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Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

Rencontre Parisienne avec Yves Jamait à l’hôtel La Parizienne afin de présenter plus en détail son nouvel album sorti il y a quelques jours et intitulé Je Me Souviens.

Entretien avec un artiste passionné !

Je Me Souviens votre nouvel album est un peu comme un album photo album plein de souvenirs ; pourquoi le sortir maintenant ? Est-ce un bilan sur votre vie ?

Pourquoi le sortir maintenant, je ne sais pas, c’est mon sixième album, mes précédents albums parlaient aussi pas mal du temps, du temps passé, du temps qui passe, du temps à venir, du temps qui reste.

J’ai fait le constat que cet album était encore plus centré sur les facettes du temps que mes autres albums ; en revanche, je ne conceptualise jamais un album.

Lorsque j’ai douze ou treize chansons, je m’interroge, je me demande où cela va et puis finalement la chanson Je Me Souviens englobait bien tout cela et en même temps cela me faisait penser à George Perec.

Est-ce que c’est le bilan de vie ? Je ne pense pas car je cours, je n’ai pas envie de m’arrêter et je ne fais pas de bilan.

Pour vous la nostalgie est-elle forcément quelque chose qui sous-entend de la mélancolie ?

Oui dans l’ensemble mais la mélancolie n’est pas forcément quelque chose de négatif.

J’aime bien les spleens à la Baudelaire et la mélancolie en fait partie, on la retrouve assez en filigrane dans mes chansons et pas seulement sur cet album.

La nostalgie n’implique pas forcément un « c’était mieux avant », ce n’est pas cela qui conditionne la mélancolie en tout cas.

L’état mélancolique est quelque chose qui me plait aussi, j’ai tendance à préférer l’automne à l ‘été par exemple, je suppose donc que je suis d’un naturel un peu mélancolique.

Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

En quoi cet album est-il différent de vos précédents disques ?

Je ne pense pas qu’il soit différent, je dirais qu’il est complémentaire, il continue de préciser quelque chose même si je ne sais pas où cela va.

Je dirais que ma perception de la vie se précise devant moi à défaut de la vie elle-même, je ne sais pas si on obtiendra un résultat définitif mais en tout cas cela me plait bien que tout cela se précise.

Le temps est le fil conducteur de Je Me Souviens, quel rapport avez-vous avec le temps qui passe ?

J’allais vous dire que tout est dans l’album, c’est un peu mon rapport avec le temps qui passe, j’en tire des choses positives.

Si je prends la chanson Le Temps Emporte Tout, c’est une chanson qui fait un état des lieux sur des tas de choses en disant que tout fout le camp, que tout s’en va à un moment ou à un autre et en même temps c’est le fait de dire que la vie c’est maintenant, le présent c’est tout de suite.

Je rejoins un peu l’album précédent qui parlait de Nietzsche et du devenir, d’être en état de devenir constamment et c’est un peu ça aussi, regarder en arrière permet aussi peut-être de plus apprécier le présent.

Mon rapport au temps est dans la mélancolie mais cette mélancolie sert à quelque chose d’assez positif qui est de vivre tout de suite mais ça ne veut pas dire de vivre de manière très pressée sinon de vivre immédiatement les choses telles qu’elles sont.

C’est joli de se retourner mais c’est bien quand on vit au présent.

Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

J’ai ressenti en écoutant votre album des influences de Maxime Le Forestier, suis-je dans le vrai ?

C’est marrant cela car Maxime Le Forestier doit être le chanteur que j’ai du le plus écouter au monde et si c’est vrai en tout cas je ne m’en aperçois pas énormément.

En tout cas, ce nouvel est plus Maxime Le Forestierisant que d’autres que j’ai pu faire.

Je chante plus et je braille moins, je suppose que ça me ramène un peu plus vers lui car c’est avec ses chansons que j’ai fait pas mal de vocalises.

Ce n’était pas une volonté en tout cas, cela doit être quelque chose d’inconscient.

Votre écriture vous rapproche de celle d’un poète moderne, cette définition vous correspond-t-elle ?

Que veut dire moderne ? Qu’est-ce que la modernité ?

Je lisais quelques choses il y a peu sur la post-modernité…

La modernité voudrait que l’on soit un peu à l’avant-garde des choses, c’est ce que l’on retrouve dans les écrits en littérature.

Je ne me sens pas trop en avant-garde, je me sens assez post-moderne dans le sens où je regarde les choses un peu avec ironie et là où la modernité avait l’impression de tout inventer, elle tourne en rond comme ce sur quoi elle luttait.

La modernité veut éliminer la tradition et je pense qu’un mélange des deux est intéressant, je m’amuse en tout cas à amener un peu de modernité dans une tradition mais s’en vouloir effacer l’une ou l’autre.

Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour vous lancer discographiquement parlant ?

Tout simplement car je ne faisais pas du tout ce métier avant.

Je suis devenu chanteur à 40 ans, avant je chantais pour moi et mes copains, j’écrivais quelques chansons mais je n’essayais absolument pas de faire quelque chose ni de devenir chanteur.

Même quand c’est arrivé, je n’essayais pas de devenir chanteur, je voulais juste chanter comme ça le week-end et il se trouve que nous avons rempli des salles assez rapidement.

J’en rêvais depuis môme mais j’avais baissé les bras bien tôt déjà à 20 ans probablement par rapport au milieu d’où je venais.

J’ai été le premier étonné que cela fonctionne à 40 ans mais tant mieux !

Vous défendrez cet album en live, quel lien entretenez-vous avez la scène ?

C’est le leitmotiv, c’est le principal, c’est ce pourquoi je fais ce métier.

Il n’y aucun autre endroit au monde où je me sente mieux que sur scène.

Tout ce qu’on fait même encore maintenant est dans le but de faire encore et encore de la scène.

Je n’ai de réel plaisir que sur scène, l’écriture est un plaisir également mais c’est un plaisir différé, la scène est un plaisir immédiat.

La scène conditionne tout le reste.

Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

Il me semble que vous êtes même allé chanter à New York il y a quelques années, pouvez-vous nous en dire plus ?

( rires ).

Alors là, c’était une blague !

Je ne suis pas allé chanter à New York comme on l’entend, personne ne m’attendait.

Je suis allé accompagner une délégation Dijonnaise constituée de personnes venant de la gastronomie et de la culture, je pouvais en fait rejoindre les deux car j’ai été cuisinier de profession.

On est allé se produire dans la gare de New York qui est une immense gare, Dijon y avait investi un endroit où il y avait de la gastronomie et une scène.

Nus avons joué avec Thierry Caens qui l’un des meilleurs trompettistes baroques et Daniel Fernandez qui fait plutôt de la world music, on avait fait un mélange de tout cela pour célébrer l’événement et j’avais chanté Dijon en Anglais mais je suis très mauvais en Anglais, c’est un peu comme si Jacques Delors chantait en Anglais, nous devons avoir un accent similaire ( rires ).

C’est un Anglais très Français et cela faisait rire beaucoup de gens qui m’écoutaient mais on ne peut pas dire que les New Yorkais se soient jetés sur moi en criant au génie mais c’était plutôt drôle comme expérience.

Avec qui aimeriez-vous partager un duo ?

Difficile de ne pas répondre Maxime Le Forestier bien sur et je dirais également Johnny Hallyday car il a bercé mon enfance et c’est un artiste pour qui j’ai beaucoup de respect.

Il y en a certainement beaucoup d’autres mais ces deux artistes me semblent les plus logiques car ils font vraiment partie de mon expérience musicale.

Rencontre avec Yves Jamait à l’occasion de la sortie de son nouvel album Je Me Souviens !

Vous êtes certainement classé dans les bacs des disquaires en variété Française ; mais vous, comment définiriez-vous votre musique ?

J’ai toujours dit que je faisais de la variété, c’est un mot qui ne me gêne pas.

Je me sers de textes que je mets sur des musiques totalement variées, j’emprunte un peu à tout le monde.

Je l’ai défendu dès mes débuts quand je faisais partie du groupe De Verre En Vers ce qui gênait beaucoup mes musiciens qui avaient l’impression que je sous-estimais la chose alors que je ne trouve pas que c’est sous-estimer que de dire que l’on fait de la variété.

Je revendique ce droit à être dans cette variété et je rajouterais que ce n’est pas à moi de définir ma musique, c’est le rôle des critiques ( rires ).

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