Rencontre avec Laurent Mars, un humoriste passionné et passionnant !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Laurent Mars, j’ai atterri sur scène récemment car j’ai attendu « un peu »(!) afin présenter un spectacle de qualité au public. J’ai décidé de monter sur scène il y a deux ans… J’ai écrit un premier spectacle, testé, sculpté, complété, puis libéré au fur et à mesure ces 15 derniers mois. Et surtout j’ai rempli ma salle sans aucune communication.900 personnes au total ! Et à ce jour, j’ai rodé gentiment 3 heures de spectacle !… Avant les planches ; j’ai toujours évolué dans le monde du commerce. D’abord avenue de Clichy où nous vendions des chaussures en famille, comme sur les marchés ou aux puces, et où j’ai tout appris, cela a été mon école de commerce.Et cela tombe bien car être artiste sans être commercial, cela ne sert pas à grand-chose. Car pour que le spectacle vive, il faut que la salle soit au moins un peu remplie…Après les shoes, j’ai fait de l’Immobilier en agence pour compléter mon parcours commercial.Et puis l’idée de faire quelque chose d’original - suggérée de longue date par ma famille puis encouragé par mes amis !!!- s’est muée en intime conviction. Et depuis, tous ceux qui croient en moi sont devenus mes « producteurs ». Ce sont eux qui me supportent et me soutiennent. Je les embrasse, ils se reconnaîtront ! Au sujet du show, je ne fais pas du Stand Up, ce que j’aime c’est la scène et le spectacle vivant pour faire vivre la salle comme un cœur qui bat, comme un poumon qu’on remplirait avec des émotions et des rires.

Le stand-up et toi, ça a l’air d’être une histoire d’amour compliquée ?

Certains sont très bons !…. Peut- être ?!… (rires)…J’ai l’habitude de dire que le stand-up devrait être l’usufruit scénique de toutes les personnes à mobilité réduite, car si elles pouvaient monter sur scène et se mouvoir, ce ne serait certainement pas pour rester immobiles devant un micro…. Le stand up c’est bon pour la radio.

Comment décrirais-tu ton seul en scène The Double One ?

Excellent ! (Rire) D’abord Imprévisible. De façon à apporter de la surprise aux spectateurs sur les thèmes abordés et par le choix du prisme pour les traiter. En fait J’applique ce que j’aime en tant que spectateur. Peu importe où l’on embarque mais il faut qu’on m’embarque très loin. J’aime raconter plusieurs histoires. Et c’est pour çà qu’on y trouve une vraie diversité avec par exemple 2 présentations possibles, pourquoi je monte sur scene ou sur la communication pour le show. Ensuite comment éduquer les parents d’enfants roi avec l’association « MaMainDansTAGUEULE ! » ; et/ou un cadeau original avec « Fun Obsèques » ; et pourquoi pas un voyage dans le travail précaire avec « Pauvre Emploi » ? ou une théorie économique pour lutter contre la faim dans le monde avec« La Crêpe Nutella Banane », ou passer au crible les écoles du racket pour les parents… euh pardon les écoles de commerce pour les enfants avec « Erasmus Tracetarace », ou des vraies autobiographies en racontant un «accident domestique en passant à travers une vitre en mettant mon caleçon », ou un autre moment tout aussi vrai lorsqu’on m’a pris pour faire « le Double de Travolta »… Et en plus il y a des Portraits, des thèmes de Société, une plaidoirie avec un avocat en violence conjugal, un divorce avec « la mère de mes enfants», un enseignant qui est « professeur de lettre anonyme », comment adresser « les bons mots » de soutien, la définition du « fou-rire ashkénaze » ou le fait d'imiter « les femmes devant Laurent Delahousse »….Et il y en a encore et encore… ! Mais comme je ne peux pas tout mettre dans un show, voilà pourquoi je fais un choix à chaque fois pour faire un beau buffet garni…. Et compter sur moi pour créer un lien entre tous ces univers… improbables ! J’aime faire un menu varié et une vitrine de tout ce que je suis capable de donner sur scène à base d’écriture, d’acting, de grimaces, du clown, des variations de voix, de l’émotion et du Rire ! Danser aussi ! Et pourquoi pas un peu de Gospel ! Donnez tout ! Et le reste aussi ! J’aime allier tous les arts de la scène. Je suis seul en scène et je fais tout ! J’adore çà ! Aucun accessoire. Aucun artifice pour créer un personnage. Et puis l’énergie. Sportive. Car un texte c’est du karaté avec un kata précis, sculpté, musclé, avec des moments et explosibilité. Un show c’est aussi un jogging avec un rythme à trouver et des accélérations. Et enfin par moment, c’est aussi du… Squash ! Pour le réflexe dans l’interaction avec le public, dans l’improvisation, ça va vite, ça joue, tout en moi est en alerte. Pour stimuler l’audience et embarquer la salle.

Que représente la scène pour toi ?

Un sport extrême ! De l’adrénaline. Du Pur. Une Intensité rare et enviable que la vie- et notamment professionnelle- ne peut pas vous donner. Je ne sais pas si c’est passionnel mais c’est addictif. Et je n’ai rien trouvé de meilleur. Il y a tout sur scène !Le danger, l’instant, l’alerte, du bonheur !« La scène, c’est un saut à l’élastique sans élastique, et sous coke… »bien que je ne connaisse ni l’un ni l’autre (rires).

A qui destinerais-tu ton spectacle?

A ceux qui n’aiment pas le stand-up et l’humour communautaire(rires). A ceux qui ne viennent pas aux spectacles par peur de s’ennuyer et au public qui aiment être stimulé et transporté par un show vivant et comique. En fait, je le destine à Tous!

C’est un spectacle très personnel, pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ?

Il fallait que je prenne confiance en moi. Et ce n’est pas chose simple. Surtout quand on a la culture du résultat. Je suis très exigeant pour apporter le meilleur au public. J’ai dû muer de comique de banquet à « Laurent, c’est les Planches ! »…. Je suis monté sur scène pour écrire une nouvelle page et voir où elle m’entraine… Pourquoi maintenant ? Je crois que j’ai toujours gardé çà en moi pour le ressortir comme un joker à utiliser le jour où j’en aurais le plus besoin : Pour retrouver une bonne image de moi. La meilleure sans doute. Et me dire « çà, tu l’as fait et tout seul ».

Comment expliques-tu le fait qu’il marche aussi bien sans véritable promo ?

Tout d’abord car je me bats pour remplir la salle ! Et aussi pour communiquer ! Et c’est ce qu’il y a de plus dur ! Mais la seule vérité reste le bouche à oreille ! Alors je cherche à donner le meilleur possible. Et surtout j’ai des amis et ma famille, qui croient en moi et qui tractent leur entourage avec les dents ! Merci aux « FanMARS » ! Du Raincy, de Mériel , de Versailles, d’Enghien, d’Asnières, du Canada (!) et de partout… Qui depuis le début me relaient, me partagent et qui sans le savoir par leurs encouragements et soutient m’aident et m’empêche d’arrêter...

Quels en sont les atouts selon toi ?

L’énergie, l’écriture, l’acting, la scène, l’improvisation, le challenge, et la sincérité et les rires... Et mes objectif sont : faire plus, mieux, encore, et jusqu’à en crever.

Qu’est-ce que l’association Ma Main Dans Ta Gueule ?

C’est une association pour venir en aide aux « Enfants-Rois » qui se propose de « tarter la gueule de leurs parents » car j’ai réalisé que les problèmes rencontrés par les parents d’ « Enfants-Rois », les flattait. D’abord ils se victimisent, car dérangés dans leur quotidien,et finalement deviennent « parent courage » car ils solutionnent les problèmes liés à « l’enfant roi ». J’ai compris qu’au final leurs enfants n’étaient que des faire valoir! « Ma Main Dans Ta Gueule » m’est venue en passant devant une affiche proposant un casting pour l’émission Super Nanny et là tout le texte est arrivé.

Vers quels thèmes te diriges-tu la plupart du temps ?

Les thèmes s’imposent à moi. Je pars d’une phrase, dans un contexte... Et après cela devient un tout. C’est pourquoi mes thèmes sont multiples. Par exemple je lie « Coming Out » où Je parle d’une bourgeoise militante pour « la manif pour tous », qui découvrira dans 20 ans que 2 de ses enfants sont… Gays à « Djibril », où je la propulse dans son passé, elle a 20 ans et après un voyage en Afrique, elle hésites…. Entre vivre l’aventure en y retournant et une réalité déjà écrite à Versailles et elle commence ainsi : « Que c’était bon de se faire un… Noir» …

Ton spectacle est-il toujours en évolution ?

Oui, car j’ai l’obsession de convaincre et de réussir. J’ai fait décoller l’avion, je continuerais à le porter le plus loin possible et je ferais tout pour remplir mes salles.

Quand as-tu rigolé pour la dernière fois et pourquoi ?

En arrivant pour cette interview ! Je repensais à mon spectacle de la veille, j’ai fini torse nu sur scène avec une chapka. Je riais à gorge déployée car j’ai réalisé à postériori ce que j’avais fait. A un moment on est tellement perché… Je crois que si j’avais été nu, ça aurait été la même chose.

Un mot pour résumer The Double One ?

Merci avec le poing levé ! Je termine toujours mon spectacle ainsi. Car à chaque fin, je me demande comment je vais faire pour vivre sans tout ce bonheur !

Quel est l’avenir pour ton spectacle ?

Il n’y a qu’un éternel présent, ce n’est pas moi qui écris l’avenir…C’est à vos lecteurs de répondre à cette question. En espérant qu’après ces lignes, ils auront envie de venir en nombre !

Quels sont tes prochains projets ?

Continuer à jouer et communiquer et peut être un projet par le site participatif Ulule pour financer une programmation en proposant au public une prévente des places dans le but de jouer avec une récurrence, idéalement chaque semaine… Bientôt j’espère …

Merci à La Parisienne Life de m’avoir offert ma première interview !

Remerciements Crédit Photos à christophehuguenet.com