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Rencontre avec Jérôme Cuvilliez, le barbier du dernier show des Caramels Fous !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Fred Pierre

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Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Jérôme, je suis originaire de Paris, j’ai 38 ans déjà et j’ai rejoint Les Caramels Fous il y a un peu plus de 10 ans complètement par hasard car c’est mon ex qui m’avait inscrit au casting sans me le dire. Il a été recontacté un an après pour le casting du spectacle La Bête au Bois Dormant. J’y suis allé en me disant qu’au pire, je passerais une bonne journée et c’est effectivement ce qui s’est passé mais en mieux puisque j’ai été retenu ! Je ne suis pas comédien professionnel, je travaille à côté en qualité de consultant en sécurité informatique chez Engie.

Qui incarnes-tu dans Il Etait Une Fois Complètement A L’Ouest ?

J’incarne Luke, le soi disant « jeune » barbier, vive le maquillage (rires) car je suis censé avoir 22 ans sur scène. Il arrive de la ville et il cherche ses origines. Il y a quelques indices que lui ont laissé ses parents qu’il n’a jamais connus et qui lui permettent de retrouver la trace de ce village et Luke sent bien qu’il y a quelque chose qui s’y trame; et effectivement, il va aller de surprises en surprises.

Photo Fred Pierre

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Quels traits de caractère de ton personnage mettrais-tu en avant ?

Je pense que c’est quelqu’un qui est vraiment à la recherche de ses racines, il ne sait pas d’où il vient mais il est assez sûr de lui malgré tout. Il a du vivre des choses pas faciles qui font qu’il est devenu assez dur et Il sait ce qu’il veut. Dans le texte, on dit qu’il est bagarreur mais ce n’est pas quelque chose que l’on voit dans le spectacle même si quelques duels existent. Ce qui le drive avant tout dans la vie est de trouver vraiment d’où il vient et qui il est finalement. C’est un des seuls personnages homo de la pièce avec Billy et Leo qui touche un peu à tout (rires), Luke est quelqu’un qui assume complètement ses choix en matière de sexualité et il va d’ailleurs aider Billy par rapport à cela.

Luke te ressemble-t-il ?

Par certains côtés oui et par d’autres non… A mon sens, je pense que j’y ai mis un peu plus du mien que ce qu’il y avait dans le texte au départ, il est censé être bagarreur, ce que je ne suis pas à la base et c’est un des aspects qui a été un peu gommé par rapport à la vision que pouvait avoir l’auteur Antony Puiraveaud. Le côté homo assumé me correspond mieux, je n’ai pas de soucis par rapport à cela. Le côté sûr de lui est quelque chose qui nous différencie même si Les Caramels m’ont beaucoup aidé depuis que je les ai rejoint, j’ai toujours été quelqu’un d’assez timide et c’est moins le cas maintenant, je pense que le travail de la scène me permet de m’aguerrir aussi de ce côté-là.

Photo Fred Pierre

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J’ai été impressionné par tes capacités vocales, as-tu déjà évolué dans des comédies musicales ?

Absolument pas, je n’ai jamais fait de scène avant Les Caramels. En dix ans, c’est mon quatrième spectacle mais je n’avais jamais chanté en public avant de les rejoindre, même pas devant des amis. Je n’avais pas confiance en la voix que je pouvais avoir et surtout je n’avais aucune idée de mon niveau vocal, n’ayant jamais pris de cours de chant mais j’ai découvert le plaisir de chanter et le fait de pouvoir apporter quelque chose avec Les Caramels.

As-tu des moments favoris dans le spectacle ?

En dehors de celui déjà cité par Gaël, il y a deux moments qui me touchent tout particulièrement, celui dans le cimetière avec Emilie et le croque-mort et la chanson de Louise sur l’amour d’une mère pour ses enfants. Ce sont deux moments chargés émotionnellement où je me retrouve souvent en larmes avec Vincent Baillet qui interprète Emilie, d’autant plus que juste avant les premières l’année dernière, mon compagnon a perdu sa maman.

Photo Fred Pierre

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Qu’est ce qui t’impressionne le plus dans ce show ?

Ce qui m’impressionne le plus et cela a toujours été le cas sur les spectacles des Caramels, c’est cette faculté que l’on a à ne jamais être prêts et pourtant dès que l’on arrive sur scène pour la première d’un nouveau spectacle, cela se passe super bien. Cela m’a toujours sidéré car on est toujours hyper inquiets avant la première car nous n’avons pas pu répéter par exemple autant qu’on aurait voulu ou on se pose des questions sur les décors, les costumes, le texte…Une fois sur scène, tout le monde se concentre, tout le monde se soutient et se serre les coudes et puis cela marche très bien, on a un super accueil et ça se passe comme ça ne s’est jamais passé durant les répétitions au final. Je remarque également cette faculté que l’on a de commencer réellement à interpréter un rôle à partir du moment où l’on est sur scène devant le public, et d’ajouter la dimension « jeu » au chant et à la danse. Les petits camarades ajoutent plein de choses par rapport aux répétitions et c’est très agréable, ce qui est dommage en revanche quand tu joues, c’est que tu ne t’en rends compte que sur le DVD.

As-tu suivi un entrainement particulier pour être au top ?

(Rires), Pas du tout, cela fait trois ans que je ne fais plus de sport ! Nous avons les échauffements d’Alma de Villalobos notre chorégraphe qui nous maintiennent un peu en forme. J’ai pris quelques cours de chant avec Nicolas Kern en dehors des Caramels mais c’était il y a un bout de temps déjà. Au niveau de la danse, je n’ai jamais pris de cours, tout ce que j’ai appris, je l’ai appris avec Les Caramels. Sur le jeu, je pense avoir progressé dans ma façon de l’appréhender grâce aux expériences de théâtre que j’ai pu avoir et cela encore grâce aux Caramels et à Michel Heim l’ancien président de la troupe qui m’a donné l’occasion de jouer dans l’une des ses pièces intitulée L’Emule Du Pape. J’ai eu l’ occasion de jouer également dans Bent, avec une autre compagnie qui s’appelle La Mitraillette A Gifles, un rôle tragique très court car je mourrais à la fin de la scène 1 de l’acte 1, mais qui avait l’avantage d’être très différent de ce que je pouvais faire avec Les Caramels. Ces expériences m’ont permis de comprendre comment essayer interpréter un texte plus que des chansons et j’ai pu le mettre en pratique récemment dans La Vieille Hélène, spectacle de théâtre musical de Michel Heim, une parodie de La Belle Hélène que nous allons rejouer à Paris les 26-27-28 mai prochains au Théâtre Du Gymnase.

Photo Fred Pierre

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Aurais-tu pu jouer un autre personnage dans cette aventure haute en couleur ?

Est-ce que j’aurais pu, je ne sais pas mais est-ce que j’aurais voulu… Il y avait d’autres personnages qui me plaisaient beaucoup. Billy, tout d’abord, je pense qu’il me ressemble plus au niveau du caractère, c’est un personnage un peu rêveur qui veut être artiste mais le côté timide du personnage aurait trop ressemblé au personnage que je jouais dans le précédent spectacle, ça aurait été peut-être moins intéressant pour moi d’interpréter ce rôle et Miko y est juste parfait. L’autre rôle que j’aimais beaucoup est celui de Jenny, mais là encore, Laury Andre est absolument formidable dans le rôle et je n’aurais jamais pu faire ce qu’il fait notamment au niveau de la danse, c’est un sacré danseur et un sacré interprète, je pense qu’il a donné un côté tragique à ce personnage que j’aime beaucoup. Luke était quand même mon premier choix.

Quelle serait ta définition d’un Caramel Fou ?

C’est un fou déjà, ça c’est sûr (rires). C’est quelqu’un qui est prêt à donner beaucoup de lui-même pour monter un spectacle mais aussi pour faire vivre une association. Je pense que tous les à-côtés sont les aspects les plus difficiles de la chose, la participation aux conseils d’administration, la prise de décision parfois compliquées car nous sommes toujours sur la brèche d’un point de vue financier et cela reste malgré le nerf de la guerre, s’il n’y a pas d’argent, on ne peut pas monter de spectacles et ils coûtent de plus en plus cher. Etre un Caramel, c’est s’investir lors des répétitions mais aussi sur les décors, les costumes…Personnellement, je m’occupe également de la gestion des Fous Des Caramels qui est une sorte de « club » où les gens peuvent s’inscrire et qui leur permet d’avoir certains avantages comme des places gratuites, des tarifs réduits et chaque année, nous organisons une fête avec des numéros créés spécifiquement pour eux. Chaque Caramel y donne libre court à ses envies, nous avons eu du chant, de la danse, de la poésie…C’est très intéressant. Un Caramel est quelqu’un qui est prêt à s’investir à 1000% dans une aventure artistique et humaine qui prend énormément de temps et qui peut être très dure émotionnellement parlant car nous sommes tous très liés les uns aux autres, avec tout ce que ça implique de rires et d’engueulades parfois.

Photo Fred Pierre

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Comment vois-tu l’avenir d’un point de vue artistique ?

J’espère rester aux Caramels le plus longtemps possible car nous avons une chance de dingue de pouvoir faire de gros spectacles comme beaucoup de professionnels aimeraient en faire sans en être dépendant financièrement car nous n’en vivons pas, nous avons tous des boulots à côté. Ce n’est que du plaisir pour nous, d’un point de vue artistique, ce n’est que du bonheur, on aime ce qu’on fait et nous avons un super retour du public. J’aimerais développer le côté théâtre, pourquoi pas avec Michel Heim si il me propose d’autres pièces… Ce qui est certain c’est que tant que je serais aux Caramels, je serai obligé de me restreindre en nombre de projets artistiques,, ce serait trop compliqué à gérer et je me suis fixé par expérience de ne jamais travailler plus de deux projets en même temps.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir voir les dernières à Paris ?

C’est une bonne question ! Je leur dirais, tout simplement, que ça leur permettrait de s’évader un peu, de quitter l’espace de 2 heures le contexte actuel très morose avec une année 2015 et un début 2016 des plus sinistres. Cela va leur permettre de s’échapper de leur quotidien, ils vont se retrouver dans un univers complètement loufoque et délirant et ils pourront rire tout simplement et c’est notre objectif premier !

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