Partez à la découverte de Mélie Fraisse, une artiste qui nous a séduits et qui vous séduira en 2016 !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
C’est une bonne question !
Mélie Fraisse n’est pas un pseudo même si j’en ai cherché un pendant longtemps quand j’ai commencé mon projet musical.
J’avais au départ la volonté de définir un personnage et d’écrire des chansons protégée derrière ce pseudo, comme une sorte de contrainte de base pour pouvoir créer un projet et des chansons.
Pour moi, il est plus simple d’écrire dans la contrainte plutôt que de partir de moi.
Après toutes ces années, il s’est imposé à moi que ce projet là et ces chansons, seraient en accord total avec moi en toute transparence et que le meilleur nom pour le défendre était mon propre nom.
Comment est né ton projet musical ?
Je dirais que ce projet est né en 2012 mais il y a eu deux déclenchements.
J’avais quatre chansons que j’ai enregistrées dans un premier arrangement qui était plus acoustique avec des pianos, batterie, quatuor à corde…
En décembre de cette même année et alors que je n’avais pas encore monté le live, un ami m’a demandé de faire une première partie deux semaines avant le concert.
Cela a déclenché une réaction en chaîne et tout s’est mis en place à ce moment là.
Nous sommes trois sur scène, je compose la musique et j’écris les chansons.
Les deux garçons qui m’accompagnent sont Guillaume Le Hénaff et Yoann Saunier, je les ai rencontré pendant l’enregistrement des quatre chansons en 2012 et quand j’ai eu besoin de monter rapidement le set, je leur ai proposé et depuis on ne se quitte plus.
Depuis juin dernier, ma musique possède une couleur beaucoup plus électro et ils ont beaucoup participé à ce virage.
Si au final les arrangements viennent de moi, nous nous sommes amusés à faire des échanges et eux mêmes ont fait des arrangements des chansons qui m’ont beaucoup inspiré.
Ils sont bien plus que les musiciens qui jouent avec moi.
Comment présenterais-tu ton univers musical ?
En premier lieu, je dirais qu’il est pop et j’aime ce mot, pop dans le sens populaire, j’ai beaucoup de respect pour ce terme.
J’aime le côté accessible que peuvent donner certaines mélodies, certains riff, certains enchainements harmoniques, et j’aime l’idée de trouver un équilibre entre ces points d’accès, et d’autres choses plus intellectualisées (mais pas trop).
L’univers plus électro est arrivé dans un second temps, comme un levier vers une musique plus énergique, parfois même violente, ce que j’aime dans ces couleurs, c’est la force et la radicalité que l’on peut donner à la musique. Les synthés pour la force des extrêmes basses, des saturations, les drums pour contraster les rythmiques.
Je trouve qu’une mélodie portée par des ingrédients radicaux renforce le discours et l’effet et j’aime les gros effets.
Quelle est l’histoire de ton premier single baptisé Tu Veux ?
Tu Veux s’est imposé à moi comme premier titre à développer, même si j’étais persuadée que d’autres titres représentaient mieux le projet, mais là aussi la perception que l’on peut avoir de son projet peut être biaisée par de nombreux facteurs contradictoires.
Tu Veux est né de la résidence de travail de cet été avec Guillaume et Yoann, on s’est réservé une semaine en été pour se retrouver et il y a toujours des moments d’euphorie dans ces cas là et Tu Veux est né de l’un d’eux.
J’avais ce texte en Français et une boucle de violon, un alignement s’est crée entre nous trois et une réaction en chaîne d’évènements à fait que le titre a commencé à tourner, on s’est marré et on a enregistré.
Alors qu’en septembre je continuais à travailler les maquettes, j’ai fait tourner ce titre autour de moi et Tu Veux est ressorti.
Ensuite à la rentrée j’ai eu envie de faire une vidéo, parce qu’aujourd’hui la vidéo est un objet musical primordial dans la définition d’un projet. La question de la mise en image de son univers musical, est une question qui permet de continuer la recherche esthétique et de la pousser encore. L’ambiance de Tu veux nous as le plus inspiré avec Nicolas Despis, le réalisateur et photographe génial qui a fait cette première vidéo !
Candy Candy Candy et D Word sont en Anglais, l’univers de Mélie Fraisse serait-il plus orienté vers cette langue ?
Mélie Fraisse est en fait un projet en Anglais, c’est une langue que j’aime et qui vient spontanément quand j’écris des chansons. Pour moi ce n’est pas incompatible avec le Français. Je prends un peu les choses comme elles viennent, et j’avais envie de cette chanson en français alors je l’ai faite.
Je pense que le meilleur moyen de faire un projet et de le pousser au maximum est de lâcher prise.
Accepter Tu Veux en cohabitation avec Candy Candy Candy et D Word et la majorité des chansons qui vont être en Anglais, c’est pour moi aller au plus proche d’un aboutissement de ma démarche.
J’ai en effet plus d’aisance à écrire en Anglais et à aborder des sujets en Anglais, c’est comme cela que dans un premier temps j’ai pu accéder à certains sujets plus intimes.
Un EP ou un album arrive-t-il bientôt ?
Un EP de 3-4 titres arrive en Février, c’est Frédéric Soulard du groupe Maestro va m’aider à le terminer, yiiha !
Un EP est important, déjà pour soi mais c’est important également pour fixer une version et pour faire écouter son travail.
C’est un jalon nécessaire qui renseigne aussi sur un état, l’artiste est arrivé à livrer quelque chose en un objet fini, avec une belle pochette et tout et tout, et j’en ai besoin moi aussi pour pouvoir continuer.
Je pense qu’un projet est toujours en développement, un EP représente un arrêt à un moment donné, ensuite les rencontres avec des artistes et ce que propose la vie, font que l’on évolue et que l’on est toujours en mouvement. Nous verrons ce qui suivra.
Qu’est ce qui t’inspire dans l’écriture ?
Je dirais qu’il y a des inspirations conscientes et inconscientes.
Pour ce qui est du conscient, je dirais les sujets intimes, des sentiments, des sensations, des réactions sur un sentiment que j’ai besoin de connaître pour pouvoir le délayer.
En plus inconscient, ce serait ce que les gens peuvent nous renvoyer, ce qu’ils ont entendu et qu’après on connecte avec nos influences.
Qui retrouve-t-on dans tes inspirations musicales ?
Je pense que les Doors et les Pink Floyd, m’ont beaucoup marquée par ce que ça remuait, c’était une époque, une patte sonore et ils ont bercé beaucoup de mes années d’étude.
J’aime le bruitisme, l’art de la saturation, j’ai un vrai amour pour cette démarche radicale, on le retrouve chez nous dans les arrangements en live par les couleurs des synthés saturés.
On a amené une dimension d’improvisation sur les synthés et des moments de liberté dans le live où l’on va faire monter des pattes organiques, concrètes et violentes.
Portishead ressort également pas mal dans ce que je fais, Beth Gibbons m’a donc marqué plus que je ne réalise il semblerait. Et puis toutes ces choses qu’on emmagasine sans s’en rendre compte, ces musiques que l’on capte et que l’on aime sans en avoir une pleine conscience.
Avec quels artistes aimerais-tu mélanger ton univers à l’avenir ?
C’est déjà le cas avec Fred Soulard (de Maestro), j’adore leur musique et leur couleur en général, les sons sont magnifiques, il a vraiment une esthétique qui me rassure et j’aime l’idée de me reposer dessus.
Je n’ai pas d’envies particulières en termes de collaborations.
J’adore collaborer et je pars du principe que je peux lâcher une partie de mon projet et le faire grandir encore plus, soit en collaborant avec un auteur soit avec un réalisateur, en faisant confiance.
J’aime rencontrer des artistes et je le fais déjà car j’écris des musiques pour le milieu théâtral, j’ai collaboré dernièrement avec Edouard Signolet qui est un metteur en scène fabuleux.
Je mélange donc déjà mon univers même si ce n’est pas musicalement avec des artistes metteurs en scène ou réalisateurs.
Rencontrer des artistes de tous bords, c’est richissime.
Dans le travail au théâtre, c’est comme entrer dans la tête du metteur en scène et se faire son traducteur grâce à son esthétique.
J’adore ces rencontres artistiques, cela permet d’aller plus loin, c’est aussi comme cela que je perfectionne ma couleur personnelle dans le projet pop en allant me confronter à d’autres.
Tu étais récemment en concert, comment abordes-tu la scène ?
J’aborde la scène avec un plaisir immense.
Je suis d’abord montée sur scène avec mon violon pour du classique et des spectacles quand j’étais enfant et maintenant grâce à mon métier de musicienne.
Chanter et défendre des textes, ça multiplie le plaisir, c’est quelque chose de l’ordre du propos et du message, il y a une sorte de frontalité, une fois la frayeur dépassée, c’est vraiment jubilatoire.
Je me rends compte aujourd’hui que la scène me renvoie à des plaisirs non identifiables à l’époque de mon enfance et qu’elle me procure un état de bien être et de plaisir qui s’est construit depuis longtemps et qui est devenu très juste maintenant.
On peut se retrouver parfois sur scène en danger mais on transcende la chose en quelque chose d’euphorisant.
Je dois dire que mon état général change en période de répétitions et de concerts.
Quels sont tes projets pour l’année 2016 ?
Tout d’abord, la sortie de l’EP en Février.
Nous sommes en résidence pépinière à Canal 93 pour continuer à avancer sur le live.
Il y aura deux captations live à la rentrée avec un ami réalisateur Olivier Spiro. Il y aura certainement un clip réalisé par Nicolas Despis avec lequel j’ai déjà travaillé, c’est un artiste photographe et vidéaste à connaître !
C’est une année déjà bien remplie et à chaque étape, trois étapes supplémentaires s’enchaînent, les autres apparaîtront naturellement.
Et bien sur, faire des concerts, jouer, jouer, jouer !
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