Rencontre avec Sébastien Siloret, comédien actuellement à l’affiche de la pièce Après Le Mariage…Les Emmerdes !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Sébastien Siloret, je suis comédien depuis environ dix ans, je dirais que je suis un comédien chanceux car je joue régulièrement au théâtre et je suis également décorateur de théâtre avec Aurélie Bauer.

Quel a été ton parcours théâtral ?

J’ai commencé le théâtre amateur à Rennes où l’on montait une pièce par an et puis je suis venu à Paris où j’ai pris des cours de théâtre à Côté-Cour sous la direction de Jean-Baptiste Berthon.

J’ai commencé par du théâtre plutôt contemporain en jouant dans des pièces notamment de Sarah Kane, Christophe Botti ou Jean-Claude Grumberg.

Il y a eu la rencontre avec Eléni Laiou et Franck Lehen pour la pièce Les Homos Préfèrent Les Blondes et depuis cette pièce, je suis tombé dans la potion magique de la comédie et je n’arrive pas à en sortir car je suis trop heureux de jouer dans des comédies aujourd’hui.

Je ne pourrais pas arrêter, je crois que si je devais jouer dans une pièce dramatique, je serais obligé de faire rire les gens !

Jouer, cela a-t-il toujours été une vocation ?

Je ne sais pas si c’était une vocation à l’origine mais j’ai vite compris que c’était là qu’était mon bonheur et mon plaisir et des fois je me demande même si ce n’est quelque chose de vital pour moi dans le sens où quand je m’arrête même pour des vacances, j’ai hâte de rentrer pour jouer.

Au début, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire, j’ai fais des études de chimie, j’aimais apprendre mais il y a eu un moment où j’ai compris que je voulais faire un métier artistique.

Dès l’instant où j’ai goûté à la scène, j’ai aimé immédiatement et depuis que je joue dans des comédies, mon vrai plaisir est de faire rire les gens.

Peux-tu nous présenter la pièce Après Le Mariage…Les Emmerdes ?

C’est une comédie écrite par Sophie Depooter et Pierre Leandri dans laquelle un couple se pose des questions et s’ennuie au bout de 10 ans de mariage.

Ils font appel à un coach afin de les aider à retrouver la flamme des débuts et ils tombent sur un dingue qui va leur faire faire n’importe quoi.

Quel rôle y joues-tu ?

Je joue le rôle du dingue (rires).

J’interprète le coach plus ou moins bouddhiste, j’ai le sentiment que c’est un escroc qui se prend au jeu, il a quand même envie de faire fonctionner son escroquerie, il aime quand même les gens, il a envie que ça marche mais il n’a aucune solution miracle.

C’est un peu comme sauver un couple pour les nuls, comme les bouquins que l’on peut trouver dans les librairies.

Il est nul mais il essaye et c’est cela qui est touchant, c’est aussi pour cela que les gens l’aiment bien même si c’est pratiquement un voleur.

Quel serait ton conseil pour un couple passant par une zone de turbulences sentimentales ?

Je leur conseillerais de venir voir la pièce ! (rires)

Il faut savoir relativiser les choses.

La pièce apporte certains éclairages utiles en posant de vraies questions avec un côté drôle, rien n’est grave même dans un couple, parfois on se dispute pour rien, ce sont des rapports de force mais il suffit de se rappeler pourquoi on s’aime et cela suffit !

Comment me définirais-tu l’écriture de la pièce ?

C’est une écriture à deux mains, assez riche et rapide.

Après Le Mariage…Les Emmerdes est écrite pour être jouée densément, les rires sont nombreux donc courts.

As-tu vu jouer les autres comédiens qui interprètent le coach ? Chacun a certainement sa façon de l’interpréter, qu’est-ce que toi tu mettrais en avant dans ton jeu ?

J’ai vu jouer Mickaël Koné qui interprétait le coach quand je suis arrivé sur le projet mais qui maintenant joue Patrick le mari.

Ce qui assez intéressant quand tu arrives derrière un autre comédien, c’est le fait de prendre ce qui t’intéresse et ce que tu sais que tu vas faire correctement et après tu y ajoutes ton propre univers, comme s’il y avait deux couches.

Pour ma part, j’ai essayé de construire le personnage de façon snob/désagréable mais aussi de manière à ce qu'il soit tout de même attachant.

Par rapport au couple, je leur rentre dedans, je les malmène, je les prend de haut et je me la pète, c’est ce qui m’est venu quand j’ai lu la pièce au début.

Cela faisait longtemps que j’avais envie de jouer un personnage un peu snob, quelqu’un qui arrive à être drôle tout en étant désagréable.

C’est quelque chose qui normalement n’existe pas, quand on est désobligent, les gens ne s’attachent pas à nous et on ne peut pas les faire rire.

J’aime bien ce décalage, j’aime le moment au j’insulte Isabelle et où les gens rigolent quand même alors que dans un autre contexte les gens diraient mais quelle peau de vache !

Dans quel genre théâtral t’épanouies-tu le plus ?

Aujourd’hui, c’est dans la comédie, j’ai vraiment la sensation que je serais malheureux si je jouais autre chose.

Je prends un énorme plaisir à lancer une vanne et à susciter une vague de rires, c’est un challenge constant pour moi mais ce n’est pas si facile que cela et je peux vraiment être effondré intérieurement quand une vanne ne fonctionne pas, je continue à jouer tout en me demandant ce que j’ai mal fait, des fois ça tient à rien par exemple un mouvement d’un autre comédien.

J’ai lu dans ton parcours que tu avais été la doublure de Keanu Reeves, peux-tu nous raconter cette expérience ?

C’était sur le film Tout Peut Arriver de Nancy Meyers en 2003 et outre Keanu Reeves les autres acteurs principaux étaient Jack Nicholson et Diane Keaton.

Je suis resté assez longtemps sur le tournage quand ils filmaient sur Paris et c’était assez incroyable de voir Jack Nicholson et Diane Keaton travailler.

Je me suis reconnu dans leur travail, nous avons un peu la même façon de faire, avant de jouer, avant le mot action, ils sont en train de bavarder, de s’amuser et d’un seul coup ils jouent la scène sérieusement avec une sincérité et un naturel incroyables, c’est comme s’ils faisaient des acrobaties.

Quand je les ai regardé jouer, je me suis dis que c’était comme cela que j’avais envie de travailler, c’est à dire dans le plaisir.

Keanu Reeves travaille d’une façon totalement différente, c’est concentration maximum, les yeux fermés jusqu’au moment où le réalisateur dit action et où il entre dans la scène.

L’écriture ou la mise en scène y penses-tu ?

Je fais de la scénographie avec Aurélie Bauer, j’ai écrit et mis en scène un spectacle pour enfants qui s’appelle Conte sur Moa mais j’ai l’impression qu’il faut que je sois content totalement de mon travail de comédien pour passer à l’étape supérieure que ce soit la mise en scène ou le travail d’auteur.

Quand j’aurais vraiment de la bouteille dans mon métier de comédien au théâtre, je me dirais que j’aurais suffisamment de connaissances pour faire de la mise en scène et après peut-être quand j’aurais suffisamment de connaissances en tant que metteur en scène, je me dirais que je pourrais écrire.

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?

J’ai quelques propositions mais je suis pas mal pris par la pièce Après Le Mariage…Les Emmerdes qui part se jouer au Théâtre Montorgueil à partir du Lundi 28 septembre et aussi en tournée.

Je ne suis pas à l’abri de rejouer dans la pièce Les Colocs qui se jouera également dans le même théâtre.

A partir de janvier 2016, je rejoindrais Julien Lepers et Fiona Gélin pour la tournée de la pièce La Garçonnière.