ou une photo un peu léchée mais j’aimais bien ce côté crayonné-fusain où tout n’est pas parfait, on voit un peu des taches. A l’échelle de ce que je mange, les fruits que j’achète au supermarché sont super beaux et brillent mais ils n’ont pas beaucoup de goût et qu'est ce que c’est bien de laisser parfois des poutres apparentes.

Le nouvel album arrive-t-il bientôt ?

Il arrive à l’automne prochain et il est précédé de 25 dates.

Qu’allez-vous nous conter dans cette nouvelle aventure musicale ?

Je vais vous conter une grande histoire. Chaque morceau fait le lit du suivant. Je ne vais pas tout dévoiler mais c’est un peu un huit clos entre un homme, sa conscience et l’enfant qu’il était. Je trouve qu’avec nos vies telles qu’elles sont, la course perpétuelle, la nécessité d’être efficace, on arrive parfois à perdre ce qui nous a fait vibrer à un moment donné et j’ai eu envie d’écrire l’histoire d’un homme qui se demanderait qu’il est dans tout cela.

Comment est née votre vocation musicale ?

Je pense qu’il y a beaucoup les disques qu’écoutait ma mère quand j’étais envie, les Beatles, Tom Waits, beaucoup de jazz, essentiellement de le musique noire Américaine avec un son très chaud.

Ensuite, je dirais que vers 15-16 ans, je me suis cassé la jambe et j’ai été immobilisé et ma mère m’a offert une guitare. J’ai découvert Lenny Kravitz, Keziah Jones et j’ai commencé à écrire mes chansons. La dernière étape a été quand j’ai quitté l’Est pour arriver à Paris avec dans l’idée d’essayer de jouer aux terrasses des cafés et de faire le chapeau où je pouvais aller. J’ai toujours ce souvenir de La Flèche D’Or première version, tous les mardis soirs j’y jouais car il y avait une scène ouverte, tu arrivais vers 18h30, le patron te mettait au programme, il y avait une entrée libre, chacun mettait ce qu’il voulait et il partageait le pot entre tous les artistes.

Quand on écrit aussi bien, est-ce que la littérature peut-être quelque chose d’envisageable ?

Merci beaucoup tout d’abord et oui, j’aimerais beaucoup. Je pense que si je ne l’ai pas fait avant, c’est par manque de courage mais j’adorerais !

Votre maman était présente lors de votre premier concert à La Java. Si ce n’est pas trop indiscret, que vous a-t-elle dit après le concert ?

Je crois qu’elle était contente de me voir aussi heureux en fait. Ce sont des styles de vie qui inquiètent quand on voit son gamin devenir chanteur ou musicien, ce n’est pas toujours évident. Je crois que ce qui réunit est le plaisir et je pense que les gens qu’on aiment, on a envie de les voir prendre ce plaisir-là.

J’ai été frappé par autant d’humilité et de simplicité durant votre concert, ces deux qualités sont-elles primordiales pour vous sur scène et dans la vie de tous les jours ?

On rencontre dans sa vie des gens qui ont une démarche tellement unique et qui vous font grandir et on se dit que le peu qu’on pensait être, ce n’est pas grand-chose en rapport à tout ce que cette personne peut vous apprendre. Il faut toujours savoir rester humble.

Avez-vous un rêve artistique que vous n’avez pas encore assouvi et que vous aimeriez partager avec nous ?

Allez comme ça, jouer avec Keith Richards ! (Rires)