Nous avons rencontré l’humoriste Yann Guillarme qui fout actuellement le bordel aux Blancs Manteaux !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Yann Guillarme, j’ai 35 ans, je navigue entre Lyon et Paris mais je suis de plus en plus Parisien du fait de la programmation au Théâtre Les Blancs Manteaux. Je suis comédien depuis 10 ans, intermittent depuis 8 ans. J’ai fait un premier one man show en 2008 puis je l’ai arrêté car j’ai fait beaucoup de théâtre par la suite. J’ai aussi bien évolué en café théâtre qu’en classique qu’en théâtre subventionné. J’ai fait pas mal de choses et je dois dire que je commence à pas mal connaître le répertoire de Molière. Je suis revenu au one man en janvier 2015 avec ce spectacle qui s’appelait dans un premier temps On N’Est Pas A L’Abris D’Un Succès et qui s’appelle maintenant Yann Guillarme Fout Le Bordel. Je l’ai joué durant 6 mois à Lyon puis au Festival D’Avignon qui m’a permis de jouer au Théâtre Les Blancs Manteaux depuis le 04 janvier.

Comment définirais-tu ton one man show Yann Guillarme Fout Le Bordel ?

Je dirais que je ne suis ni Victor Hugo ni Gaspard Proust et que du coup, je n’ai pas la prétention de faire réfléchir mais juste de faire rire. Mon personnage est un peu moi en plus exubérant, en un peu plus festif, c’est tout moi mais en un peu plus. Je traite de sujets normaux mais en tirant plus loin dans le fantastique, j’offre un peu plus d’irréel à une réalité au final un peu banale comme le fait de prendre une cuite en Bretagne, ça dérive un petit peu dans mon spectacle. J’aime bien être bon public, je ne suis pas là pour juger ou quoi que ce soit et quand je suis sur scène, j’aime respecter le public, je ne taille pas les gens ou alors c’est pour le fun, je dirais sans prétention que mon spectacle est généreux.

As-tu toujours foutu le bordel ?

Je ne sais pas mais en tout cas durant mes années lycées, j’ai été délégué de classe, j’étais en général dans les manifestations pour être au côté des manifestants, j’avais souvent le micro mais je ne savais pas vraiment ce qu’on revendiquait. Je te dirais que même avec les copains, je n’ai pas foutu le bordel plus que cela. Je suis souvent invité dans les soirées, peut-être qu’il y a un peu de cela quand même…Foutre le bordel, ce n’est pas mon objectif de vie, je n’aime pas l’ennui tout simplement et je ne tiens pas forcément en place.

Le diner/réveillon chez les végétariens, est-ce que c’est du vécu ?

Non, pas le réveillon (rires) mais j’ai des amis qui ont suivi un peu la mouvance du végétarisme et qui me regardaient vraiment de travers à un moment donné si j’allais manger au McDo. Je me suis dit que c’était un peu abusé d’aller toujours dans l’excès des choses et comme cela me ressemble un peu et que je m’autocritique dans mon spectacle, j’ai pris un cliché et je l’ai revisité. La vraie question est qu’est ce qui est trop ? Je ne suis pas épicurien mais j’aime manger, boire, j’aime la vie au sens large. Cela a suscité de très bonnes conversations avec des végétariens car ils ne sont pas du tout antinomiques avec la vie.

Comment qualifierais-tu ta relecture de La Bible ?

Comme si j’avais 4 ans ou un peu plus et en disant que ce soit La Bible, Le Coran ou La Torah, chacun fait ce qu’il veut. Je me dis que si nous en avions une lecture avec plus de recul, nous ne nous sentirions pas obligés d’imposer tout le temps notre façon de voir aux autres et cela vaut pour la religion comme pour tout le reste. C’est un autre style d’humour dans mon spectacle, c’est décalé.

Tu chantes dans ton spectacle et bien en plus, est-ce une vocation cachée ?

(Rires) Non, je ne crois pas. Je suis Breton, ce que je dis dans mon spectacle est vrai, en Bretagne, il n’y a pas une soirée où ça ne chante pas. Je me dis qu’avec les paroles que j’ai sur cette chanson là dans mon one, le minimum de respect pour les gens est que je chante juste parce que sinon ça serait abusé. Chanter me plait bien mais je ne me vois pas chanteur. C’est l’avantage d’un spectacle en solo, tu fais un peu ce que tu veux et tu te fais plaisir et si tu te fais plaisir normalement tu vas faire plaisir aux gens.

Le moment de la conception et de la naissance est un passage fort de ton spectacle, que représente-t-il pour toi ?

C’est LA période charnière dans ma vie, ça va faire cliché mais quand tu deviens papa, tu n’es plus le même qu’avant, c’est un truc de ouf. Ce sketch a été écrit avant que mon fils naisse et la fin du sketch, le passage qui n’est pas parlé, est venu après. Je ne pouvais pas arrêter le sketch là.

Quel serait ta définition de l’humour ?

Oh la vache ! Que ce soit drôle sans être obligé d’être politiquement incorrect ou de délivrer un message ou défendre des causes. Il y a beaucoup de gens qui ont la prétention de le faire aussi bien en politique que chez les humoristes et personnellement, je trouve que ce n’est pas forcément la bonne place mais nous ne sommes pas obligés de tirer vers le bas non plus. La méchanceté gratuite, par exemple, pour moi ce n’est pas de l’humour.

As-tu toujours évolué dans le comique ?

Non mais principalement quand même. Par exemple, j’ai joué dans Disparue sur France 2 et dans Tous Les Chats Sont Gris d’Orso Miret, je te dirais que tout ce que j’ai fait pour la télévision à part Kaamelott, ce n’était pas comique. Pendant deux ans, j’ai joué avec un grand metteur en scène Sarkis Tcheumlekdjian, nous avons travaillé sur Don Quichotte et j’interprétais Sancho, c’était bien loin d’être de la comédie. Je viens de jouer un Tartuffe à côté de Lyon et j’avais un rôle qui n’était pas du tout comique.

Que sont Les Comics ?

On a crée Les Comics à Avignon car il y a beaucoup de plateaux à Paris et l’idée était un peu de présenter cette bande de Lyonnais composée de Gérémy Credeville, Alex Ramires, François Martinez et moi. On prend 5 à 7 minutes d’extraits de nos spectacles respectifs, on fait des sketchs à 2 à 3 ou à 4, il y a de l’impro et on propose un guest. C’est un plateau inédit mais à la fois avec un noyau qui reste et qui propose son travail en même temps.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te voir sur scène ?

Je vais citer mes inspirations et dire que j’ai toujours adoré Albert Dupontel, Coluche et Didier Bourdon, je dirais que je pense offrir au public un one man drôle et de comédien. Il y a du voyage et de l’humour évidement. Moi, je l’ai vu et bien putain, j’ai dit vraiment chapeau l’artiste !